


Les musaceae sont de grandes herbes à l’apparence d’arbustes, leur tronc est en fait composé des gaines foliaires imbriquées.
L’inflorescence est terminale, unique, et en général de grande taille.
Le bananier produisant la plupart des bananes cultivées est MUSA ACUMINATA, MUSACEAE, et ses hybrides.
Citons d’autres espèces de bananiers : MUSA SAPIENTUM , MUSA PARADISIACA , MUSA TROGLODYTARUM
Le genre Musa comprend beaucoup d’espèces sauvages et de nombreuses variétés cultivées dont la classification est complexe.
La plupart des espèces sauvages portent des fruits charnus contenant des graines dures ce qui les rendent impropres à la consommation.
La majorité des régimes de bananes sont pendants vers le sol mais ceux de M. troglodytarum ou Fei (banane du pacifique) sont au contraire érigés vers le ciel (de plus ces bananes ont une chair colorée en rouge).
Les variétés cultivées de babaniers sont des hybrides parfois polyploïdiques (généralement triploïdes) avec des fruits sans graines.
Le bananier cultivé est donc un hybride complexe qui a perdu la capacité de se reproduire par graine (elle sont présentes à l’état de vestige) par contre sa régénération végétative est très efficace par rejet.
Dans certaines régions tropicales dépeuplées (comme aux îles Marquises) on peut rencontrer de véritables bosquets de bananier qui ont peut-être plusieurs dizaines voire centaines d’années.
Le bulbe souterrain du bananier émet chaque année un rejet, parfois plusieurs qui généralement meurent après avoir fructifié en donnant un « régime de banane ».
Parmi les variétés cultivées de bananes, et pour simplifier, on distingue deux grandes catégories : les bananes de table (bananes figues) bien sucrées et que l’on consomme crues et les « bananes plantains » qu’il vaut mieux cuire pour les rendre digestes.
Si dans les pays tempérés on consomme exclusivement des fruits de table crus, dans les pays tropicaux les « bananes à cuire » ou « bananes plantains » sont généralement plus répandues voire majoritaires.
Elles se transportent plus facilement, se conservent plus longtemps, donnent l’impression d’être plus nourrissantes et accompagnent plus facilement la viande ou le poisson.
LA BANANE ET LE BANANIER FRUIT DIETETIQUE POUR L ALIMENTATION SEVE ANTISEPTIQUE ET ASTRINGENTE CONTRE INFECTION HEMORRAGIE IRRITATION DE LA PEAU ET DES MUQUEUSES
COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES
Certaines bananes ont une chair blanche, d’autres sont colorées en jaune par du provitamine A.
voilà quelques compositions chimiques moyennes :
Banane à consommer crue :
76% d’eau, 1% de protéines, 22% de glucides, très peu de lipides, entre 2 et 200 micro grammes pour 100g de vitamine A exprimée en rétinol, 10mg/100g de vitamine C, des vitamines du groupe B en faible quantité..
Banane à cuire :
68% d’eau, 1% de protéines, 29% de glucides, 1% de cellulose, 2 à 150 micro grammes pour 100 g de vitamine A exprimée en rétinol, 15 à 20 mg/100g de vitamine C qui s’oxyde en partie pendant la cuisson.
Des analyses plus fines de la peau et de la pulpe de banane révèlent l’existence de substances actives sur le système nerveux ; la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline.
Ces neurotransmetteurs ont des actions variées sur le système nerveux central et les organes périphériques via des récepteurs spécifiques (ex : augmentation ou diminution de la pression artérielle, modification de la sécrétion digestive, modification des mouvements de l’estomac ou de l’intestin, action sur l’humeur, le sommeil etc..)
La chair de la banane du Pacifique (banane «fei », M. troglodytarum) contient des colorants jaune orangé qui colorent fortement l’urine de ceux qui en consomment.
La sève du bananier est abondante, astringente, antiseptique et s’oxyde à l’air en donnant une teinte violet noir à la peau ou au tissu qu’elle souille.
Elle contient, entre autres, des flavonoïdes (anti-inflammatoires, antioxydants) dérivés de la myricétine, de la naringénine, de la quercétine et du kaemférol, ainsi que des cathécholamines en faible quantité (dopamine et sérotonine) et de la vitamine C.
UTILISATIONS
Alimentation et diététique
La banane, surtout celle cultivée sans pesticides (donc non industrielle), est un aliment sain, très digeste quand elle est bien mûre.
Néanmoins les personnes allergiques au latex doivent éviter d’en consommer.
Dans beaucoup de pays c’est un aliment de sevrage qui est proposé aux enfants dès 4 à 6 mois, la banane est bien sûr protégée des bactéries par sa peau.
Elle contient peu de protéines, c’est donc un aliment intéressant en diététique en cas d’hyperazotémie sanguine liée à des troubles rénaux.
La banane est aussi un régulateur digestif, peut-être par son contenu en catécholamines (dopamine, noradrénaline), peut-être par sa composition glucidique .
A contrario certaines personnes sont indisposées par la consommation exagérée de bananes crues.
En-effet, les bananes crues, quand elles ne sont pas complètement mûres, contiennent une variété d’amidon qui n’est pas facilement digestible. Cet amidon est métabolisé dans le gros intestin par les bactéries du colon avec libération de gaz carbonique et aussi d’acides gras (certains volatils) ce qui peut entrainer des flatulences .
La cuisson des bananes vertes ou de celles qui ne sont pas bien mûres diminue la quantité d’amidon indigeste.
Son utilisation en cas de constipation ou diarrhée, ulcère ou gastrite est courante dans toutes les régions tropicales mais sans règle thérapeutique précise.
La chair de banane bien mûre est riche en sels minéraux notamment en potassium, en magnésium et en sucres rapidement assimilables; c’est donc un aliment intéressant pour soutenir un effort musculaire prolongé (ex joueur de tennis).
La banane en début de maturité est excellente séchée au soleil comme une figue, elle se conserve ainsi de long mois enveloppée et pressée dans un tissu végétal. C’était un des aliments de secours que les Maoris emportaient à bord des grandes pirogues de voyage océanien.
Les Polynésiens faisaient également une pâte fermentée semblable à la «popoï » du fruit à pain quand, à certains époques de l’année, il y avait surproduction de banane.
La banane séchée avant maturité (parfois après une courte cuisson ) peut se moudre une fois dure ; la farine de banane conserve les vertus diététiques de la banane fraîche mais avec un contenu vitaminique très diminué.
Dans la majorité des pays tropicaux on fait encore de la bière de banane ou une boisson nourrissante et pleine de vitamines du groupe B à base d’un mélange de pulpe de banane et de manioc ou de patate douce le tout légèrement fermenté (à la manière du « cachiri » des Indiens de Guyane).
Protection contre le cancer du colon
Des études récentes ont montré que la consommation régulière de bananes faisait diminuer le risque de survenue de cancer du colon.
Cette protection relative contre le cancer du colon et peut-être secondaire à l’association des effets anti-oxydants, anti-radicaux libres, donc anti-inflammatoires de la pulpe de banane avec un effet « probiotique » des résidus non digérés qui favorisent un bon équilibre de la flore bactérienne et fongique du gros intestin.
La sève et la feuille de bananier
La sève abondante du bananier peut s’appliquer sur les plaies cutanées, les brûlures infectées, les infections cutanées, les plaies de la bouche et de la gencive (extraction dentaire).
C’est un antiseptique assez puissant bien que d’un emploi malcommode.
La sève de bananier accélère la cicatrisation des tissus et est anti-hémorragique.
En cas de nécessité on peut employer la feuille de bananier passée à la flamme comme pansement provisoire.
La fleur de bananier
Aux Indes on utilise des extraits (en général aqueux) de cette partie du bananier pour stabiliser le diabète de type 2. Des études récentes ont confirmé cet effet anti-hyperglycémique associé à une puissant effet anti-oxydant.
RESUME
UN FRUIT UN LEGUME ET UNE PLANTE MEDICINALE
Le bananier est une grande herbe à rhizome dont le rejet aérien annuel meurt
après avoir donner un lourd régime de fruits.
Les bananes étaient un aliment de base dans beaucoup de régions tropicales
avant d’être un dessert dans les pays tempérés.
Les feuilles et la sève du bananier permettent de faire rapidement un pansement protecteur,
antiseptique et anti-hémorragique.
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