ARTICHAUT

La majorité des asteraceae sont des plantes herbacées ou des arbrisseaux exceptionnellement des arbres.
On en rencontre beaucoup dans les régions tempérées ; elles sont moins importantes dans les régions chaudes.
C’est une grande famille de plus de 20 000 espèces.

L’artichaut , CYNARA SCOLYMUS, est une asteraceae de grande taille, originaire du pourtour méditerranéen, vivace (les fleurs n’apparaissent qu’à la deuxième année de culture), avec des feuilles longues disposées en rosette, non épineuses mais renforcées par des nervures apparentes.

Les fleurs, plus ou moins bleues ou violacées, sont groupées pour former un ensemble (capitule) de 8 à 16 cm de diamètre qui est porté par une tige robuste, cannelée et creuse, souvent ramifiée.
La partie basale de la fleur composée (le réceptacle) ainsi que la base charnue des bractées (petites feuilles qui entourent la fleur) sont comestibles après cuisson.

La feuille d’artichaut est la partie médicinale.

LA FEUILLE D ARTICHAUT DRAINAGE DU FOIE ET DE LA VESICULE BILIAIRE POUR FAIRE BAISSER LE CHOLESTEROL

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

On utilise en général les jeunes feuilles d’artichaut, qui peuvent être soit :
pressées pour fournir un jus qui sera purifié pour donner certaines préparations galéniques,
desséchées rapidement, fragmentées et mises à macérer de façon classique ( teinture mère),
pulvérisées après passage dans l’azote liquide (-190°C), c’est le cryobroyage.
Les composés actifs paraissent être des acides-phénols (voir lexique,) dérivés de l’acide caféique (acide 5-caféylquinique et 1-5-dicaféylquinique).

On trouve aussi (sans préjuger de leur importance dans le phytomédicament) des acides organiques banaux (malique, citrique, succinique) et des lactones sesquiterpéniques (cynaropicrine), qui donnent l’amertume aux extraits d’artichaut, ainsi que des flavonoïdes dérivés du lutéolol et de l’apigénol.

Des expériences chez le rat ont montré :

in vitro, que les acides phénols (dérivés de l’acide caféique) étaient hépatoprotecteurs, protégeant les cellules hépatiques (hépatocytes) contre la toxicité du tétrachlorure de carbone,
in vivo, que le débit de la sécrétion de bile était majoré sans augmentation nette des contractions vésiculaires (effet cholérétique).
Pour certains auteurs les flavonoïdes seuls seraient les composés actifs. D’autres études, toujours chez le rat, ont révélé un effet hypocholestérolémiant des extraits totaux ainsi qu’un effet amphocholérétique (sécrétion et excrétion accrues de la bile).

Chez l’homme, on considère que l’artichaut est surtout cholérétique et un peu hypocholestérolémiant (avec aussi une baisse conjointe des triglycérides).

UTILISATIONS

La glande hépatique (le foie) n’est pas qu’une simple glande digestive (responsable indirecte de l’absorption des graisses), c’est un organe détoxiquant, régulateur de la glycémie mais aussi des lipides sanguins, métabolisant des substances étrangères à l’organisme (des médicaments par exemple), stockant des vitamines etc. d’où l’importance de son bon fonctionnement.

Beaucoup de substances indésirables dans le corps humain sont excrétées dans la bile après transformation ou glucuroconjugaison et l’on comprend mieux l’importance des médicaments augmentant la production de bile par le foie et accélérant son évacuation dans l’intestin.

On préconise donc les extraits d’artichaut (cynara) :

  • dans les cas ou une augmentation de la sécrétion biliaire paraît souhaitable ou pour relancer une activité hépatique déficiente : suite d’hépatite virale ou d’ictère toxique (médicamenteux, alcoolique, intoxications chroniques accidentelles ou professionnelles),
  • pour contrôler les anomalies des lipides sanguins : taux de cholestérol ou de triglycérides sanguins trop élevé,
  • en association avec d’autres phytomédicaments à visée hépatobiliaire (boldo, romarin, kinkéliba) comme traitement :
    des troubles dyspeptiques dus à une insuffisance de sécrétion ou d’excrétion biliaire (ballonnement, digestion lente des graisses,
    comme traitement de la constipation chronique.

On trouve beaucoup de phytomédicaments composés employant l’extrait fluide d’artichaut mais on peut prescrire aussi l’artichaut seul, exemple :

  • Cynara teinture mère, 50 à 150 gouttes par jour,
  • Poudre d’artichaut cryobroyée : 600 à 800mg par jour
  • Extrait sec de suc d’artichaut : 1g par jour
  • Et même par voie intra-musculaire ou intraveineuse, extrait purifié d’artichaut : ampoules de 100 mg
    1 à 2 fois par jour.

Si les indications antidyspeptiques des extraits d’artichaut paraissent toujours intéressantes, il semblerait que la possibilité de régulation de la lipémie(taux de cholestérol et des triglycérides) avec en plus une légère diminution de la pression artérielle, soit plus d’actualité.

CONTRE-INDICATIONS

Ne convient pas en cas d’allergie à l’artichaut ou aux astéracées.

Déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants.

RESUME

Pour augmenter la sécrétion et l’excrétion biliaire
Plante originaire du pourtour méditerranéen, l’artichaut est cultivé pour les parties comestibles de la fleur
(cœur d’artichaut et base charnue des  » feuilles  » d’artichaut).
C’est également une plante médicinale importante, par ses feuilles (les vraies),
qui a la propriété d’augmenter la sécrétion de bile par le foie et son écoulement par les voies biliaires
favorisant ainsi la détoxication de l’organisme, une meilleure digestion des graisses et contrôlant la constipation. On lui reconnaît de plus la possibilité d’abaisser le taux de cholestérol sanguin
et peut-être aussi la pression artérielle.
De nombreux phytomédicaments contiennent des extraits d’artichaut ;
on peut également trouver en pharmacie de la poudre (gélule),
de la teinture mère et des extraits secs d’artichaut (cynara) .

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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