ACTUALITES PHARMACOLOGIQUES :
un stimulant immunitaire végétal, le BIRM
Le BIRM ou "modulateur biologique de la réponse immunitaire" nous vient d'Equateur en Amérique du Sud.
Son "découvreur" et promoteur est le Docteur Edwin Cevallos , actuellement chef du service d'oncologie médicale et de radiothérapie de l’hôpital métropolitain de Quito, et Directeur d'un institut qui travaille sur le cancer en Equateur.
Ce pays à cheval sur les Andes possède une vaste région "amazonienne" très riche en espèces végétales et où les tribus amérindiennes utilisent encore un grand nombre de plantes médicinales de la grande forêt et des pentes andines, la "yunga".
L'attention du Dr Cevallos a été dirigée vers un mélange végétal, utilisé traditionnellement en Amazonie équatorienne, où domine une variété locale de Solanum dulcamara (la douce amère). Sa position de cancérologue le poussait à trouver sinon une plante miracle du moins une plante ou un mélange de plantes qui pouvait aider les malades à surmonter les effets secondaires de la chimio ou radiothérapie, à savoir la baisse du nombre de leucocytes (globules blancs) qui normalement assurent la défense de l'organisme contre les infections.
Assez rapidement dans les années 80, il a mis au point un mélange (dont il garde jusqu'à présent le secret) à base de Solanum dulcamara locale. Ce phyto-médicament, le BIRM, a été employé en Equateur pendant des années (il est reconnu comme médicament par ce pays depuis 1993) et a fait l'objet d'une réunion scientifique à Quito en 1996.
Après des années d'utilisation en Equateur, le Dr Cevallos a décidé de faire la promotion scientifique de son BIRM en participant à des congrès et à des symposium internationaux, et en essayant d'obtenir la collaboration de laboratoires de recherches occidentaux (en Espagne et aux USA) pour l'évaluer scientifiquement, et éventuellement en déterminer les composants les plus actifs.
Comme le Dr Cevallos craint de se faire "voler" sa préparation par un laboratoire pharmaceutique, il ne donne pas la composition exacte de son mélange, ce qui a fait rompre la collaboration avec les Espagnols mais pas avec les USA.
Il décrit le Birm comme:
- un moyen de lutter contre le cancer et pour stabiliser l'évolution du SIDA
- c'est un immnuno-stimulant qui augmente entre autres le nombre de lymphocytes CD4
- il ne présente pas d'effets secondaires néfastes, est toléré par tous les malades même ceux qui sont très affaiblis, et peut être (doit être) pris pendant un temps très prolongé pour maintenir un bon niveau de défense immunitaire
Je le cite: "ce produit, à la différence des médicaments traditionnels, montre son efficacité chez des malades en phase terminale, des patients qui n'ont quasiment plus de lymphocytes CD4 et chez qui on abandonne toute thérapeutique".
Le Dr Cevallos connaît bien le risque d'accusation de charlatanisme, surtout dans ce domaine très sensible du Sida et du cancer, et c'est pourquoi il a demandé une évaluation scientifique et clinique de son produit à des centres de recherche en Floride (USA)(1).
Il reconnaît l’extrême difficulté à faire entendre sa voix quand on est chercheur de langue espagnole et citoyen d'un petit pays d'Amérique du Sud.
Récemment une équipe a publié une nouvelle évaluation du Birm (2), à l'occasion d'un symposium à la Miller School of Medicine de l'université de Miami en 2006 (https://www.med.miami.edu) dont voici les conclusions :
- La partie active du Birm est un saccharide (un sucre) riche en glycoaminoglucane, qui peut être absorbé par voie digestive, et ne présente pas de toxicité pour l'organisme.
- Cette étude porte sur des cellules cancéreuses d'origine prostatique : le BIRM ralentit la prolifération de ces cellules qu'elles soient sensibles ou non au traitement hormonal (on connaît la difficulté de traitement des cancers de la prostate qui deviennent résistants au traitement hormonal)
- Le Birm fait diminuer la taille des tumeurs greffées chez l'animal, surtout quand il est administré au début de cette greffe, ce qui conduit les auteurs de l'article à penser que ce produit pourrait en partie prévenir l'apparition d'un cancer de la prostate.
On peut espérer que d'autres études suivront et que le BIRM confirmera son intérêt en thérapeutique, non seulement pour améliorer l'état des malades immuno-déprimés et en cancérologie, mais aussi pour renforcer la défense naturelle des bien portants.
Notes
1. Dandekar, D.S., Lokeshwar, V.B., Cevallos-Arellano, E., Soloway, M.S., Lokeshwar, B.L. (2003) Cancer Chemother Pharmacol. 52, 59-66.
2. BIRM, AN ANDEAN PLANT EXTRACT, DOWN REGULATES ANDROGEN RECEPTOR AND SHOWS ANTI-TUMOR ACTIVITY IN PROSTATE CANCER Shinako Araki*, Dominic Lyn and Bal L. Lokeshwar Department of Urology, University of Miami School of Medicine, Gautier Research Building, Suites 403-408, 1011 NW 15th St., Miami, FL 33136
3. article en espagnol : www.dsalud.com/numero53_2.htm