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ARTHROSE DOULEURS ARTICULAIRES RHUMATISMES PLANTES MEDICINALES ET HUILES ESSENTIELLES
INTRODUCTION ET GENERALITES



Il existe plusieurs centaines d'articulations dans notre corps, certaines doivent être capables de supporter des charges importantes (au cm2 de surface articulaire) tout en assurant un mouvement souple et permanent ( exemples: l'articulation de la hanche (coxofémorale) ou celle du genou), d'autres doivent permettre des mouvements très amples et rapides (exemple l'articulation de l'épaule), d'autres ,comme celles qui séparent et relient les vertèbres, doivent permettre le mouvement tout en gardant une certaine rigidité (pour protéger la moelle épinière).

Toutes ces articulations ne sont pas faites sur le même modèle mais ont un point commun : il faut assurer et conserver le contact entre deux os (très durs) sans que ce frottement permanent n'altère leur surface malgré la pression exercée.

Pour assurer cette fonction les extrémités osseuses sont recouvertes d'un cartilage à la fois souple et résistant qui adhère fortement à l'os ; dans certaines articulations un liquide favorise le mouvement par lubrification (synovie) ou des structures complémentaires fibreuses s'intercalent entre les extrémités osseuses (les ménisques du genou par exemple).

ARTICULATION DOULOUREUSE RHUMATISME

Normalement l'articulation est insensible mais si un processus inflammatoire s'y développe, l'articulation devient douloureuse et ses mouvements limités voire impossibles.

Deux types principaux de troubles pathologiques peuvent provoquer cette inflammation articulaire douloureuse :

- L'arthrose (en anglais osteoarthrosis = ostéoarthrite) qui est une altération physique du cartilage articulaire ou de l'extrémité osseuse, pour laquelle la médecine moderne n'a pas de traitement spécifique réellement efficace.

- L'arthrite ou rhumatisme inflammatoire qui est une inflammation articulaire sans altération initiale du cartilage ou de l'os : l'origine de ce trouble articulaire inflammatoire peut être infectieuse ou liée à une réaction anormale immunitaire (parfois infectieuse) de l'organisme ( exemple polyarthrite rhumatoïde, spondylartrite ankylosante, rhumatisme articulaire aigu) ou à la présence de cristaux anormaux (goutte).

Il existe maintenant de nouveaux traitements qui arrivent à mieux contrôler certains de ces rhumatismes inflammatoires ( en utilisant par exemple des anticorps monoclonaux)

Le terme rhumatisme est source de confusion car il s'applique dans le langage courant aussi bien aux douleurs liées à l'arthrose des articulations des membres ou du rachis , qu'aux inflammations des tendons (tendinites) ou aux douleurs de la région dorsale ( "tour de rein", hernie discale, malposition vertébrale ).

EN PRATIQUE , PRINCIPALES DIFFERENCES ENTRE ARTHROSE ET RHUMATISME INFLAMMATOIRE (ARTHRITE)

En simplifiant on peut dire que :

- Les douleurs articulaires liées à l'ARTHROSE s'atténuent ou disparaissent au repos et sont souvent absentes pendant le sommeil.

- Les douleurs articulaires des rhumatismes inflammatoire ou ARTHRITE, sont bien présentes au repos, parfois majorées pendant le sommeil et peuvent s'atténuer le matin ou dans la journée après une période de "dérouillage", ou de mobilisation progressive de l'articulation douloureuse ou bloquée.

Nous allons parler dans cette page essentiellement de l'arthrose, de ses complications, et de l'intérêt de la phytothérapie ou de l'aromathérapie pour soigner cette pathologie.
Néanmoins une grande partie des plantes médicinales ou des huiles essentielles qui permettent de soulager l'arthrose sont également intéressantes en cas de rhumatisme inflammatoire.


ARTHROSE ARTHRITE RHUMATISME DOULEURS ARTICULAIRES PLANTES MEDICINALES HUILES ESSENTIELLE INSAPONIFIABLE AVOCAT SOJA FRENE CASSIS GAULTHERIE HARPAGOPHYTUM HARPAGOPHYTON




QU'EST CE QUE L'ARTHROSE?

PETIT RAPPEL SUR LA STRUCTURE ET LA COMPOSITION DU CARTILAGE

Le cartilage qui recouvre l'os au niveau de l'articulation est constitué de 3 composants principaux : de l'eau, des fibres de collagène très résistantes et des grosses molécules (protéoglycanes).

L'eau (incompressible) est contenue par un réseau de fibre de collagène associé à ces grosses molécules de protéoglycanes, ce qui donne une résistance mécanique à la pression et limite les possibilités de déformation irréversible du cartilage (écrasement ou dilacération).

Le cartilage contient aussi des cellules spécialisées mais en très petit nombre.
La structure du cartilage n'est pas uniforme, il est stratifié, ce qui augmente encore sa résistance à la pression et à la déformation.

COMMENT SURVIENT L'ARTHROSE

Au fil des années, à la suite des microtraumatismes ou des surpressions répétées, le cartilage, qui est une structure avec peu de possibilité d'auto-réparation, s'use, se déforme, se fendille, se fragmente et dans les cas extrêmes se détache de l'extrémité de l'os le mettant ainsi à nu.

On estime que les premières anomalies du cartilage articulaire surviennent en moyenne vers 50 ans et sont présentes chez la majorité des gens après 65 ans.

Au début les premières altérations sont "réparées" par les cellules présentes dans le cartilage, mais ensuite l'arthrose s'installe et les altérations du cartilage deviennent définitives, de plus les cellules osseuses spécialisées sécrètent des structures anormales, les ostéophytes, qui limitent les mouvements de l'articulation et aggravent le problème.

Cette altération du cartilage articulaire va entrainer le développement d'une réaction inflammatoire locale avec douleur, parfois oedème et rougeur.
Malheureusement cette réaction spontanée et standardisée de l'organisme devant une atteinte d'un tissu ne solutionnera pas le problème et va s'auto-entretenir.

Le role de l'ostéoporose dans le développement de l'arthrose est controversé mais certains physiologistes pensent que la dégradation du cartilage est contemporaine de l'apparition d'une diminution de la trame osseuse dans les extrémités des os.
Il y aurait une grave perturbation de l'ossification des épiphyses avec un phénomène inflammmatoire qui aggraverait ou serait précurseur de l'arthrose.
Un déficit chronique en silicium dans l'alimentation moderne est également une des pistes pour expliquer l'arthrose , le silicium étant un élément important dans la synthèse des fibres de collagène, des protéoglycanes du cartilage et intervient dans la fixation osseuse du calcium.

COMMENT PREVENIR ET SOIGNER L'ARTHROSE?

Sachant que l'arthrose est liée principalement à une "usure" du cartilage on doit donc quand on prends de l'âge :

- Eviter de solliciter de façon "exagérée" nos articulations, aussi bien dans la vie de tous les jours (bricolage, jardinage) que dans une activité sportive (tennis, footing avec des chaussures inappropriées, marche rapide en terrain très accidenté).

- Surveiller son poids, maigrir, contrôler le diabète de type 2 qui s'installe.

- S'aider d'une aide à la marche (canne, rampe d'escalier, ascenseur) quand les genoux ou les hanches deviennent douloureux.

- Contrôler son alimentation : le déséquilibre des lipides de l'alimentation où les acides gras "omega 6" sont trop abondants par rapport à ceux qui contiennent des "omega 3" favorise l'inflammation (huile végétale équilibrée, consommation régulière de produits de la mer et de noix ).

Pour soigner l'arthrose et ses complications, on agit à plusieurs niveaux (en simplifiant) :

- Des anti-inflammatoires (anti-inflammatoires non stéroidiens et corticoïdes) et des antalgiques pour supprimer la douleur et interrompre la réaction inflammmatoire inutile.
- Des substances pour essayer de "réparer" les dégâts du cartilage, ou pour enrayer son usure.
- Enfin en dernier recours, quand l'articulation est trop abimée, douloureuse en permanence, on a recours à la chirurgie orthopédique (arthroplastie) qui a fait d'énorme progrès depuis une vingtaine d'années ( articulations de la hanche, du genou et même de l'épaule).

MEDECINE MODERNE ET ARTHROSE

On peut résumer ainsi les principaux traitements médicaux modernes de l'arthrose :

- Les anti-inflammatoires non stéroidiens ( AINS) s'opposent à l'action de substances ( cytokines,enzymes) favorisant l'inflammation, c'est très efficace mais un traitement prolongé peut s'accompagner d'effets secondaires sérieux (digestifs, rénaux, cardio-vasculaires) surtout chez les personnes âgées.
C'est pourquoi beaucoup de ces AINS nécessitent dans la majorité des pays une prescription médicale ( exemple IBUPROFENE, KETROPROFENE, NAPROXENE, DICLOFENAC ).
L'utilisation de ces anti-inflammatoires, localement, sous forme de crème (diclofenac) ou de patch n'entraine pas autant d'effets secondaires nuisibles.

- Les corticoïdes en infiltrations dans l'articulation, sont souvent efficaces et calment la douleur pendant quelques mois, mais la règle est d'espacer ces infiltrations, en général une à deux fois par an, exceptionnellement tous les 4 mois, de plus l'infitration doit être réalisée par une personne compétente à cause du risque d' infection secondaire de l'articulation.

- Des antalgiques qui n'agissent que peu ou pas sur l'inflammmation : essentiellement l'acétaminophène (paracétamol), parfois associé à un opioïde (codéine) et dans une moindre mesure l'aspirine.

- Une supplémentation en substances qui favorisent la régénération ou la bonne santé du cartilage.
La glucosamine sulfate et la chondroïtine sulfate sont des substances naturelles présentes dans le cartilage ou participant à la constitution des protéoglycanes.
De nombreuses études cliniques ont été réalisées avec ces compléments alimentaires chez des personnes souffrant d'arthrose surtout dans les pays anglo-saxons.
Les résultats ne sont pas toujours probants, néanmoins il semble qu'il y ait consensus pour leur attribuer un effet antalgique et un possible ralentissement de l'évolution du processus arthrosique.
Ces substances sont principalement extraites d'organismes marins, carapaces de crustacés pour la glucosamine sulfate et poissons cartilagineux (essentiellement des requins) pour la chondroitine sulfate.
Cependant certains laboratoires extraient la chondroïtine à partir de cartilage d'origine bovine ou porcine.

Donc pour apporter ces deux substances dans la nourriture, on peut manger des crevettes (mais avec leur carapace) ou de la pâte de crevette, et essayer de consommer régulièrement de l'aile de raie mais en consommant aussi ses rayons cartilagineux (en les broyant) ou en en faisant un potage à la manière de la soupe d'aileron de requin!.

 



TRAITEMENT de l'ARTHROSE et des DOULEURS ARTICULAIRES par les PLANTES MEDICINALES

PLANTES PROTECTRICES DU CARTILAGE ET DE L'OS

Le silicium, élément très répandu sur terre (silicate), est bien présent dans le corps et semble fondamental dans la constitution du collagène, fibres qui donnent de la rigidité et de la souplesse à l'ensemble des tissus et composant principal de la trame osseuse qui secondairement se renforce avec le calcium.
L'alimentation moderne (qui n'utilise quasiment plus de céréales complètes) contient peu de silicium assimilable, et certains nutritionnistes relient aussi bien l'ostéoporose, l'athériosclérose que l'arthrose à un déficit chronique en silicium "organique".

C'est difficile à prouver car ces processus dégénératifs s'étalent sur de nombreuses années, seules quelques expériences sur des animaux d'élevage semblent montrer qu'un apport en silicium renforce la structure osseuse.

Certaines plantes médicinales riches en silicium sont traditionnellement utilisées en cas d'ostéoporose ou d'arthrose .


LA PRELE EQUISETUM ARVENSE

Il existe de nombreuses espèces de prêle dans le monde, en France, c'est Equisetum arvense qui fait partie de la pharmacopée.

Les prêles sont des plantes très anciennes et un peu primitives mais très résistantes, elles affectionnent les terrains humides et possèdent la particularité de présenter deux aspects au cours de l'année : au printemps une forme de reproduction et plus tard la plante chlorophyllienne (dite stérile) beaucoup plus dévelopée.
La prêle contient un enzyme qui détruit la vitamine B1 (thiamine) ce qui la rend toxique (surtout pour le bétail).
La prêle (sous sa forme chlorophyllienne) est très riche en silice "organique", calcium et potassium.

La forme la plus facile à utiliser est la poudre de prêle micronisée ou non.
On peut réaliser soi-même une poudre à partir de la plante sèche mais il faut s'assurer qu'il s'agit bien d'Equisetum arvense, car d'autres espèces de prêles sont légèrement toxiques.

Exemples de posologie :

Poudre de prêle : 1 à 3 g de poudre par jour soit une petite cuillerée plus ou moins remplie.

Teinture mère de prêle : 50 à 100 gouttes par jour en 2 à 3 fois

On évite de consommer cette plante en cas d'hypertension artérielle ou de troubles rénaux.
En cas d'utilisation prolongée on peut conseiller une supplémentation en vitamine B1

LE BAMBOU

Comme beaucoup de graminées le bambou est riche en silice.
On peut trouver en pharmacie ou sur internet des compléments alimentaires riche en silice à base de bambou, les préparations sont en général titrées en silicium.
Posologie :
300 à 500 mg d'équivalent silicium par jour

LES ORTIES

Les feuilles d'ortie sont riches en composés anti-inflammmatoires, en protéines et en sels minéraux (potassium, fer et silicium). Voir aussi phytomania.com/ortie.htm


Les feuilles se consomment comme des épinards (surtout en soupe), la cuisson détruit les poils urticants, l'apport en fer, silice, et en protéines est intéressant.
Utiliser les feuilles avant la floraison ou les repousses après fauchage car les feuilles âgées contiennent des cystolithes qui peuvent provoquer une inflammation passagère des voies urinaires.
On peut aussi trouver dans le commerce de la poudre de feuilles d'ortie que l'on peut incorporer dans la nourriture, par exemple : deux cuillerées à café de poudre par jour.

PLANTES et EXTRAITS DE PLANTES ANTI-INFLAMMATOIRES ET ANTI-ARTHROSIQUES

Les plantes contiennent souvent des composés capables d'interrompre ou de ralentir les réactions inflammmatoires , parfois en inhibant un ou des médiateurs chimiques (cytokines pro-inflammatoires), parfois en empêchant le développement initial de cette réaction en piégant des radicaux chimiques très actifs (radicaux libres).
Dans l'arthrose, l'inflammmation qui est cause de la douleur articulaire et qui aggrave la détérioration à la fois du cartilage et de l'extrémité osseuse se développe principalement sous l'influence de deux puissants systèmes cytokines pro-inflammmatoires : l'interleukine-1 et le TNF-alpha.

Les plantes ou les extraits de plantes capables d'inhiber ces substances sont donc intéressants pour soigner les complications de l'arthrose.

Nous citerons des plantes ou des extraits de plantes des régions tempérées ou tropicales pour lesquels nous avons un retour d'expérience ou qui ont été suffisamment étudiées ou utilisées avec profit dans le traitement de l'arthrose même quand on ne connait pas bien leur mécanisme d'action.

Cette liste est loin d'etre exhaustive, la recherche est active dans ce domaine en Asie, mais les mélanges de plantes y sont parfois tenus secrets et les études cliniques souvent faussées par des conflits d'intéret.

INSAPONIFIABLE D'AVOCAT et de SOJA

Cet insaponifiable est la fraction des huiles d'avocat et de soja qui ne contient pas de triacylglycérols (c'est à dire de corps gras contenant des acides gras).
L'insaponifiable est très riche en phytostérols ( ß-sitostérol, campestérol, and stigmastérol) et contient également des vitamines liposolubles, d'autres stérols et des alcools triterpéniques.
L'expérience montre que ce mélange de substances naturelles inhibe la réaction inflammmatoire liée à l'arthrose.
L'effet de ce traitement se fait sentir au bout de quelques semaines et dure après l'arrêt du traitement pendant quelques mois.

Posologie moyenne de la spécialité PIASCLEDINE ( en vente libre et contenant 100mg insaponifiable d'avocat et 200mg insaponifiable de soja par gélule) :
300mg d'insaponifiable par jour soit une gélule par jour pendant au moins deux mois.
Rare cas d'intolérance digestive ou de réaction allergique, non recommandée chez la femme enceinte (mais les femmes en âge de procréer n'ont pas d'arthrose véritable)

CASSIS (RIBES NIGRUM), PIN des montagnes (mugo) (PINUS MONTANA), VIGNE (VITIS VINIFERA)

L'association de ces 3 plantes médicinales sous forme de la macération glycérinée de leur bourgeons diluée au 1/10 = 1D est un traitement classique (qui a fait ses preuves) de l'arthrose débutante mis au point par feu Max Tetau et ses collègues de la société médicale de biothérapie.
Le traitement prolongé est à suivre pendant au moins 3 mois suivi d'une pause thérapeutique d'1 à 3 mois.
Exemple de posologie :
Ribes nigrum , bourgeons macération glycérinée 1D : 50 gouttes 3 fois par jour
Vitis vinifera , bourgeons macération glycérinée 1D : 50 gouttes 3 fois par jour
Pinus montana , bourgeons macération glycérinée 1D : 50 gouttes 3 fois par jour
En cas de difficulté à trouver Pinus montana on peut le remplacer par Abies pectinata.

La feuille de cassis possède un pouvoir anti-inflammatoire, on peut l'utiliser :

- Infusion :
5g de feuilles sèches pour 150 ml d'eau , deux fois par jour pendant plusieurs semaines.

- Teinture-mère de feuilles de cassis :
50 gouttes 2 à 3 fois par jour.
On trouve cette teinture-mère en herboristerie mais on peut facilement la faire soi-même, c'est une plante sans toxicité.
Voir aussi phytomania.com/cassis.htm

FRAXINUS EXCELSIOR FRENE EUROPEEN
Ce grand arbre, commun en Europe est connu depuis longtemps pour son pouvoir anti-inflammmatoire.
Voir aussi phytomania.com/frene.htm.
On utilise ses feuilles et ses bourgeons.

FEUILLES DU FRENE : En association avec un traitement par un anti-inflammatoire non-stéroidien ou en relais de ce traitement (qui possède des effets secondaires néfastes notamment digestifs).

Exemples de posologie :

- Infusion-décoction de feuilles sèches :
Proportions, 20 à 30 g de feuilles dans un litre d'eau, 5 minutes d'ébulition et 5 à 10 minutes d'infusion.
Une tasse deux fois par jour.
Cette préparation se conserve une journée au froid, mais pas plus, les composés phénoliques s'oxydant.
Une infusion (sans décoction) de 10 minutes des feuilles séches donne une préparation moins concentrée en tanin et donc plus facile à supporter pour les personnes à l'intestin paresseux.

- Teinture-mère (feuilles fraiches) ou teinture alcoolique au 1/5 (feuilles sèches) de frêne Fraxinus excelsior :
50 gouttes 3 fois par jour en traitement d'attaque puis 1 à 2 fois par jour en traitement d'entretien.

BOURGEONS DE FRENE
- Bourgeons de frêne, Fraxinus excelsior, macération glycérinée :
5 à 15 gouttes par jour, ou 50 gouttes 3 fois par jour de cette macération glycérinée en 1D (dilution 1/10).

Il existe de nombreuses préparations en pharmacie qui contiennent des extraits de frêne souvent en association avec d'autres plantes anti-inflammatoires (comme le cassis, le peuplier) ou diurétiques (comme la reine des prés).

On peut trouver en Europe (Allemagne, Suisse) une préparation ( PHYTODOLOR ) qui associe 3 teintures alcooliques de plantes médicinales : le peuplier tremble (populus tremula), le frene (fraxinus excelsior) deux plantes anti-inflammatoires et le solidage verge d'or (Solidago virga-aurea) diurétique dépuratif.
Des essais cliniques ont montré que cette préparation donnait des résultats semblables à ceux d'un anti-inflammatoire (AINS) classique le "diclofenac".

HARPAGOPHYTUM ou HARPAGOPHYTON

Harpagophytum procumbens ou "griffe du diable", provient des régions sèches du sud de l'Afrique.
C'est une plante qui fait partie des médecines traditionnelles de cette région pour soigner des troubles variés et comme antalgique.
La racine est la partie médicinale, on la prescrit depuis quelques années dans la médecine occidentale pour ses propriétés anti-inflammatoires, notamment pour calmer les douleurs de l'arthrose.
Un des composants le plus anti-inflammatoire l'harpagoside semble agir par inhibition des cytokines pro-inflammmatoires et de certains enzymes qui s'attaque au cartilage (métalloprotéinases et élastase).

Exemples de posologie :
Pour une durée de traitement de 3 à 4 semaines.
- Infusion-décoction de racine (difficile à trouver): 5 à 10 g par jour
- Poudre de racine si possible dosée en harpagoside : 2 à 3 g par jour soit entre 50 et 100 mg d'harpagoside.
- Gélules de poudre : exemple HARPADOL contiennent 0,450 g de poudre, 3 à 6 gélules par jour
- Extrait d'harpagophytum : exemple ELUSANES harpagophyton dosées à 200mg d'extrait hydroalcoolique, une gélule deux fois par jour.
- Teinture mère d'harpagophytum : 50 gouttes 2 à 3 fois par jour.

Effets secondaires, interactions,et contre-indications : quelques troubles digestifs sont possibles, interactions soupçonnées avec quelques médicaments ( anti-vitamines K, anti-hypertenseurs, statines), et risque d'hypoglycémie chez les personnes diabétiques.
La poudre et les extraits de racine d'harpagophytum (harpagophyton) se trouvent en pharmacie, et dans les bonnes herboristeries.
Attention au risque d'adultération des produits vendus par des laboratoires inconnus sur internet.

CURCUMA ET GINGEMBRE

Ces deux plantes tropicales sont avant tout des aromates, et sont très employées dans la cuisine en Asie, mais leurs rhizomes sont utilisés depuis très longtemps dans leur pays d'origine pour calmer les douleurs articulaires de type rhumatismales ou arthrosiques.
Le curcuma possède l'effet anti-inflammatoire le plus manifeste que l'on relie à la présence de la curcumine, colorant atoxique qui donne la couleur jaune du mélange d'épice "curry".
La curcumine inhibe certaines cytokines pro-inflammatoires.
Le curcuma peut se consommer frais ou en poudre, dans ce cas le rhizome a d'abord été cuit à l'eau puis séché et ensuite pulvérisé.
Exemples de posologie :
- Rhizome frais de curcuma : fragmenter environ 50g de rhizome (attention à la coloration des doigts) et faire une décoction de 5 minutes dans 250 ml d'eau à laquelle on ajoute 1 à 2 cuillerées d'huile végétale suivie d'une infusion de quelques minutes , à consommer dans la journée.

- Poudre de curcuma (sans ajout d'autres épices) : on peut l'utiliser très régulièrement dans l'alimentation à raison de 2 à 3 cuillerées à café par jour, c'est une poudre légèrement aromatique, un peu poivrée et parfois amère.
Comme il n'est pas toujours facile de faire des plats contenant du curcuma dans la cuisine française on peut faire des gélules de poudre de curcuma avec un petit appareil à gélule.
La posologie sera fonction de la taille des gélules : la quantité efficace pour agir sur l'arthrose est d'environ une cuillerée à soupe par jour et cette quantité peut-être doublée.
L'huile essentielle de curcuma ne contient pas de curcumine et n'est pas vraiment utile pour soigner l'arthrose.
Voir aussi phytomania.com/curcuma.htm et phytomania.com/gingembre.htm

BOSWELLIA SERRATA OLIBAN

Plusieurs espèces de petits arbres endémiques des parties arides de l'Inde, du Pakistan, de la péninsule arabique ou de la corne de l'Afrique fournissent un exsudat gomme-résine , l'encens, celui qui est traditionnellement utilisé dans certains offices religieux ou pour favoriser la prière ou la contemplation.
L'exsudat le plus étudié est celui de l'arbre à encens Boswellia serrata.
Cet encens ou oliban renferme des composés, notamment l'acide boswellique, très anti-inflammmatoires par leur action inhibitrice sur plusieurs cytokines ou enzymes intervenant dans la cascade de réactions chimiques provoquant l'inflammmation.
Une spécialité à base d'extrait d'oliban existe en Asie, l'AFLAPIN, qui contient un extrait standardisé à 30% d'acide 3-O-acetyl-11-keto-beta-boswellique.
La posologie conseillée correspond à 100mg d'aflapin par jour.
La résine d'encens pure peut également être utilisée à raison d'environ 1g par jour.
Comme souvent dans les pathologies chroniques, le traitement doit être prolongé au moins 2 à 3 mois

DIACEREINE

La diacéréine ou diacérhéine est un dérivé anthraquinonique qui possède une activité anti-inflammatoire modérée.
C'est un extrait végétal voisin des laxatifs extraits du séné ou de la rhubarbe.
Son action est maintenant controversée car il faut au moins un mois de traitement pour obtenir un effet sur l'arthrose et très souvent des effets secondaires indésirables apparaissent : digestifs, cutanés et plus rarement une atteinte hépatique.
La posologie est d'une gélule de 50 mg par jour pendant 2 à 4 semaines puis la dose peut être doublée.
Nous ne préconisons pas ce traitement d'autant plus qu'il n'est pas conseillé chez les personnes de plus de 65 ans


FILLIPENDULA ULMARIA (= Spiraea ulmaria) LA REINE DES PRES ou ULMAIRE

La reine des prés est une plante commune en Europe ( et présente en Asie et en Amérique du nord), elle affectionne les alentours des zones très humides, bords de rivières, fossés, mares.
C'est une plante de grande taille avec une inflorescence faite de petites fleurs blanches très odorantes groupées en grappes qui leurs donnent à une certaine distance un aspect "cotonneux".
On utilise les sommités fleuries en phytothérapie .
Elles contiennent un peu d'huile essentielle riche en salicylate de méthyle, des tanins astringents et des composés phénoliques anti-inflammatoires. La reine des prés est diurétique et antalgique/anti-inflammatoire un peu à la manière de l'aspirine.

Elle est donc utile pour calmer la douleur et limiter l'inflammation liées au processus arthrosique ou aux rhumatismes inflammmatoires.

On peut l'employer seule mais il paraît plus intéressant de l'associer à un autre phytomédicament : insaponifiable soja-avocat, extraits de cassis, de frene ou d'harpagophytum.
Exemples de posologie :
- Poudre de sommités fleuries de reine des prés :
En gélules, le plus souvent de 300mg, une gélule deux à trois fois par jour avant les repas
- Teinture mère de reine des prés (Filipendula ulmaria) :
100 gouttes réparties en 2 ou 3 fois dans la journée
- Infusion :
Une poignée de fleur ou de sommités fleuries dans 1 litre d'eau à 80° (pas d'eau bouillante, comme pour le thé!), 10 minutes d'infusion, une tasse trois fois par jour.
Cette infusion ne se conserve pas plus d'une journée au frais.
On trouve les gélules ou la teinture mère en pharmacie et dans les herboristeries sur internet.

THE VERT, feuille de RONCE, Fruit du GRENADIER

Les plantes qui contiennent des tanins "médicinaux", permettent d'atténuer les phénomènes inflammatoires et peuvent donc diminuer l'inflammmation chronique liée à l'arthrose.
Il faut néanmoins être raisonnable car, absorbés en trop grande quantité, les tanins peuvent induire une constipation chez les personnes à l'intestin paresseux et modifier l'assimilation digestive des aliments.
Le thé vert et la feuille de ronce se consomment en infusion, les tanins étant solubles dans l'eau.
La grenade contient des sucres, des acides organiques, des anthocyanosides et une petite quantité de tanin.
La fleur de grenadier est plus riche en tanin et peut également s'utiliser en infusion.
Les feuilles et l'écorce du grenadier sont trop riches en tanin pour être utilisées de façon régulière. Voir aussi phytomania.com/grenade.htm

AUTRES PLANTES POUVANT ETRE UTILE EN CAS D'ARTHROSE :

Le noni Morinda citrifolia est un plante dont le fruit est traditionnellement utilisé dans la région indo-pacifique comme antalgique en particulier en cas de douleurs articulaires. Voir aussi phytomania.com/noni.htm

Uncaria sp., plusieurs espèces de liane d'Amérique du sud (griffe de chat) sont employées localement, entre autres, pour leurs propriétés antalgiques et anti-inflammatoires mais ces plantes contiennent des alcaloides qui en limitent l'utilisation pour soigner un trouble chronique comme l'arthrose.

Matricaria recutita = Matricaria camomilla, la petite camomille, plante annuelle qui peut pousser dans les régions à faible pluviosité contient de l'huile essentielle et des flavonoides anti-inflammatoires.
Elle fait partie des plantes traditionnellement utilisées en cas de douleur articulaires.
En Iran une pommade à base de Matricaria recutita et d'Arnebia euchroma (Marhame-Mafasel), à été étudiée et testée avec un certain succès sur des patients souffrant d'arthrose du genou.
Arnebia euchroma est une plante médicinale (borraginaceae) du moyen-Orient et de l'Asie



HUILES ESSENTIELLES, BAUMES, HUILES et OLEORESINES, ARTHROSE ET DOULEURS ARTICULAIRES


Soigner localement une articulation douloureuse est souvent très efficace, le classique "onguent ou baume anti-rhumatismal".
On dispose d'huiles essentielles bien adaptées, permettant d'atténuer la douleur, de limiter l'inflammation et de détendre la musculature voisine de l'articulation douloureuse soulageant ainsi la "tension" intra-articulaire.
On a tout intérêt pour augmenter l'effet apaisant des huiles essentielles à les diluer dans une huile végétale ou un baume végétal eux-mêmes anti-inflammatoires.
Exemples d'huiles essentielles, de baumes ou d'oléorésines antalgiques et anti-inflammatoires :

-Les huiles essentielles de gaulthérie couchée (Gaulthéria procumbens) et gaulthérie odorante (Gaulthéria fragrantissima) à salicylate de méthyle, parfois appellées "essence de wintergreen".
Elle contiennent plus de 95% de salicylate de méthyle, antalgique et anti-inflammatoire mais localement irritant.
Utiliser des huiles essentielles dont la qualité et la provenance sont garanties, car certaines huiles essentielles de wintergreen proviennent directement de la chimie de synthèse.

- L'huile essentielle d'Eucalyptus citronné, Eucalyptus citriodora = Corymbia citriodora dont la composition chimique est dominé par le citronellal et le citronellol.
Cette huile essentielle à la bonne odeur de citronelle, éloigne les insectes, détend, apaise les voies urinaires, calme les démangeaisons et atténue les douleurs articulaires, les tendinites ou les douleurs musculaires.

- Certaines huiles essentielles contenant un pourcentage supérieur ou égal à 10% d'acétate de bornyle, surtout l'huile essentielle d'épinette noire et accessoirement celle de sauge d'Espagne.
Ces huiles ne sont pas connues traditionnellement comme antalgiques anti-arthrosiques mais des recherches récentes montrent que l'acétate de bornyle qu'elles contiennent coupe la réaction anti-inflammatoire au niveau du cartilage.

- Huile de carapa ou andiroba, Carapa guyanensis
Voir aussi phytomania.com/carapa.htm
Cette huile végétale en provenance d'Amérique du sud et des Antilles, protège la peau et possède des qualités anti-inflammmatoires

- Baume de tamanu, Calophyllum inophyllum
L'huile de tamanu et mieux l'huile brute de tamanu (baume de tamanu) sont très utilisées dans la région indo-pacifique pour soigner les téguments et comme liniment en cas de douleurs articulaires
Voir aussi phytomania.com/tamanu.htm

- Oléorésine de piment de cayenne
Cette extrait du piment agit comme un révulsif, et comme un antalgique superficiel.
On peut trouver en pharmacie des préparations à usage local pour atténuer les douleurs articulaires : exemples, GELDOLOR (piment de cayenne et harpagophyton) baume AROMA ( salicylate de méthyle, huile essentielle de girofle, extrait de piment) ou baume SAINT BERNARD.

- LAURUS NOBILIS le laurier
L'huile essentielle de laurier peut s'utiliser localement pour soigner les douleurs articulaires mais le beurre ou huile de LAURIER (de la baie du laurier) est également un remède traditionnel des douleurs de l'arthrose.
On récolte les baies riches en corps gras à l'automne et on peut en extraire l'huile après concassage des baies et ébulition prolongée suivie de tamisage du mélange encore tiéde. L'huile surnage et se fige, on la sèche au bain-marie; après mélange avec un même poids de saindoux ou axonge, on obtient le véritable beurre de laurier, vieil onguent populaire anciennement utilisé sur les entorses, les articulations douloureuses et les muscles noués.
On trouve aussi cette huile de baies laurier sur internet.

Comment utiliser les huiles essentielles antalgiques anti-inflammatoires?

Deux fois par jour, appliquer 2 à 3 gouttes des huiles essentielles décrites sur la zone douloureuse (genou, cheville, épaule, le long de la colonne vertébrale, c'est un peu plus difficile pour l'articulation de la hanche), et masser doucement pour faire pénétrer.
Pour éviter une réaction (légère brûlure) de la peau, on a intérêt à diluer les huiles essentielles dans un corps gras (huile végétale, baume végétal) et à préparer à l'avance une petite quantité du mélange dans les proportions : 10 gouttes d'huile essentielle par ml d'huile ou de baume.

Il existe en pharmacie des mélanges d'huiles essentielles à visée articulaire, certains originaux par leur composition comme le FLEXAROME de feu J. Valnet pionnier de la phyto-aromathérapie.

CONDUITE DU TRAITEMENT, QUELQUES CONSEILS

L'arthrose est une affection qui évolue de façon imprévisible.
Les premières atteintes articulaires peuvent très souvent se soigner sans laisser de traces et sans nouvel accés douloureux pendant des mois ou des années.
A l'inverse une arthrose banale peut rapidement s'aggraver sans raisons apparentes.
On a tout intérêt à ne pas laisser le processus inflammatoire "s'installer", devenir chronique, et il faut bien sur suivre les conseils pour éviter que l'arthrose se développe.
Devant un épisode douloureux de type arthrosique il faut interrompre dès que possible le processus inflammatoire par un des anti-inflammatoires-non-stéroïdiens synthétiques (AINS) que l'on trouve maintenant dans le monde entier ( exemple : diclofenac, naproxène aussi efficace et moins toxique, ibuprofène plus antalgique et moins anti-inflammatoire) et prendre le relais de ce traitement court par une phyto-aromathérapie plus facile à supporter.
L'association de plusieurs plantes donne souvent de meilleurs résultats :
- La triade cassis-pin des montagnes-vigne.
- L'association insaponifiable avocat-soja avec soit le frêne ou l'harpagophyton ou la reine des prés.
- La supplémentation avec la chondroïtine ou la glucosamine sulfatée s'associe très bien aux extraits de plantes.
- Un traitement local biquotidien par les huiles essentielles surtout en cas d'épisode douloureux tenace et ensuite le soir avant de se coucher.

On doit retarder la solution chirurgicale (arthroplastie) le plus longtemps possible car, même avec les matériaux modernes, les prothèses ont une durée de vie d'environ 15 ans.



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