HUILES ESSENTIELLES ET MEDECINE.
AROMATHERAPIE
QUELQUES INDICATIONS THERAPEUTIQUES
Nous donnons ci-dessous des exemples d'utilisation des huiles essentielles
les plus faciles à trouver en pharmacie et dans les magasins spécialisés.
Pour les troubles décrits nous donnerons parfois plusieurs noms
d'huile essentielle. Il est bien évident qu'il faut n'en utiliser
qu'une à la fois quand on prend la dose journalière complète.
On peut les alterner mais en fractionnant les doses : exemples 2 gouttes
de l'une le matin, de l'autre le midi ou le soir
La majorité des huiles essentielles possèdent
un pouvoir antibactérien, parfois antifongique ou antiviral.
Leur emploi est très utile pour limiter l'usage des antibiotiques
de synthèse, surtout pour traiter les infections peu aiguës,
chroniques ou récidivantes dont les agents pathogènes risquent
de devenir résistants aux antibiotiques.
INFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES
Du rhume à la bronchite rebelle
Huile essentielle de feuilles d'Eucalyptus globulus,
d'Eucalyptus radiata,
de Melaleuca viridiflora ou Niaouli
Elles sont toutes riches en cinéole (=eucalyptol), modérément
antibactériennes, elles augmentent toutes les mouvements ciliaires
des cellules de la muqueuse bronchique accélérant ainsi
l'évacuation de la glaire bronchique infectée.
Par voie buccale : 2 à 3 gouttes, 3 à 4 fois par jour, agréable au
goût et peu toxique
Par voie externe :
- inhalation (quelques gouttes d'huile essentielle dans un bol
d'eau très chaude) 2 à 3 fois par jour.
- application sur le thorax de quelques gouttes d'huile essentielle
mélangée dans un corps gras (huile de massage, baume)
- quelques gouttes d'huile essentielle sur un mouchoir, à
respirer pendant quelques minutes plusieurs fois par jour ; cela procure
une "impression " de dégagement des voies respiratoires
surtout en cas de rhume
Huile essentielle de Pinus sylvestris ou pin sylvestre
(aiguille et bourgeons)
Bon antiseptique des voies respiratoires et qui favorise également
l'expectoration.
Attention à l'étiquetage car de nombreux extraits étiquetés
"essence de pin " sont des sous-produits industriels (scieries,
pâte à papier) qui n'ont rien à voir sinon un peu
l'odeur avec l'huile essentielle de feuilles (aiguilles) ou de bourgeons
de pin.
Par voie buccale : 2 gouttes 3 à 4 fois par jour
Par voie externe: en inhalation plusieurs fois par jour mélangée
éventuellement avec les huiles précédentes et celle
de la Mentha piperita
Plus accessoirement :
- huile essentielle de Lavandula officinalis = angustifolia ,
la lavande officinale à linalol.
Par voie buccale : 2 à 3 gouttes 3 à 4 fois par jour
Mais certains asthmatiques ne la supporte pas (risque de bronchospasme)
- huile essentielle de Mentha piperita qui contient beaucoup de
menthol ; intéressante pour les inhalations, mais certaines
personnes, surtout les enfants ne supportent pas le menthol qui risque
de provoquer chez eux un "spasme glottique " avec risque
d'asphyxie.
- huile essentielle de Thymus vulgaris, ou thym à thymol
ou carvacrol. Ces deux phénols sont de puissants antibactériens
qui facilitent aussi l'expectoration mais qui peuvent provoquer chez
certaines personnes des brûlures digestives.
Par voie buccale : 2 à 3 gouttes 3 fois par jour
Par voie externe : en inhalation mais pas en application cutanée
car c'est une huile essentielle irritante pour la peau. Là
aussi se méfier du risque de bronchospasme chez l'enfant.
INFECTIONS ET TROUBLES DIGESTIFS
Colite infectieuse, colite de putréfaction, gastro-entérite
infectieuse, syndrome de l'intestin irritable.
On peut faire appel à plusieurs d'huiles essentielles pour soigner
ces infections aiguës ou chroniques : huiles essentielles de sarriette
des montagnes ou de thym européen, de cannelle, de girofle, de
lavande, de muscade
- Huiles essentielles de thym (thymus vulgaris)
et de sarriette des montagnes (Satureja montana) à thymol
et carvacrol. Ces deux phénols sont de puissants antiseptiques
intestinaux et sont donc antiputrides. La sarriette semblerait moins
irritante pour l'estomac.
Par voie buccale 2 à 3 gouttes, 2 à 4 fois par jour
selon la tolérance gastrique.
- Huile essentielle d'écorce de cannelle
de Ceylan, Cinnamomum Zeylanicum.
En général bien toléré par voie buccale
: 2 à 3 gouttes, 2 à 4 fois par jour
- Huile essentielle de lavande (Lavandula
officinalis = angustifolia) à linalol.
Agréable au goût et bien tolérée par voie
buccale : 2 à 3 gouttes, 3 à 4 fois par jour
- Huile essentielle de clou de girofle (Syzygium
aromaticum) qui contient beaucoup d'eugénol, phénol
très antibactérien, mais un peu caustique, à
l'odeur agréable ; très utile pour combattre les fermentations
intestinales. Il faut bien mélanger l'huile essentielle avec
le miel ou le lait concentré car cette huile essentielle brûle
un peu la bouche et les lèvres.
- Huile essentielle de menthe officinale
( Mentha piperita = hybride aquatica-spicata), à menthol. Bon
antiseptique digestif, agréable au goût. Comme elle est
carminative (favorise l'émission des gaz intestinaux) on la
préconise pour minimiser les symptômes de l'intestin
irritable (colite muqueuse avec gaz intestinaux et crampes digestives).
Par voie buccale : 2à 4 gouttes, 3 à 4 fois par jour
- Huile essentielle de noix de muscade (Myristica
fragrans) à myristicine et safrole ; peu utilisée
car potentiellement toxique bien qu'elle soit intéressante
pour soigner les colites infectieuses.
Par voie buccale : 2 gouttes, 2 à 3 fois par jour
Les huiles essentielles d'eucalyptus et de niaouli citées
précédemment sont également utilisables pour
combattre les infections digestives modérées.
INFECTIONS DES VOIES URINAIRES
Introduction
Cystite et urétrite, pyélonéphrite récidivante.
Les huiles essentielles les plus intéressantes dans ce type d'infection
sont celles de cajeput, niaouli, eucalyptus, santal, lavande, cannelle
et thym.
Ces infections urinaires peuvent être tenaces, difficile à
éradiquer ; le recours fréquent aux antibiotiques et aux
sulfamides sélectionne des souches bactériennes résistantes
aux antibiotiques de synthèse ce qui complique encore un peu
plus le traitement.
Il est intéressant d'associer des plantes médicinales
à visée urinaire (de la famille des myrtilles (Vaccinium)
ou du genévrier (Juniperus), avec des huiles essentielles tout
en favorisant une bonne diurèse (boire de l'eau en quantité,
utiliser parfois en plus une plante modérément diurétique).
- Huiles essentielles des Myrtaceae déjà cités (Eucalyptus globulus, Eucalyptus radiata,
Melaleuca viridiflora) et un cousin du niaouli, le cajeput : Melaleuca
cajeputi
Toutes ces huiles essentielles contiennent un pourcentage important
de cinéole = eucalyptol.
Par voie buccale : 2 à 3 gouttes 3 à 4 fois par jour
- Huile essentielle de santal blanc ou bois
de santal (Santalum album).
Cette huile est parfois falsifiée.
Par voie buccale 2 à 3 gouttes, 3 à 4 fois par jour
- Huiles essentielles de lavande officinale
(Lavandula officinalis) à linalol et de lavande aspic (Lavandula
latifolia) a cinéole et camphre.
Par voie buccale 2 à 3 gouttes, 3 à 4 fois par jour
- Huile essentielle de thym (Thymus vulgaris)
à thymol ou carvacrol
Pour ceux qui la supportent bien ; en cas de brûlures digestives
choisir une autre huile essentielle
2 à 3 gouttes 3 à 4 fois par jour
INFECTIONS CUTANEES
Plaies infectées, brûlures, zona, mycoses cutanées.
Le pouvoir antiseptique des huiles essentielles est bien connu, il s'exerce
même à l'encontre de bactéries antibiorésistantes,
de dermatophytes (champignons ou levures) difficiles à éradiquer.
Elles favorisent la cicatrisation en neutralisant l'infection mais peut-être
aussi en agissant directement sur les fibroblastes.
On peut utiliser l'huile essentielle pure quand elle n'est pas trop
irritante (présence de phénols) mais comme il en faut
très peu pour obtenir un résultat, on peut donc la diluer
- soit dans de l'alcool à 60° (dilution au 1/10 ou
1/20),
- soit dans un savon liquide (20 à 100 gouttes dans 100ml)
; cette dernière solution permet de nettoyer une plaie ou un
ulcère tout en répartissant les composants de l'huile
essentielle normalement insoluble dans l'eau.
Les huiles essentielles ont un pouvoir analgésique local,
bien utile quand la plaie est douloureuse (brûlures, zona)
On utilisera les huiles essentielles de lavande officinale, de thym
(à thymol ou carvacrol) et de clou de girofle en les diluant
car toutes deux sont un peu caustiques pour la peau, de sarriette des
montagnes, de cannelle, de citron (Citrus limonum), de géranium
(Pelargonium graveolens, Pelargonium odorantissimum), de tea tree (Melaleuca
alternifolia) riche en
1-terpinèn-4-ol particulièrement antiseptique (mais certains
chimiotypes en contiennent très peu).
On peut mélanger ses huiles essentielles entre elles comme dans
le "tégarome " de feu le docteur Valnet pionnier en
aromathérapie.
On retiendra que l'huile essentielle de lavande convient aux brûlures
peu étendues jusqu'au 2ème degré (fort cou de soleil,
eau bouillante) c'est à dire quand il y a présence de
phlyctènes (cloques), que l'huile essentielle de tea tree australien
est particulièrement utile en cas de mycoses (mycoses des doigts,
des ongles, des pieds), au même titre que celle de géranium.
AUTRES UTILISATIONS
Les huiles essentielles peuvent agir sur le système nerveux (neurovégétatif
et central), à ce titre certaines sont antispasmodiques, antalgiques,
tonifiantes ou au contraire apaisantes, hypo ou hypertensives ; celles
qui contiennent de l'eugénol (comme les huiles essentielles de
clou de girofle, du toute-épice antillais (Pimenta dioica), du
basilic framboisin (plusieurs espèces voisines d'Ocimum tropicaux)
sont anti-inflammatoires
Huiles essentielles antispasmodiques
Crampes digestives, "colite " spasmodique, spasmes biliaires.
Citons l'huile essentielle de Basilic (Ocimum basilicum), de mélisse
(Melissa officinalis), de menthe (Mentha piperita), de matricaire ou
camomille allemande (chamomilla recutita = Matricaria chamomilla), de
sauge (Salvia officinalis), ou possédant du E-anéthole
(anis vert (Pimpinella anisum), fenouil ( Foeniculum vulgare), badiane
de chine (Illicium verum).
Attention à l'huile essentielle de sauge qui peut provoquer des
convulsions (à cause de la thuyone), de celles d'anis vert et
de fenouil qui renferment des constituants toxiques pour le foie et
potentiellement cancérigènes et à celle de badiane
de chine assez souvent falsifiée (avec de la badiane du japon
fortement toxique)
Une posologie moyenne : pour le basilic, la mélisse, la matricaire
et la menthe : 2 à 3 gouttes par voie buccale 2 à 3 fois
par jour ; pour les autres 1 à 2 gouttes 2 à 3 fois par
jour
Huiles essentielles antalgiques
Nous avons cité plus haut les huiles de lavande officinale,
de géranium, de clou de girofle en application locale sur les
plaies ou les brûlures douloureuses.
On dépose un coton imbibé d'huile essentielle de clou
de girofle ou de noix de muscade sur les caries douloureuses, l'effet
anesthésiant est très rapide et cela peu faire diminuer
l'infection et l'inflammation.
Pour les douleurs rhumatismales, essayer l'huile essentielle de
pin sylvestre et de sauge officinale, ainsi que l'essence de térébenthine,
en application ou en massage doux sur les zones douloureuses. L'huile
essentielle de sassafras est plus difficile à trouver et peut
être adultérée mais elle calme aussi les douleurs
rhumatismales
Huiles essentielles tonifiantes
Huile essentielle de basilic, de sauge (légèrement hypertensive), de citron, de cannelle, de noix de muscade.
Huiles essentielles apaisantes
Huile essentielle d'ylang-ylang (Cananga odorata). Apaisante, hypotensive et favorisant la relaxation.
Par voie buccale 2 à 3 gouttes 2 à 3 fois par jour;
et par voie externe, en massage relaxant : 10 à 20 gouttes dans de l'huile d'amande douce.
Huile essentielle de lavande officinale (Lavandula officinalis = angustifolia)
Elle favorise l'apparition du sommeil
Par voie buccale : 3 à 4 gouttes 3 fois par jour
Nous n'avons cité dans cette page Internet que quelques-unes
unes des très nombreuses huiles essentielles connues.
D'abord parce qu'il est difficile de se procurer certaines huiles essentielles
exotiques, qu'elles peuvent coûter très cher, et être
improprement étiquetées, parfois adultérées.
Toujours se méfier des huiles essentielles peu connues dont certains
composants peuvent être toxiques pour le foie ou le système
nerveux voire cancérigène.
Rappelons que les huiles essentielles d'hysope (hysopus officinalis) de
fenouil, de sauge peuvent provoquer des convulsions de type épilepsie
chez certaines personnes.