PLANTES MEDICINALES
ET CONSTIPATION
INTRODUCTION ET GENERALITES
La constipation (ou difficulté d'aller à la selle) est
un trouble très fréquent, pour ne pas dire banal, qui empoisonne
la vie de nombreuses personnes (assez souvent des femmes) et qui s'avère
difficile à guérir.
C'est un trouble relatif car, si le temps de transit digestif moyen des
aliments se situe aux alentours de 36 heures, pour certaines personnes
il est normalement d'une journée et pour d'autres de 3 jours.
On peut considérer qu'il y a constipation quand l'exonération
des matières fécales est chroniquement irrégulière
dans le temps alors que l'alimentation est régulière avec
des périodes où les matières deviennent dures, sèches,
difficiles à déféquer ; cela s'accompagne de pesanteurs
abdominales, de ballonnements avec gaz, de maux de tête, d'inappétence.
On peut distinguer (un peu artificiellement car les catégories
peuvent se recouvrir) :
La constipation
liée à un trouble organique ou constipation vraie
L'activité du gros intestin ou de sa partie terminale est
déréglée.
Le colon peut manquer de tonus ou au contraire être trop spastique.
Dans les deux cas la progression des matières fécales
est perturbée.
Les contractions du colon permettent aux matières fécales d'être compactées et d'avancer vers l'ampoule rectale .
Si les contractions sont désordonnées elles deviennent inactives (d'ou la constipation).
Cette situation se rencontre souvent dans le cas du syndrome de l'intestin irritable qui est une cause de "fausse constipation" car cette constipation d'ordre mécanique s'accompagne d'une abondante sécrétion de mucus qui donne l'apparence d'une diarrhée.
Les matières prennent alors la forme de petites boules au milieu d'un liquide muqueux parfois très abondant et plus ou moins teinté. Le besoin d'aller déféquer peut être pressant mais souvent inefficace. Pour plus d'infos voir " le syndrome de l'intestin irritable ou colite spastique ou colite muqueuse
Le colon peut être trop gros (jusqu'au mégacôlon).
Le sphincter anal trop "serré", trop spastique, difficile
à détendre et ainsi perturbant la défécation.
La constipation
secondaire à une lésion organique
acquise ou une maladie.
Rétrécissement cancéreux ou non du colon.
Trouble neurologique(paraplégie, tétraplégie, Parkinson
etc..)
Médicaments (beaucoup de neuroleptiques ou d'antidépresseurs)
Toxicomanie (notamment l'opium et les opiacés, mais aussi le cath
ou la noix de bétel)
On peut également citer la constipation "endocrinienne"
de la femme qui évolue irrégulièrement avec les règles,
ou pendant la grossesse, ou après l'accouchement.
La constipation
liée à une mauvaise hygiène de vie:
la plus fréquente (alimentation et boisson, manque d'exercice,
rythme de travail, stress)
Dans tous les cas, la phytothérapie, et les plantes en général,
peuvent être utiles pour permettre une meilleure régulation
du transit intestinal et faciliter la défécation mais
les deux premières catégories imposent un bilan médical
et un traitement approprié (les laxatifs sont souvent dangereux
en cas de mégacôlon ou d'affection sténosante du
colon, le colon spastique ou irrité (syndrome de l'intestin irritable) nécessite une consultation
médicale ; pas d'automédication dans ces cas là.
La constipation
due au "mode de vie"
Elle est de plus en plus fréquente dans les sociétés
"modernes"
L'alimentation est souvent en cause
- trop riche en calories et en aliments presque entièrement assimilables(pas
assez de déchets) : à base de farine blanche très
blutée (pain, pâtes, pâtisseries, biscuit), sucres
industriels raffinés omniprésents, corps gras industriels
(huile, margarine), riz poli, légumes sélectionnés
pour leur finesse de chair, fruit aqueux...
- trop pauvre en fibres et en substances non assimilables mais qui apportent
du volume aux matières fécales.
Il est intéressant de noter que la constipation secondaire
à l'alimentation est un phénomène plutôt récent
; les sociétés traditionnelles où l'alimentation
est plus "naturelle" n'ont pas souvent recours aux laxatifs
qui sont d'ailleurs peu nombreux dans leur pharmacopée, par contre
on s'y purge plus souvent pour "laver l'intérieur" (les
mauvaises conditions de conservation des aliments provoquent des intoxications
alimentaires et les parasitoses intestinales sont aussi très fréquentes)
Absence d'activité physique régulière
On ne marche plus, on reste souvent assis ou allongé, les travaux
physiques sont réduits, les muscles posturaux et abdominaux ne
sont plus sollicités
Le stress est fréquent, le rythme de travail, les longs
déplacements font que la physiologie se dérègle.
On a tendance à manger mal et vite, à ne pas boire assez
d'eau plate mais du café, du thé ou des "soft drink"
pleins de caféine qui sont diurétiques et provoquent l'élimination
de l'eau du bol alimentaire par les urines au lieu de l'intestin.
PLANTES MEDICINALES ET CONSTIPATION
Pour améliorer le transit intestinal on peut :
- modifier son alimentation en choisissant des aliments végétaux
appropriés et, si la constipation est rebelle,
- utiliser des plantes médicinales laxatives ou des extraits
de ces plantes aux propriétés laxatives
DANS L'ALIMENTATION
Il faut augmenter l'apport en fibres végétales alimentaires
c'est-à-dire principalement en :
- fibres cellulosiques (cellulose et hemi-cellulose) qui proviennent
des parois cellulaires végétales. Ces fibres sont le plus
souvent insolubles dans l'eau mais peuvent en piéger, en absorber
beaucoup en augmentant en même temps de volume ; ces fibres cellulosiques
sont peu fermentescibles mais comme une partie est néanmoins
digérée par les bactéries coliques il y a possibilité
de production de gaz : gaz carbonique, méthane, acides gras volatils,pectines que l'on trouve dans la pulpe des fruits, hémicellulose
et polymères voisins(polysaccharides) solubles qui sont beaucoup
plus fermentescibles et absorbent un peu moins d'eau,
- lignine (composant du bois), peu abondant dans l'alimentation humaine
"moderne", pas du tout métabolisé par l'organisme
Où trouve-t-on ces fibres ?
DANS LES CEREALES complètes et semi-complètes,
exemples
: blé (dur, tendre, seigle..), avoine, orge, maïs, riz, mil,
millet ainsi que dans le sarrasin (qui n'est pas une graminée).
DANS LES LEGUMES VERTS,
exemples : épinards, choux, salade
cuite ou crue, poireau (le balai de l'intestin), cardons, haricots verts,
et sous les tropiques, amarante, hibiscus (choux canaque), feuilles d'ARACEAE
(taro, calalou), choux chinois, haricots verts.
DANS LES LEGUMES A FIBRES OU A PEAU,
exemples : carottes, betteraves,
rutabagas, citrouille, topinambours, navets, tomates, poivrons, aubergines,
ignames, taro, patate douce, fruits à pain (uru), manioc
.DANS LES LEGUMES SECS,
exemples : haricots, lentilles, petits pois,
pois chiches, pois d'Angole, mung-bean... mais ces légumes sont
très fermentescibles et peu hygroscopiques
DANS LES FRUITS CRUS ou SECS,
exemples : citrus (orange, pamplemousse,
pomelo), poire, pomme (sans la peau qui peut constiper), prune, pruneau,
figues, dattes, raisin de table, fraises, mais aussi les fruits sauvages,
arbousier, mures, framboises, et sous les tropiques, bananes crues, cuites,
séchées, goyave (sans la peau), ananas, mangues.
DANS LES AMANDES,
exemples : noix (juglans regia), amande de l'amandier
doux, noix de para, macadamia, noix de cajou, et bien sur amande de la
noix de coco que l'on peut grignoter, râper, sécher.
Certains végétaux sont utiles aussi bien dans les cas
de constipation que de diarrhée (ex : carotte), d'autres constipent
sérieusement principalement à cause des tanins qu'ils contiennent
(souvent dans leur peau), on peut parfois les reconnaître à
leur astringence ; se méfier du raisin (cracher les peaux et les
pépins), des pommes, des grenades, mais aussi des olives (vertes
et noires) et bien sur des coings ; sous les tropiques des goyaves, des
prunes de cythère, des pomme-rose et autres faux pistachiers.
Selon l'OMS, pour assurer un transit intestinal régulier, il
faudrait absorber 30 g de fibres alimentaires par jour, leur consommation
a d'ailleurs d'autres effets bénéfiques sur la santé
; plusieurs enquêtes épidémiologiques montrent que
la mortalité par maladies cardio-vasculaires est plus faible chez
les consommateurs réguliers de fibres que dans le reste de la population
; on évoque une diminution de l'absorption de cholestérol
au niveau intestinal ainsi qu'une diminution de la glycémie chez
les diabétiques.
PLANTES (et extraits de plantes)
POUR SOIGNER LA CONSTIPATION
Les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent parfois
pas à faire disparaître la constipation, on est amené
à utiliser des préparations laxatives à base de fibres
cellulosiques, de mucilages, de substances stimulantes-irritantes pour le
colon, de plantes cholérétiques, d'huiles végétales.
APPORT COMPLEMENTAIRE DE FIBRES VEGETALES
SON DE BLE
C'est l'enveloppe du grain de blé, elle représente 18% du
poids du caryopse(grain), contient des sels minéraux en abondance
mais peu assimilables car sous forme de phytate (sel de l'acide phytique)
et des protéines (17% du poids).
Exemple de posologie : 2 à 3 cuillerées à café
(plus si l'on supporte) par jour mélangées (ou saupoudrées)
à l'alimentation (purée, soupe, porridge, sauce) ou un dessert.
On trouve également dans les magasins des comprimés de son,
des granulés, du pain enrichi en son, des biscottes enrichies au
son. Il est bien sur préférable d'utiliser du son de blé
"biologique", car les divers traitements par pesticides (pendant
la culture et le stockage en silo) imprègnent fortement les parties
extérieures du grain de blé.
Le son peut provoquer des flatulences au début du traitement, il
est préférable de commencer par une demi-dose et d'augmenter
progressivement la quantité de son journalière.
FRUITS SECS
En cure de quelques jours : pruneaux, poires, abricots, figues, dattes
5 à 10 fruits mis à gonfler aussi bien dans de l'eau froide
que dans de l'eau chaude, à consommer comme on le préfère
le matin ou le soir en buvant l'eau avec.
AMANDES
Très facile à réaliser dans les régions tropicales
: 1/2 noix de coco râpée le soir ou le matin, entière
avec son jus

LAXATIFS MUCILAGINEUX ou par effet de lest
Le mucilage absorbe beaucoup d'eau, gonfle, et augmente ainsi le volume
des matières fécales (en les ramollissant également)
facilitant leur progression dans le gros intestin (colon) et déclenchant
le réflexe dexonération (défécation).
GOMME DE STERCULIA
C'est un exsudat obtenu en blessant (par incision ou brûlage) des
arbres tropicaux du genre Sterculia (sterculiaceae) originaire de l'Asie
(Inde) ou d'Afrique.
Cette gomme est peu soluble dans l'eau, mais en absorbe beaucoup en gonflant
de façon considérable, elle n'est pas absorbée ni
dégradée dans le tube digestif (on la retrouve donc intacte
dans le gros intestin), elle ne provoque pas de gaz en général.
Les laxatifs à base de gomme de Sterculia se trouvent en Pharmacie.
PSYLLIUMS, ISPAGHUL, PLANTAINS
Psyllium afra= Plantago afra
Psyllium arenaria = P. indica = P. racemosa = Plantago arenaria
Plantago ovata = Plantago psyllium
Plantago lanceolata
Plantago major P. afra et P. arenaria sont des PLANTAGINACEAE du pourtour méditerranéen.
P. ovata vient d'Inde mais pousse aussi en Europe.
Les graines de ces Plantaginaceae sont de petite taille (2 à 3
mm), elles renferment des lipides, protides, stérols, parfois des
alcaloïdes et surtout 10 à 30 % de mucilage, très hydrophile,
qui comme dans la gomme sterculia augmente de volume en se gorgeant d'eau,
faisant gonfler les matières qui stimulent le péristaltisme
intestinal colique facilitant ainsi le transit intestinal et l'exonération.
On trouve de nombreuses spécialités pharmaceutiques contenant
des graines de Psyllium-Plantago mais on peut aussi les absorber en l'état.
Exemple de posologie : 1 à 2 cuillerées à soupe de
graines que l'on met à gonfler 1 heure dans un grand verre d'eau,
à avaler le matin ou le soir si possible à jeun ou avant
le repas en sachant que l'effet se fait sentir le lendemain.
On peut récolter les graines de Psyllium ou de Plantain (y compris
de P.major) dans la nature, mais il faut de la patience, les graines sont
vraiment petites !
LE LIN
Linum usitalissimum LINACEAE
La graine de lin, très oléagineuse, contient aussi du mucilage
dont l'indice de gonflement est moitié moindre que celui du psyllium
mais bien suffisant pour permettre de réaliser un laxatif par effet
de lest.
Exemple de posologie : 2 à 3 cuillerées à soupe de
graines dans un litre d'eau chaude, attendre qu'elles gonflent (au moins
6 h), à consommer en 3 ou 4 fois dans la journée.
LES MALVACEAE
Beaucoup de Malvaceae sont mucilagineuses, ces polysacharides se trouvent
dans la feuille, le fruit, la fleur ou la racine.
Ils n'agissent pas vraiment que par effet de lest mais aussi en fluidifiant-lubrifiant
le bol fécal facilitant ainsi son exonération.
Par ailleurs ce sont des plantes émollientes-adoucissantes très
utiles pour atténuée l'inflammation colique qui peut accompagner
la constipation chronique surtout quand elle est ancienne et qu'elle a
été mal soignée par des laxatifs trop agressifs.
Dans les pays tempérés citons les mauves, guimauves
et lavatères qui comprennent de nombreuses espèces,
exemples : Malva sylvestris (mauve, espèce de taille petite à moyenne),
Althaea officinalis, A. setosa, A. rosea, A. pallida (guimauve, rose trémière,
plantes élancées avec une tige florale remarquable).
On trouve ces plantes ou leurs extraits dans de nombreuses spécialités
pharmaceutiques. On peut aussi utiliser les fleurs et les feuilles fraîches ou
séchées en infusions, ou mélangées aux aliments
(potage, épinard, purée).
exemple : une poignée pour 1 litre d'eau bouillante, infuser 10
mn, boire à volonté
On peut aussi employer les racines qui contiennent beaucoup de mucilage
(mais c'est moins commode).
Dans les régions tropicales :
- Le Gombo, fruit de l'Hibiscus esculentus, surtout quand il est
immature contient beaucoup de mucilage ; on le cuit à l'eau,
son aspect glutineux n'est pas toujours appétissant mais c'est
un remède classique sans toxicité des troubles gastro-intestinaux. les feuilles de l'Hibiscus manihot (choux canaque), plante très
souvent cultivée dans les jardins mélanésiens,
sont un bon complément alimentaire qui apporte protéines
et mucilage en plus d'être agréable au goût ; cette
plante facile de culture (par bouturage) mériterait d'être
mieux connue et répandue ;
- Plus accessoirement les fleurs des autres Malvaceae : Hibiscus
rosa-sinensis (hibiscus décoratif), H. tilliaceus (le burao polynésien)
sont aussi très mucilagineuses et émollientes
LES ALGUES
Les algues marines polycellulaires (à thalle) contiennent en général
une structure "souple" qui n'est pas faite de cellulose ni de
lignine mais de polymères variés (dérivés
de l'acide alginique, fucanes, galactanes) qui très souvent sont
capables de former des gels avec l'eau, sont quasiment inassimilables,
infermentescibles par les bactéries coliques et atoxiques. Toutes
ces propriétés (très intéressantes dans l'industrie
agro-alimentaire) permettent aussi de les incorporer dans des préparations
a visée laxatives par effet de lest, ou pour couper un peu la faim
dans les régimes amaigrissants.
On peut bien sûr consommer un peu d'algues dans son alimentation, mais
cette habitude n'est pas encore entrée dans les murs en Occident.
Si les Fucus, Laminaria et quelques autres pheophyceae et rhodophyceae
peuvent être consommées pour favoriser le transit intestinal,
limiter le contenu calorique daliments ou apporter des sels minéraux
et des oligo-éléments, en pratique on utilise plutôt
les polysaccharides des rhodophyceae (floridées ou algues rouges)
et en simplifiant un peu : les carraghénanes et l'agar-agar.
Les carraghénanes ou carraghénates que l'on trouve
entre autres chez de nombreuses gigartinales (dont Chondrus crispus dans
les régions tempérées froides) ; dans les mers tropicales
on récolte des algues "sauvages" et on en cultive aussi
beaucoup comme par exemple Euchema spinosum.
L'agar-agar (ou gélose d'algue) se trouve surtout dans les
algues gélidiales du genre Gelidium (exemple : Gelidium corneum
sur la cote atlantique) ou Pterocladia et d'autres gigartinales (exemple
plusieurs espèces de Gracilaria en Europe ou en Caraïbe).
Toutes ces algues sont de petite taille.
On trouve des spécialités pharmaceutiques à base
ou contenant des carraghénates ou de l'agar-agar.
Il est aussi possible de récolter ces algues et les préparer
; il suffit de les sécher au soleil après lavage à
l'eau douce pour les blanchir et les nettoyer ; elles se conservent bien.
On peut les consommer sous forme dentremets, de laitage ou directement
dans la nourriture (en très petits fragments, poudre ou paillettes).
Exemples:
- une cuillerée à soupe ou 5 g d'algue sèche
dans 1/2 à 1 litre d'eau, faire bouillir quelques minutes et
laisser refroidir (gélifier), aromatisation selon son goût,
- une à deux cuillerées à café de poudre
d'agar-agar dans les aliments ou dans un dessert-entremet
LAXATIFS VEGETAUX IRRITANTS
ET MODIFICATEURS DE LA MOTRICITE COLIQUE
Les laxatifs irritants (ou anthraquinoniques ou anthracéniques)
appelés parfois laxatifs stimulants, sont très efficaces
mais doivent être utilisés en dernier recours et pendant
peu de temps car leur emploi prolongé peut entraîner la
" maladie des laxatifs" : irritation colique
sérieuse, avec anomalies hydro-électolytiques des fluides
corporels dont lhypokaliémie (attention aux interactions
médicamenteuses notamment avec les digitaliques et les antiarythmiques).
Rappelons leur mode daction .
Les anthracénosides ne sont pas métabolisés
dans lintestin grêle mais arrivés au niveau du colon,
ils sont dégradés par les bactéries coliques ;
les substances libérées augmentent la quantité de
mucus et deau dans le colon ainsi que son péristaltisme doù
leffet laxatif et même parfois purgatif, il faut donc compter
un certain délai entre la prise du laxatif et son effet :
entre 8 et 12 h.
Les anthracénosides sont présents dans de nombreuses
plantes notamment des CAESALPINIACEAE et des RHAMNACEAE.
Exemples :
- Séné et plantes voisines des régions tropicales : Cassia angustifolia (feuilles), Cassia
senna (feuilles), Cassia alata (feuilles), Cassia occidentalis (feuilles),
Cassia fistula (pulpe du fruit).Cassia pleurocarpa (feuilles)Séné dEurope ou baguenaudier : Colutea
arborescens (feuilles) Ecorce de la bourdaine : Rhamnus frangula Ecorce du cascara : Rhamnus purshianusFruit du nerprun : Rhamnus catharticus, Suc des aloes
- Rhizome de la rhubarbe : Rheum officinale (poudre du rhizome)
Beaucoup de spécialités en pharmacie et parapharmacie
contiennent ces plantes ou leurs extraits associés entre eux et
parfois à des antispasmodisques. Leur emploi doit être motivé
et de courte durée.
LAXATIFS VEGETAUX CONTENANT DES ACIDES ORGANIQUES
Ce sont des laxatifs plutôt "doux" mais à utiliser
en cures brèves car ils possèdent quelques inconvénients
liés à leur "acidité" : irritation buccale
(notamment des gencives et des collets dentaires) et petits troubles gastriques.
A la différence de la rhubarbe officinale, ce sont les pétioles
charnus de la feuille que lont utilise, consommés en compote
ou confiture.
LAXATIFS VEGETAUX OSMOTIQUES OU SUCRES
Ce sont des laxatifs doux essentiellement à base de MANNITOL et
de SORBITOL, qui sont des sucres simples (mais polyols), peu ou pas métabolisés
par l'organisme humain, et qui augmentent l'activité de la vésicule
biliaire (et peut-être indirectement celle du gros intestin).
Le mannitol se trouve à l'état naturel dans les laminaires
(grandes algues pheophyceae ) et dans certaines exsudations végétales,
exemples : la manne du frêne Fraxinus ornus qui pousse spontanément
en Europe, surtout dans le pourtour méditerranéen ; l'écorce
exsude cette substance sucrée.
En Australie les colons retrouvèrent
cette manne laxative sur les feuilles d'un Eucalyptus (manna gum tree
ou Eucalyptus viminalis) ; cet exsudat est secondaire à la piqûre
de petits insectes.
Le sorbitol existe à l'état naturel dans certains fruits,
notamment de ROSACEAE dont le sorbier des oiseaux (Sorbus aucuparia,) mais
associé à des tanins qui rendent ces fruits plus antidiarrhéiques
que laxatifs.
En pratique, on trouve ces laxatifs doux (utilisables chez les enfants)
en pharmacie à base de sucres polyols industriels.
PLANTES CHOLERETIQUES ET CHOLAGOGUES
Il arrive qu'une constipation fonctionnelle (sans cause organique définie)
soit rebelle et se complique chez les patients qui ont abusé des
laxatifs d'une colite qui empêche d'utiliser bon nombre de laxatifs.
Quand on a éliminé une cause "psychique" de la
constipation (exemple : anisme) et établi une diététique
et amélioré l'hygiène de vie, on peut s'aider des
plantes à visées hépatiques en traitement prolongé
(au long cours).
Exemples :
- le PISSENLIT, Taraxacum officinale et quelques espèces voisines,
- le ROMARIN, Rosmarinus officinalis,
- l' ARTICHAUT, Cynara scolymus,
- le COMBRETUM ou KINKELIBA, Combretum micranthum, arbre de l'Ouest
africain, feuilles en décoction ;
5 à 10 g dans 1/2 à
1 litre d'eau, bouillir 10 mn, à consommer dans la journée
- le BOLDO, Pneumus boldus, petit arbre du Chili, même posologie
que pour le Combretum, et aussi teinture-mère, 20 à 30
gttes par jour.
On trouve ces plantes en pharmacie et parfois chez les herboristes.
LAXATIFS VEGETAUX HUILEUX
Ils agissent principalement:
- par excitation de la vésicule biliairepar excitation réflexe du gros intestin
- peut-être aussi par effet lubrifiant des matières
fécales(une partie de l'huile n'est pas digérée
ou émulsionnée)
Il ne faut pas abuser de ce type de laxatif au même titre que
des laxatifs irritants à anthracénosides
Toutes les huiles alimentaires peuvent être utilisées mais
il est habituel de conseiller :
- huile d'olive vierge : 1 à 3 cuillerées à
soupe (voire plus) à jeun, huile d'amande douce (souvent préconisée pour les
enfants) : 1 à 3 cuillerées à soupe à jeun
(adapter au poids de l'enfant)
- mais aussi huile de noix de coco sous forme d'huile obtenue par
décantation ou sous forme émulsionnée de lait de
coco,
exemple : lait d'1/2 noix pour un enfant, lait de coco d'1 noix voire
plus pour un adulte, à consommer en une fois le matin à
jeun.
PROSCRIRE LES HUILES PURGATIVES, par exemples d'EUPHORBIACEAE : ricin
(Ricinus communis), croton (Croton tiglium), médicinier (en Amérique
du sud et caraïbe) (Jatropha spsp.), bancoulier (Aleurites sp. d'Asie
et d'Océanie)
RAPPELONS LES REGLES DE BASES
:
- consommer des légumes à fibres, des fruits et des
céréales complètes ou semi-complètesboire au moins 1 litre d'eau par jour
- faireun peu d'exercice
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