

HUILES ESSENTIELLES ET INFECTIONS RESPIRATOIRES SAISONNIERES CHEZ L’ENFANT : RHUME, RHINO-PHARYNGITE, BRONCHITE, BRONCHIOLITE.
Les infections de la sphère ORL sont très fréquentes en période hivernale surtout chez l’enfant. Selon l’Observatoire de l’INSERM (recherche médicale française) la rhino-pharyngite et la bronchiolite sont à l’origine d’un grand nombre de consultations médicales (presque 12 millions par an en France) suivie par l’otite moyenne aiguë (3 millions ).
La majorité (environ 80%) des infections saisonnières des voies respiratoires chez l’enfant comme chez l’adulte sont provoquées par des virus.
En simplifiant, pendant l’hiver la grippe et les infections à virus syncitial (bronchiolite), au printemps et en automne les infections à virus para-influenza et plus ou moins toute l’année les « rhumes » à rhinovirus et les pharyngites à adénovirus.
Les infections de la partie « haute » de l’appareil respiratoire ne sont pas trop inquiétantes (rhinites, « angines »), par contre les infections respiratoires basses le sont plus car la respiration devient difficile : bronchite, bronchiolite voire atteinte du poumon lui-même .
Pourquoi les enfants sont-ils si sensibles à ces infections et pourquoi ces infections mineures sont-elles inquiétantes pour les parents ? Comment les soigner ? Comment utiliser les huiles essentielles dans ces infections respiratoires chez l’enfant ?
POURQUOI LES ENFANTS SONT-ILS SI SENSIBLES A CES INFECTIONS VIRALES RESPIRATOIRES?
Le nourrisson est quasiment dépourvu de défense immunitaire, il n’est protégé que par les anticorps maternels pendant quelques mois et les protéines antibactériennes de « première ligne » qui font partie de son patrimoine génétique.
Inévitablement l’infection viendra par voie respiratoire, cutanée et digestive provocant une réaction inflammatoire et immunologique qui permettra à l’enfant d’acquérir au fil des années ses propres défenses : anticorps et lymphocytes spécialisés qui gardent en mémoire les caractéristiques immunologiques de l’agent infectieux.
La réaction inflammatoire à l’infection s’accompagne de fièvre, d’un épaississement des muqueuses respiratoires et d’une sécrétion muqueuse abondante qui diminuent fortement le calibre déjà petit des voies respiratoires nasales ou bronchiques de l’enfant.
Il y a aussi augmentation du volume des végétations adénoïdes et des amygdales.
Tout cela entraîne une gêne respiratoire manifeste inquiétante pour l’entourage.
TRAITEMENT DES INFECTIONS VIRALES RESPIRATOIRES SAISONNIERES
Les virus ne sont pas sensibles aux antibiotiques banaux, il est donc inutile et même contre-indiqué de faire un traitement antibiotique s’il n’y a pas d’infection bactérienne surajoutée ; il existe des antiviraux synthétiques mais ils sont réservés à certaines infections virales graves .
Le traitement de base s’appuie donc sur le repos dans une pièce à l’air artificiellement humidifié si besoin (pour fluidifier les sécrétions), en faisant boire l’enfant plusieurs fois par jour, avec des antipyrétiques si la fièvre est mal supportée et en dégageant autant que faire ce peu ses voies respiratoires.
En général, l’évolution de ces infections virales se fait sans complications en une dizaine de jours.
Néanmoins, les bactéries qui sont naturellement présentes dans les voies respiratoires supérieures et la bouche peuvent en profiter pour attaquer l’organisme affaiblit provoquant secondairement : otite de l’oreille moyenne, trachéo-bronchite voire pneumonie.
Un traitement antibiotique inutile au début de l’infection respiratoire par les virus deviendra peut-être nécessaire en cas de complication infectieuse par des bactéries.
Les huiles essentielles sont utiles pour diminuer le risque d’infection secondaire, pour aider à « libérer » les voies respiratoires et pour diminuer l’inflammation des muqueuses.
ATTENTION On utilise les huiles essentielles avec prudence chez l’enfant de 3 à 6 ans, plus facilement entre 6 et 12 ans, et sans trop de restriction au-delà.
Les huiles essentielles peuvent en effet faciliter l’apparition de crises d’épilepsie ou de convulsions en abaissant le seuil de sensibilité du cerveau surtout chez les jeunes enfants : pas d’huiles essentielles ou de médicaments en contenant en dessous de 3 ans et prudence jusqu’à 6 ans.
LES HUILES ESSENTIELLES SONT CONTRE-INDIQUEES CHEZ LE NOURRISSON même en vaporisation dans l’atmosphère de la chambre
AROMATHERAPIE ET INFECTIONS VIRALES SAISONNIERES DE L’ENFANT
Les huiles essentielles les plus intéressantes sont :

Anti-inflammatoires, favorisant l’expectoration et favorisant la respiration (eupnéique) ; elles contiennent un pourcentage important en eucalyptol (1-8 cinéole):
- les huiles essentielles d’Eucalyptus globulus et Eucalyptus radiata( plus indiqué chez les enfants que E. globulus) ;
- de Melaleuca viridiflora = Melaleuca quinquenervia, le niaouli de Nouvelle Calédonie.
Dans une moindre mesure les huiles essentielles :
- de Pinus sylvestris, le pin sylvestre ;
- d’Abies Sibirica, le sapin de Sibérie ;
- du myrte à cinèole, Myrtus communis ;
- de ravintsare, Cinnamomum camphora à 1,8-cinéole. Cette dernière huile essentielle en provenance de Madagascar est parfois confondue avec celle de Ravensara aromatica qui n’a pas du tout les mêmes propriétés.
Décongestionnantes et antiseptiques :
- huile essentielle de menthe poivrée Mentha piperita à menthol ;
- huiles essentielles de thym Thymus vulgaris et des origans, Origanum sp à thymol et carvacrol
- huile essentielle du tea-tree australien Melaleuca alternifolia à terpinèn-4-ol.

MODE D’EMPLOI SIMPLIFIE
Diffusion dans l’atmosphère de la chambre : nous ne sommes pas en faveur de cette technique chez le jeune enfant (jusqu’à 10-12 ans) ; la diffusion des huiles essentielles ne tue pas les bactéries à la concentration employée dans une chambre et le jeune enfant peut mal réagir à la respiration prolongée de ces substances ( risque de « spasme » glottique et de « spasme » bronchique).
Inhalation : efficace chez l’enfant de plus de 10 -12 ans, la concentration en huile essentielle de l’air inspirée est bactéricide et l’atmosphère très humide et chaude favorise l’expectoration, diminue l’inflammation, rend la respiration plus facile:
Exemple 1, en début d’infection : quelques gouttes(3 à 6) d’huile essentielle pure des eucalyptus ou du niaouli précédemment cités dans un bol d’eau chaude ou un inhalateur pendant 1/4 heure 2 à 3 fois par jour
Exemple 2, quand la bronchite s’installe : quelques gouttes d’un mélange d’huiles essentielles (à parties égales : eucalyptus ou niaouli + pin ou sapin + Menthe poivrée ou thym)dans un bol d’eau chaude ou un inhalateur pendant 1/4 heure 3 fois par jour. Chez certains enfants la menthe poivrée peut provoquer un spasme « glottique ».
Exemple 3 : il existe en pharmacie, en vente libre, des préparations parfois très anciennes pour inhalation ( calyptol inhalant, balsofumine simple , climarome mélange pour inhalation du docteur Valnet etc.)
Application cutanée : très commode chez le jeune enfant, les composés de l’huile essentielle pénètrent à travers la peau et l’enfant respire les vapeurs d’huile essentielle pendant un temps relativement bref.
Exemple 1 : quelques gouttes (4 à 10 selon la taille) d’huile essentielle d’eucalyptus (radiata ou globulus), ou de niaouli sur le haut du thorax et le haut du dos 3 fois par jour
Exemple 2 : on peut aussi mélanger l’huile essentielle avec de l’huile végétale ( olive, amande douce, une partie d’huile essentielle pour 4 parties d’huile végétale) et en appliquer quelques gouttes sur la poitrine et le haut du dos 3 ou 4 fois par jour, la concentration en huile essentielle est moins forte mais la pénétration cutanée est favorisée.
Pas d’huile de menthe ou de thym qui sont caustiques pour la peau.
Par voie buccale, avec prudence chez l’enfant de plus de 6 ans : Huiles essentielles d’Eucalyptus radiata ou de Melaleuca viridiflora = Melaleuca quinquenervia, deux gouttes deux fois par jour entre 6 et 10 ans et trois fois par jour au delà de 10 ans mélangées à un peu de miel, de lait concentré ou sur un petit morceau de pain. Suspendre le traitement en cas d’intolérance digestive (douleurs gastriques, regurgications).
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