GRIPPE PLANTES MEDICINALES HUILES ESSENTIELLES

LA GRIPPE ET SON TRAITEMENT PAR LES PLANTES MEDICINALES ET LES HUILES ESSENTIELLES


INTRODUCTION ET GENERALITES

La grippe ou plutôt les infections à virus grippaux sont très contagieuses, responsables chaque année d’épidémies voir d’une pandémie qui s’accompagnent d’un nombre important de décès et qui peuvent ralentir voire entraver la vie économique des pays touchés par ces infections saisonnières.
Il n’y a pas de traitement spécifique pour soigner ou prévenir la grippe. Néanmoins on peut limiter le nombre des cas de grippe en utilisant un vaccin (jamais complètement efficace), et on peut ralentir le développement de l’infection par le virus grippal et donc l’intensité de la maladie en utilisant des antiviraux synthétiques.

Les plantes médicinales et leurs extraits, comme les huiles essentielles, sont également fort utiles pour renforcer la défense immunitaire et donc prévenir la grippe, diminuer l’intensité de l’infection grippale ou soigner les complications de la grippe.

LES PARTICULARITES DES VIRUS GRIPPAUX

Les spécialistes des virus de la grippe humaine différencient trois types de virus influenza : A, B et C. Les virus de type B et C sont spécifiquement adaptés aux humains, ils provoquent des infections grippales qui n’ont pas le caractère épidémique des infections à virus de type A. Ces derniers sont d’origine aviaire et sont responsables de toutes les grandes épidémies de grippe.

Pourquoi cela ?
Ces virus de type A d’origine aviaire sont à l’origine les hôtes de nombreuses espèces d’oiseaux de mer (laridés) et d’oiseaux d’eau douce (comme les canards sauvages). Chez ces oiseaux l’infection, en général bien tolérée, se développe dans le tractus digestif ; les virus sont excrétés dans les matières fécales des oiseaux. A ce stade la contagion humaine est possible mais rare, par contre le porc est plus sensible que nous à ces virus provenant d’oiseaux.

L’infection du porc par les déjections d’oiseaux provoque chez lui une maladie très semblable à la grippe humaine : pas du tout de signes digestifs mais des signes d’infection respiratoire.

En passant par le porc le virus devient capable d’infecter les cellules de la muqueuse respiratoire des mammifères donc des humains.

De plus le génome à ARN relativement simple du virus de la grippe (influenza) est capable de se modifier, de se réassortir, avec celui de virus influenza très proche. C’est ce qui se passe parfois chez le porc donnant naissance à de nouveaux virus de type A au niveau antigénique, un mélange de virus d’oiseau, de porc et parfois d’humain (car le porc est sensible à la grippe humaine).

Ces nouvelles « variétés » de virus grippaux de type A sont parfois très contagieuses pour l’homme et très virulentes capables de provoquer des pandémies car les humains n’ont aucune prémunition (ou trop faible) contre ces nouveaux venus.

Cette « cuisine » génétique à souvent lieu en Asie tropicale, où canards, cochons, humains et virus influenza aviaires, porcins et humains cohabitent, voir les « grippes asiatiques » de 1957 et 1968. Mais cela peut arriver ailleurs comme on l’a vu avec la nouvelle grippe A H1N1 mexicaine en 2009.

Ces virus « mosaïques » inconnus de nos systèmes de défense immunitaire peuvent aussi malheureusement « s’échapper » des laboratoires civils ou militaires où on les étudie.

Les virus de la grippe ( H1N1, H1N2, H2N2…H5N1) ont besoin pour se reproduire d’adhérer aux cellules qu’ils vont infecter à l’aide d’une glycoprotéine (hémaglutinine = H1,H2,H3..) et c’est une autre protéine ( neuraminidase = N1, N2, N3 ..) qui permettra la libération des particules virales nouvellement créées. Les antiviraux synthétiques agissent sur le métabolisme de ces protéines pour enrayer l’infection par les virus de la grippe.

COMMENT EVOLUE LA GRIPPE ?

Les virus grippaux pénètrent l’organisme par voie muqueuse (essentiellement respiratoire mais aussi oculaire ou buccale), l’infection grippale reste silencieuse pendant une incubation de 2 à 3 jours et puis débute assez brutalement le plus souvent par un malaise général qui s’accompagne de fièvre (jusqu’à 40°), de frissons, de douleurs musculaires et articulaires et de signes d’irritation des voies respiratoires (écoulement nasal, douleurs pharyngées, toux sèche).

La guérison s’obtient dans la grande majorité des cas en 4 à 7 jours après parfois une dernière poussée de fièvre (le V grippal). La convalescence est courte et s’accompagne d’un peu de fatigue et parfois de signes d’infection bactérienne des voies respiratoires (sinusite, otite, bronchite).

Mais attention la grippe peut dans certains cas se révéler redoutable et se compliquer : chez les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes (risque d’avortement et de complications pulmonaires), en général chez les malades qui ont un système immunitaire affaibli (ou qui sont géographiquement isolés) et ceux qui sont sensibles aux infections des voies respiratoires ; ce risque étant augmenté par le tabagisme ou la pollution aérienne.
Au pire des organes vitaux sont touchés : pneumonie, péricardite, méningite, insuffisance rénale et hépatique.

Le taux de mortalité de la grippe commune n’est pas très élevé (aux alentours de 0,5 pour mille ), mais le nombre de personnes infectées se comptant en millions, le chiffre des décès devient impressionnant ( ex : entre 20 et 50 000 décès officiellement dus à la grippe par an aux USA (cette variation étant fonction de la virulence de la souche virale ).

Chez certaines personnes l’infection est bénigne (petite fièvre passagère et quelques signes respiratoires) voire complètement « silencieuse », on parle alors de « porteurs sains » qui peuvent être responsables de la dispersion de la grippe dans le monde entier.

TRAITEMENT CLASSIQUE DE LA GRIPPE

Le traitement classique de la grippe « normale » est avant tout symptomatique : repos au lit en s’isolant pour éviter de contaminer l’entourage surtout au début de la maladie, bien boire, et éventuellement prendre un antipyrétique-antalgique (paracétamol) et un antitussif.
Les antibiotiques ne servent à rien tant qu’il n’y a pas de surinfection bactérienne ( le plus souvent à Haemophilus influenzae ou Streptococcus pneumoniae)

Le traitement spécifique fait appel aux antiviraux les plus récents qui empêchent la neuraminidase d’agir: le Zanamivir ou « RELENZA » et l’Oseltamivir ou « TAMIFLU » ; ces médicaments retardent ou atténuent le développement de l’infection grippale quand ils sont pris en tout début d’infection. Ils sont chers à produire, pas toujours efficaces et peuvent provoquer des réactions indésirables.

LA GRIPPE ET SON TRAITEMENT PAR LES PLANTES MEDICINALES ET LES HUILES ESSENTIELLES

Pour prévenir la grippe ou diminuer l’intensité de la maladie : extraits de fruits et de fleurs de sureau noir ( Sambucus nigra ).
Pour renforcer les défenses immunitaires contre l’infection virale : les échinacées (Echinacea angustifolia, Echinacea purpurea, Echinacea pallida), les labiées des genres Thymus, Rosmarinus, Lavandula, et aussi Andrographis paniculata (cette plante ne possède pas de nom commun en Français), Le goji (ou lyciet), le fruit de l’argousier.

Pour combattre l’infection virale et les surinfections bactériennes, les huiles essentielles :

De myrtacées à cinéole (eucalyptol) : eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus à 1,8 cinéole), eucalyptus radié (Eucalyptus radiatus à 1,8 cinéole),niaouli (Melaleuca quinquenervia à 1,8 cinéole).
De myrtacée à terpinène :arbre à thé d’Australie ou tea-tree (Melaleuca alternifolia à terpinène-4-ol et gamma terpinene).
De cannelier : cannelier de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum (verum)) et cannelier de Chine (Cinnamomum cassia ) à cinnalmaldéhyde.
ravintsara : Cinnamomum camphora à 1,8 cinéole et terpinéol.

De labiées : lavande aspic (Lavandula spica à 1,8 cinéole et linalol), thym à feuille de sarriette (Thymus satureioides à bornéol et thymol-carvacrol) et thym commun (Thymus vulgaris à thymol-carvacrol), sarriette des montagnes (Satureja montana à thymol-carvacrol).

Beaucoup d’autres plantes médicinales sont utiles pour atténuer la fièvre ou les conséquences de l’infection par le virus grippal.
Dans les pays tempérés citons : la bourrache (Borrago officinalis), ou le bouillon blanc (Verbascum thapsus)
Dans les pays tropicaux ou sub tropicaux : les lantana (Lantana camara, L. involucrata) et d’autres verbenacées voisines comme Lippia alba, les basilic (Ocimum sp.), le chardon béni des Antilles (Eryngium foetidum) et aussi l’écorce et les feuilles de Guazuma ulmifolia (« bois d’orme » en créole) en Amérique du sud et aux Antilles.
On ne négligera pas aussi l’effet bénéfique de la vitamine C des agrumes (citrons, oranges) ou de la cerise des antilles (acerola).

LE SUREAU NOIR SAMBUCUS NIGRA

Le sureau est une plante aux nombreuses propriétés médicinales ; on connaît depuis longtemps sa capacité à combattre les infections virales des voies respiratoires. Il semblerait d’après les travaux d’une équipe israélienne que des extraits de fruits et de fleurs de sureau soient capables de diminuer de moitié la durée de la grippe quand ils sont pris avant l’infection ou au tout début de celle-ci. Ces extraits, commercialisés sous le nom de  » sambucol », agiraient un peu à la manière de certains antiviraux de synthèse.

Posologie

Sambucol : se conformer à la documentation du médicament contenant des extraits à 38% de Sambucus nigra
Fruits de sureau : sous forme de jus, de sirop ou de confiture : une cuillerée à café plusieurs fois par jour en préventif et curatif, effet laxatif à trop forte dose
Fleurs de sureau avec ou sans fruits de sureau séchés : 20 à 25 g dans un litre d’eau bouillante, infusion 10 minutes à consommer dans la journée. Ne pas oublier que cette tisane possède un effet diurétique.

LES ECHINACEES ECHINACEA ANGUSTIFOLIA, ECHINACEA PURPUREA, ECHINACEA PALLIDA,

Ces plantes des grandes plaines nord-américaines mais que l’on cultive très bien en Europe (le plus souvent comme plantes décoratives) sont utilisées depuis longtemps, à l’instigation des chercheurs allemands, pour renforcer l’immunité et mieux lutter contre les infections tant virales que bactériennes.
De nombreuses études cliniques et méta-analyses semblent conforter cette idée avec tout de même quelques bémols : les extraits d’Echinacea (racines ou parties aériennes selon les espèces) renforcent l’immunité des gens moyennement immunodéprimés mais n’augmentent pas significativement celle des bien portants, et le traitement doit être relativement court (quelques semaines) sans quoi un effet inverse peut s’observer.

Posologie
Il est recommandé de prendre l’équivalent d’un gramme de plante sèche 2 à 3 fois par jour pendant quelques jours (dose de charge) puis seulement 1g par jour

sous forme de tisane
sous forme de plante en poudre (en gélules)
sous forme de préparation en pharmacie parfois associé à d’autres plantes immunostimulantes
sous forme de teinture alcoolique, concentrée au 1/5 , de plante sèche entière( E. angustifolia) ou de racine : 30 à 100 gouttes par jour

Certaines personnes peuvent être allergiques aux échinacées

LES LABIEES DES GENRES THYMUS SP, ROSMARINUS SP, OCIMUM SP.

Ces plantes « méditerranéennes » mais que l’on trouve maintenant dans le monde entier, sont utiles pour prévenir les infections virales et bactériennes.
Leur contenu en acides-phénol, phénols et flavonoïdes semble être à l’origine de ce pouvoir immunostimulant plus que la présence d’huiles essentielles.

Posologie

Tisane régulière une ou deux fois par jour d’une labiée ou d’un mélange des parties aériennes fleuries de plusieurs espèces.
Ajout régulier de ces plantes dans la nourriture
Teinture-mère de ces plantes en mélange égal 40 gouttes deux à trois fois par jour(on peut aussi ajouter la teinture mère de lavande aspic ou officinale)

ANDROGRAPHIS PANICULATA

Cette plante originaire d’Asie ( et maintenant cultivée) est d’utilisation très courante en Indes, Asie du sud est et Chine.
Souvent considérée comme une panacée, elle est surtout intéressante pour prévenir les infections respiratoires d’origine virale et comme traitement adjuvant des infections respiratoires virales et bactériennes ainsi que des infections urinaires, c’est une plante très amère!!.

Posologie

Plante sèche en poudre 1 à 2 g par jour.
Extrait standardisé en andrographolide (30 à 40%) 150-200 mg par jour.
Il existe aussi des préparations toutes faites d’Andrographis avec d’autres plantes à visée antibactérienne-antivirale.
On peut aussi utiliser la tisane de plante fraîche ou sèche.


LES HUILES ESSENTIELLES

Leur mode d’action dans l’évolution de l’infection grippale n’est pas très bien connu mais il semble :

qu’elles agissent directement par leur pouvoir antibactérien et antiviral,
en augmentant la réponse immunitaire cellulaire ( lymphocytes, monocytes)
en « excitant » les cellules de la muqueuse bronchique qui accélèrent les mouvements de leurs cils chargés d’évacuer le mucus et tout ce qu’il contient (poussières, cellules mortes) nettoyant ainsi les voies respiratoires et facilitant l’expectoration.
Il faut les utiliser avec beaucoup de précautions chez l’enfant de moins de 6 ans dont le système neurologique est immature à cause du risque de convulsion surtout quand la fièvre est élevée et chez la femme enceinte.

Posologie
( voir aussi la page sur l’utilisation des huiles essentielles dans les affections respiratoires des enfants)

On associera plusieurs huiles essentielles ( une huile essentielle à cinéole et une autre à thymol-carvacrol ou cinnamaldéhyde ou terpinéol) :

eucalyptus + thym
ou niouli + ravintsara (cette huile essentielle peut être adultérée ou mal étiquetée)
ou eucalyptus + cannelier

2 gouttes du mélange deux à trois fois par jour (dans du lait concentré, sur du pain, dans du miel ou dans un peu d’huile végétale).

Pour ceux qui ont l’estomac fragile : appliquer les gouttes sur le haut du thorax en essayant d’abord avec une goutte pour tester la sensibilité cutanée.

En cas d’épidémie, on peut tenter de prévenir l’infection virale en commençant un traitement par les huiles essentielles et une des plantes médicinales déjà citées avant que la grippe ne se déclare.

DANS LES PAYS TROPICAUX

Dans les pays au climat chaud la grippe évolue rarement en grande épidémie sauf quand il s’agit d’une infection dont le virus, d’origine aviaire et porcin, est très contagieux ou virulent (grippe espagnole de 1918).
Néanmoins les infections à virus influenza A et B ne sont pas rares.

On peut préconiser l’utilisation des huiles essentielles déjà citées ou directement des infusions courtes des plantes fraîches dont on extrait ces huiles essentielles quand on les trouve sur place (eucalyptus, niaouli, teatree, ravintsara, cannelier).
Les infusions de feuilles de Lantana sp, de Lippia sp et d’Ocimum sp sont également intéressantes pour faire baisser la fièvre et diminuer le temps de la maladie. Quand la plante est abondante on peut préconiser un bain aromatique surtout chez les enfants ( verser un litre d’infusion dans le bain, ou directement une ou deux poignées de plante fraîche dans l’eau très chaude du bain qu’on laisse ensuite tiédir).

Copyright 2024 : Dr Jean-Michel Hurtel

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