BADAMIER MYROBOLAN TRIPHALA


Les badamiers (COMBRETACEAE), sont en général de grands arbres des régions chaudes aux feuilles caduques, aux inflorescences discrètes en épi.

Les fruits sont des drupes plus ou moins pulpeuses et charnues dont l’amande est parfois comestible.

Terminalia catappa (badamier ou amandier pays) originaire de la région Indo-Malaise est le plus connu et très répandu dans les régions tropico-équatoriales.

Terminalia chebula (myrobolan noir) originaire de l’Inde et des régions voisines jusqu’au sud de la Chine est un arbre important dans la médecine ayurvédique (Indienne).

On trouve d’autres espèces indigènes dans toutes les régions tropicales et subtropicales, il existe en-effet environ 200 espèces de Terminalia.

TERMINALIA CATAPPA TERMINALIA CHEBULA TRIPHALA BADAMIER AMANDIER PAYS TANINS PANACEE INDIENNE MEDECINE AYURVEDIQUE

BADAMIER AMANDIER PAYS


Le badamier ou amandier pays ou myrobolan est un arbre rustique des régions tropicales qui s’adapte à beaucoup de terrains et pousse notamment très bien en bordure de mer à la différence de beaucoup d’autres arbres.

Son aspect est particulier, les branches sont étalées horizontalement et procurent un grand zone d’ombre appréciée dans les régions chaudes .

On le plante fréquemment sur les places publiques, les zones de marché ou les cours de récréation.

Les feuilles de grandes tailles sont caduques et deviennent jaune-orangées avant de tomber.

Le fruit (qui ressemble à celui de l’amandier) renferme une amande comestible de petite taille.

Le fruit initialement vert devient brun quand il est sec, l’amande est entourée de tissus analogue au liège qui lui permettent de flotter et ainsi de se disperser le long des littoraux ou des berges des fleuves

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

AMANDE DU BADAMIER OU AMANDIER PAYS OU MYROBOLAN

L’amande comestible contient 40 à 50% de corps gras et des protéines, mais il faut beaucoup de patience et d’habileté pour obtenir de quoi remplir d’amandes le creux de la main.

C’est néanmoins une source de lipides végétaux de plantes sauvages et consommables crus quasiment gratuit, hormis le « travail » d’extraction!

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LES TANINS DU BADAMIER

Toutes les parties du badamier contiennent des tanins, surtout l’écorce, mais aussi les parties molles du fruit et les feuilles.
La feuille est également riche en flavonoïdes.

Des études pharmacologiques récentes ont monté que l’extrait aqueux de feuilles de badamier présente d’intéressantes propriétés in vitro :

  • blocage des radicaux libres, donc action de protection des cellules et action anti-inflammatoire,
  • protection des cellules hépatiques (hépatocytes) par diminution de la peroxydation des lipides (action sur des chaînes enzymatiques), l’efficacité est voisine de celle du romarin considéré comme une plante de référence.

Il reste à contrôler cet effet un vivo et à définir une forme galénique.

Les tanins sont très astringents (asséchants des muqueuses et des plaies inflammées et suintantes), anti-bactériens et antifongiques.

UTILISATIONS

ALIMENTAIRE

Il est habituel de voir des gens sous les tropiques, jeunes ou vieux, qui tout en discutant écrasent entre deux pierres les fruits du badamier, l’apport en acides gras essentiel est intéressant dans des régimes alimentaires souvent majoritairement glucidiques.

TANNAGE

L’écorce de l’arbre est une source de tanin pour usage domestique (peau, cuir, voile en coton d’embarcation).

POUR SE SOIGNER

Le badamier a également un USAGE MEDICINAL.

L’ECORCE en DECOCTION donne un liquide très astringent ( comme certaines parties du cocotier ou du goyavier), donc antiseptique et asséchant : ex, une plaque d’écorce, dont on a nettoyer la partie externe, d’1 dm2 (10 cm par 10 cm) dans 1 à 2 litres d’eau, faire bouillir jusqu’à obtention d’une coloration rouge-orangée.

On peut l’utiliser par voie externe :

  • pour assécher les plaies suintantes (brûlures, ulcères tropicaux, mycose des plis,
  • pour nettoyer les plaies souillées (en l’absence d’autre antiseptique),
  • en bain de bouche (aphte, plaie buccale),
  • en diluant un peu cette décoction, en injection vaginale (leucorrhée),
  • en bain de siège (hémorroïdes, toilette génitale, vulvovaginite).

Par voie buccale, pour calmer la DIARRHE et les vomissements sans fièvre, par exemple en cas de CIGUATERA (intoxication par la chair des poissons coralliens) : 1/2 verre à 1 verre 1 à 3 fois par jour selon l’intensité des symptomes.

Certaines observations font état du risque chez la femme d’une augmentation du volume des règles.

Les FEUILLES sont :

  • émollientes : on peut appliquer le jus de feuilles légèrement chauffées sur les furoncles ou les abcès pour les faire mûrir,
  • et astringentes : jus de feuille jaunie dilué dans de l’eau en gargarisme en cas d’angine, d’amygdalite.

Plus anecdotique mais peut-être justifié : certaines populations des tropiques préconisent la décoction ou la macération d’écorce pour calmer le trac, l’appréhension ou les crampes liées à un trouble de la circulation sanguine voire pour préparer les chasseurs à de longues courses à la poursuite du gibier et leur garantir souffle et endurance (certains tradipraticiens évitent de donner cette décoction à ceux qui souffrent d’hypertension artérielle ou de troubles cardiaques).
Dans la médecine indienne (ayurvédique) on emploie fréquemment les Terminalia dans des préparations végétales complexes.

DANS LES AQUARIUM et en AQUACULTURE

Les poissons captifs développent assez souvent des infections ou des troubles des écailles et des téguments qui les rendent fragiles et obligent les éleveurs à utiliser des antibiotiques.

Les éleveurs de poissons tropicaux (surtout en Asie) ont essayé de récréer des conditions qui se rapprochent du naturel en ajoutant des débris végétaux au fond des bacs.

L’ajout de feuilles sèches de badamier parait tres efficace, elles libèrent progressivement leur contenu en substances phénoliques (tanins, flavonoïdes, acides-phénols) ce qui assainit l’eau, interagit sans doute sur le mucus de l’épiderme des poissons et améliore leur résistance aux infections.

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TERMINALIA CHEBULA MYROBOLAN

Le Terminalia chebula ou haritaki ou myrololan noir est originaire du Sud et du Sud-est de l’Asie (Inde ,Népal,Chine, malaisie, Vietnam).
Il peut atteindre une taille importante (jusqu’à 30 m), est assez commun, cultivé et très employé en Asie surtout pour son fruit qui est utilisé à plusieurs stades de maturité (quasiment vert, mature ou sec).


COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

Le fruit du myrobolan noir contient de nombreux composants phénoliques (tanins, acides phénols (acide chébulique), flavonoides) et des triterpènes qui lui sont particuliers (chébulosides).

La présence d’anthraquinones (voir senné ou rhubarbe) laxatives est reconnue.

UTILISATIONS

TANNAGE

Les fruits du myrobolan noir sont une source de tanin industriel.
TERMINALIA CHEBULA MYROBOLAN NOIR PLANTE MEDICINALE

Le fruit du myrololan noir est utilisé depuis des milliers d’années dans la médecine Indienne (ayurvédique).
Les utilisations varient en fonction de la provenance géographique de l’arbre (cultivar ou variété) et du stade de maturité du fruit.
On l’utilise surtout comme dépuratif et comme astringent pour :

  • faciliter le transit intestinal,
  • faciliter la digestion,
  • « nettoyer » l’organisme,
  • mais aussi en cas de diarrhée.

C’est une forme de panacée traditionnelle en Inde, au Népal et au Tibet préconisée dans la majorité des troubles physiques non aigus (du diabète à l’asthme, de l’ulcère gastrique aux troubles urinaires, des troubles cardiovasculaires liés au vieillissement aux douleurs articulaires…).

Certaines indications paraissent contradictoires (laxatif et contre la diarrhée) mais le contenu en tanin astringent varie selon la maturité du fruit et permet cette double indication à la manière des rhubarbes.

Cette panacée Asiatique est l’objet d’études et d’évaluations modernes :

  • traitement du diabète de type 2,
  • régulation du cholestérol et des lipides sanguins,
  • obésité et ses complications,
  • prévention des cancers,
  • protection du foie et traitement des hépatites.

La plupart de propriétés médicinales traditionnelles de Terminalia chebula sont liées au contenu en substances phénoliques anti-oxydantes, qui piègent les radicaux libres, interrompent les réactions en cascade enzymatiques, limitant ainsi les réactions inflammatoires et ralentissant les processus pathologiques.

On peut utiliser le fruit du myrobolan noir , par exemple:

  • vert comme un condiment, en salade ou en infusion-décoction,
  • vert et séché dans la nourriture ( condiment en poudre),
  • plus mur comme astringent en décoction astringente et anti-inflammatoire ou mâché pour les soins de la bouche.

Le myrobolan noir est un des constituants de la préparation ayurvédique TRIPHALA.

LE TRIPHALA

Le TRIPHALA est une préparation de la médecine ayurvédique qui associe à partie égale des extraits des fruits de deux Terminalia et d’un Phyllantus : Terminalia chebula, Terminalia bellirica et Phyllantus emblemica (parfois improprement appelé Emblemica officinalis).

Cette préparation que l’on trouve maintenant en Europe est un grand classique de la médecine Indienne.
Elle sert surtout comme laxatif léger et dépuratif pour rééquilibrer les fonction digestives si importantes pour la santé et le bien-être physique.
Depuis quelques années on préconise aussi le triphala pour lutter contre les « maladies » de la civilisation moderne :

  • surcharge pondérale, obésité et diabète de type 2,
  • résistance à l’insuline et syndrome métabolique,
  • anomalies des lipides sanguins et hypercholestérolémie,
  • et même prévention des cancers notamment de la prostate.

Le TRIPHALA se présente sous forme de poudre (pour infusion) ou de comprimés ou gélules (plus faciles à absorber).
La posologie dépend de l’effet recherché : en augmentant la dose c’est une véritable purge, à dose modérée c’est un rééquilibrant métabolique.

A cause de son contenu important en tanin et composés phénoliques assimilables, on le déconseille aux femmes enceintes surtout pendant les premiers mois de grossesse ainsi qu’aux personnes trop maigres, dénutries ou en cas de diarrhée importante d’origine infectieuse ou indéterminée.

Les personnes diabétiques doivent intégrer le triphala progressivement dans leur traitement si le diabète est déjà stabilisé, car dans ce cas l’ajout du triphala peut faire baisse encore un peu plus la glycémie (risque d’hypoglycémie).

Comme toutes les préparations d’origine Asiatique pour l’exportation et avec vente par internet, il y a le risque de produit falsifié.
Ceci dit le triphala est un médicament très apprécié et utilisé dans toute l’Inde moderne.

CULTURE DE TERMINALIA CATAPPA ET TERMINALIA CHEBULA

Ces deux arbres se propagent et cultivent facilement, à partir de leur fruit bien mur et sec, ils font partie des arbres tropicaux dont on peut encourager la plantation au même titre que le neem, le moringa, le tamanu, le jujubier, l’arbre à pain, par exemple.
Ce sont des plantes qui résistent bien à la chaleur et aux variations climatiques tropicales (alternance de sécheresse et de pluies abondantes mais qui ne supportent pas les températures basses.
Ces deux arbres possédent un bois utilisable pour la fabrication de charbon de bois mais aussi comme bois de construction (à l’abri de la pluie ou sans contact prolongé avec l’eau).

RESUME

DES ARBRES QUI PROCURENT DE L’OMBRE, DES AMANDES ET QUI SERVENT A SOIGNER
Le badamier ou amandier pays est planté, dans les régions tropicales, sur les places publiques, les lieux de rencontre ; ils poussent spontanément sur le littoral sablonneux.
Son fruit contient une petite amande comestible et tout l’arbre renferme beaucoup de tanin.
Le myrobolan noir ou haritaki est un arbre majestueux de l’Inde dont les fruits sont très employés dans la médecine ayuvédique et dans le tannage industriel. C’est une panacée qui fait partie du médicament ayurvédique triphala, dépuratif traditonnel de la médecine indienne.

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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