De tous temps les humains ont été attirés par les aliments riches en lipides d’origine animale comme les viandes grasses, la charcuterie, le beurre et les fromages ou d’origine végétale comme les amandes, les fruits oléagineux, les mélanges avec des céréales, du sucre ou du miel (pâtisserie, croissanterie).
On sait depuis longtemps que ces aliments contenant des corps gras favorisent l’obésité mais on sait depuis moins longtemps qu’une alimentation trop riche en lipides favorise aussi l’apparition de certains cancers, du diabète de type 2 (dit diabète « gras »), et facilite le développement de maladies dégénératives.
Néanmoins l’organisme a besoin d’un apport régulier en corps gras notamment pour synthétiser certaines molécules indispensables au bon fonctionnement du métabolisme.
Plusieurs acides gras, constituant des graisses et des huiles, sont indispensables au même type que les vitamines ou que certains acides aminés.
Pour faciliter leur classification les chimistes les différencient selon le nombre d’atomes de carbone qu’ils contiennent, selon le type de liaison qui relie ces atomes (saturée ou insaturée) et selon la place des liaisons insaturées par rapport au numéro de l’atome de carbone (omega 3, 6, 9).
Les acides gras indispensables ou essentiels OMEGA 3 et OMEGA 6 et leur rôle dans l’organisme
Les deux principaux acides gras essentiels sont l’acide linoléique (omega 6) et l’acide alpha linolénique (omega 3), ils sont transformés dans les tissus en molécules indispensables au fonctionnement des cellules et à la régulation des processus inflammatoires ou de défense de l’organisme.
Les dérivés de l’acide linoléique sont appelés eicosanoïdes (radical eicos = 20 en grec ancien) et comprennent les leucotriènes, les prostaglandines et la thromboxane.
Ce sont des molécules très puissantes qui contrôlent par exemple le développement des réactions inflammatoires (défense de l’organisme) ou de la coagulation sanguine.
Les dérivés de l’acide alpha linolénique, contrebalancent et modulent l’action des eicosanoïdes.
Pourquoi faut-il équilibrer dans la nourriture l’apport des acides gras essentiels OMEGA 3 et OMEGA 6 ?
Dans notre alimentation « moderne », on s’apercoit que l’on absorbe 10 à 15 fois plus d’omega 6 que d’omega 3, et les nutritionnistes s’en inquiètent car le bon équilibre entre ces deux types d’acides gras se situe aux alentours de 4 ou 5 (4 ou 5 fois plus d’omega 6 que d’omega 3).
On pense maintenant qu’une alimentation trop riche en acides gras essentiels omega 6 est peut-être responsable sur le long terme de l’apparition de plusieurs types de maladies dégénératives liées à des processus inflammatoires :
– hépatite par engorgement graisseux (cirrhose) sans consommation d’alcool ou de toxique,
– troubles inflammatoires chroniques intestinaux,
– troubles cardiaques et vasculaires (infarctus et coronarite, hypertension, artérite),
– inflammation chronique des articulations,
– et même maladie d’Alzheimer.
Les huiles végétales et l’apport en OMEGA 3 et OMEGA 6
Les acides gras essentiels sont d’origine végétale, les animaux ne les synthétisent pas.
On en trouve dans la viande ou les oeufs mais cela provient de l’alimentation des vaches ou des poules, même chose pour les acides gras omega 3 et 6 présents dans les poissons ou les crustacés ils ont pour origine le plancton végétal marin.
Les huiles végétales contiennent des pourcentages assez variés en acide gras :
HUILE D’OLIVE : riche en omega 6 mais équilibré dans le rapport omega 6 /omega 3 : très bonne huile d’assaisonnement, possible pour la friture.
HUILE DE COLZA : riche en omega 3 et bien équilibrée, mais uniquement en assaisonnement.
HUILE DE SOJA : riche en omega 3 et 6 et bien équilibrée, pour assaisonnement.
HUILE DE NOIX : très riche en omega 3 et omega 6, bien équilibrée mais sensible au rancissement, assaisonnement uniquement.
HUILE D ARACHIDE : riche en omega 6 et pauvre en omega 3, donc déséquilibrée mais très bonne pour la friture.
HUILE DE GERME DE MAIS : riche en omega 6 et presque sans omega 3.
HUILE DE GERME DE BLE : riche en omega 3 et 6 et bien équilibrée.
HUILE DE PEPINS DE RAISINS : semblable à celle d’arachide ou de maïs .
HUILE DE TOURNESOL: également pauvre en omega 3 et riche en omega 6.
Les huiles de palme, palmiste ou noix de coco n’apportent pas les acides gras essentiels omega 3 et omega 6.
L’équilibre acides gras OMEGA 3 et OMEGA 6 dans l’ALIMENTATION
Pour redresser le déséquilibre nutritionnel omega 3/ omega 6 dans l’alimentation moderne il faut donc privilégier la consommation d’huiles végétales bien fournies en acides gras omega 3 ou bien équilibrées : olive, colza, soja, germe de blé et limiter l’apport en huiles riches en oméga 6 (mais, arachide, pépins de raisin).
L’huile de noix est rare et chère, on peut par contre consommer régulièrement l’amande des noix, très bonne source en omega 3.
Les poissons surtout s’ils sont « gras » (sardines, maquereaux, anchois mais aussi le thon) contiennent des acides gras omega 3 chimiquement différents de ceux décrits précédemment mais qui sont parfaitement assimilables et donc utiles en diététique .
La consommation de poisson est donc fondamentale dans les pays ou les huiles végétales sont très pauvres en acides gras essentiels (huile de coco ou de palmier à huile).
Les animaux qui consomment des graines de lin accumulent l’acide alpha linolénique (omega 3) qu’elles contiennent c’est ainsi qu’on peut « enrichir » la viande de boeuf ou de volaille en omega 3 en ajoutant des graines de lin à leur menu.