EPISTAXIS, SAIGNEMENTS DE NEZ ET PLANTES MEDICINALES
Les saignements de nez, ou épistaxis, sont des incidents assez fréquents.
Il existe dans la cloison nasale une zone très vascularisée où deux réseaux sanguins sont reliés (anastomose) ; cette zone vasculaire est fragile et assez souvent responsable du saignement de nez.
La cause de ces épistaxis est parfois évidente (traumatisme du nez), parfois probable (traitement anticoagulant mal adapté, irritation importante de la muqueuse nasale, tumeur maligne ou bénigne), mais en fait assez souvent difficile à préciser.
Le saignement de nez peut être considéré comme sérieux quand il est abondant , persistant et des deux narines.
Le saignement banal est le plus souvent d'une seule narine et se tarit au bout de quelques minutes quand on comprime l'aile du nez, ou qu'on introduit une mèche à l'intérieur de la narine qui saigne.
Quand le saignement de nez est important, des deux narines ou s’il se répète, il est préférable de consulter un médecin sans tarder, spécialiste ORL si possible.
LE SAIGNEMENT DE NEZ BANAL ET RECIDIVANT.
Il peut arriver que le saignement de nez soit récidivant, abondant et sans cause évidente.
Ce type d'épistaxis empoisonne la vie de beaucoup de gens, qui désespèrent de trouver un médecin ORL capable de supprimer la cause de ces saignements inquiétants par leur répétition. Dans ce cas particulier d'epistaxis à répétition, sans cause manifeste sinon un bourgeonnement chronique et résistant à la coagulation de la plaque vasculaire ou une fragilité de celle-ci, la médecine allopathique est assez impuissante mais la phytothérapie peut être très efficace.
Il faut à la fois renforcer la résistance des vaisseaux sanguins de la muqueuse du nez et éviter leur bourgeonnement excessif.
TRAITEMENT DE L'EPISTAXIS RECIDIVANT BANAL PAR LA FEUILLE DE RONCE : RUBUS FRUCTICOSUS
Le genre Rubus est très commun et comprend de très nombreuses espèces.
Les ronces sont réparties dans le monde entier tempéré et tropical.
La feuille des Rubus contient des tanins (tanins galliques et ellagiques) qui sont légèrement antiseptiques, cicatrisants grâce à leur capacité à former des complexes chimiques avec les grosses molécules protéiques et un peu vasoconstricteur sur les petits vaisseaux.
On sait aussi maintenant que l'acide gallique possède des propriétés antiangiogéniques, elle s'oppose à la formation des petits vaisseaux sanguins.
La composition en tanin n'est bien sur pas exactement la même dans toutes les espèces de Rubus, c'est pourquoi nous parlons de celles que nous savons être efficaces : les ronces européennes R. fructicosus, R. coesius, R. sanctus.
PREPARATION
Une poignée de feuilles (soit 30 à 50 g) dans un litre d'eau, 1 à 2 minutes d’ébullition, infuser 5 à 10 minutes.
Bien filtrer car les feuilles ou leurs pétioles possèdent de petites épines.
Cette décoction se conserve plusieurs jours au froid.
Pour éviter l'oxydation qui se traduit par un rougissement de la solution, il est préférable d'éliminer l'air du flacon.
POSOLOGIE
En cas de saignement : pulvérisation abondante de la décoction à l'aide d'un pulvérisateur nasal que l'on peut acheter en pharmacie (et vider de son contenu) puis compression de l'aile du nez. Mais l'efficacité du traitement du saignement de nez par la décoction de feuilles de ronce est plutôt préventif que curatif.
Après la fin du saignement et quand la narine est bien vide de caillots, 3 pulvérisations par jour, suffisamment abondantes pour que l'on sente le liquide couler dans la gorge, pendant une à deux semaines, puis on diminue la fréquence progressivement jusqu'à un traitement d'entretien : une pulvérisation tous les deux ou trois jours.
Il existe beaucoup d'autres plantes hémostatiques et cicatrisantes contenant des tanins médicinaux, citons les racines de rosacées (fraisier, alchémille, potentille) ou le géranium herbe à Robert (Geranium robertianum). Nous leur préférons les feuilles de ronce, qui sont très faciles à récolter, à conserver, et qui contiennent des tanins non agressifs pour la muqueuse nasale.