LE SOUCI DES JARDINS (CALENDULA OFFICINALIS), LE SOUCI DES CHAMPS (CALENDULA ARVENSIS), LA PAQUERETTE (BELLIS PERENNIS), ASTERACEAE, sont trois plantes sont très communes en Europe.
Le souci des jardins est une plante (le plus souvent cultivée), annuelle ou vivace mais à courte vie, en général peu développée mais avec un feuillage fourni et surtout des fleurs très typiques : orangées, parfois jaunes, 4 à 6 cm de diamètre.
La période de floraison est prolongée, surtout estivale mais on peut trouver des soucis en fleur presque toute l’année.
Le souci des champs est plus petit en taille; c’est une plante rudérale que l’on trouve souvent en lisière de champ, dans les vignes.
La pâquerette est vivace, petite, avec des feuilles en rosette basale, elle fleurit presque toute l’année (surtout au printemps et en été dans le nord), très commune dans les prairies, les pelouses, au bord des routes et autoroutes.
Les fleurs et dans une moindre mesure les feuilles de ces trois plantes sont médicinales.
CALENDULA PAQUERETTE SOIN DE LA PEAU CICATRISANT DESINFECTANT ADOUCISSANT POST RADIOTHERAPIE BRULURES
COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES
La composition de la fleur (capitule floral) de souci est assez bien connue mais n’explique pas clairement ses propriétés médicinales.
On y trouve:
- des flavonoïdes( dont des dérivés du quercétol : anti-inflammatoire)
- des composés triterpéniques (alcools) : anti-inflammatoires
- un peu d’huile essentielle (à sesquiterpènes)
- des saponosides dont certaines proches des saponosides du ginseng
- des pigments : caroténoïdes et xanthophylles
- du mucilage (dans les feuilles)
La teinture mère est antibactérienne in vitro, l’extrait aqueux (contenant les saponosides) est anti-inflammatoire in vivo.
In vitro les extraits de souci accélèrent la maturation et multiplication des lymphocytes, sont actifs sur le virus du Sida (à 500 microgrammes par ml) et réduisent l’activité de la transcriptase reverse (enzyme déterminant dans l’infection par le virus du Sida ) mais cela ne suffit pas pour soigner l’infection par le virus du sida.
UTILISATIONS
Le souci est connu comme plante médicinale depuis l’antiquité grecque, plus tard il était cultivé dans les jardins médicinaux du Moyen-Age.
On le connaissait déjà comme antipyrétique, cicatrisant mais aussi régulateur des règles, topique pour les hémorroïdes, anti-ictérique, « anti-cancer ».
Au 19ème siècle, les chirurgiens nord-américains préconisaient son emploi pour accélérer la cicatrisation, prévenir l’infection et calmer les douleurs des plaies chirurgicales.
Maintenant c’est surtout l’usage externe que l’on retient.
- pour les plaies torpides, les ulcères chroniques,
- les contusions avec abrasions de la peau,
- les inflammations cutanées avec ou sans infections,
- les brûlures superficielles même surinfectées, les dermites post radiothérapie,
- comme désinfectant de l’oropharynx en bain de bouche ou gargarisme,
- comme désinfectant génital chez la femme (vaginite, leucorrhée),
- comme collyre anti-inflammatoire anti-infectieux
L’usage interne est plus restreint et doit être limité à quelques jours, max 15 jours (le souci est légèrement toxique):
- inflammation-infection du tractus digestif (colite, gastroduodénite),
- en complément du traitement externe en cas de contusions,
- en 2006 des chercheurs espagnols ont étudié les propriétés d’un nouvel extrait de calendula : un extrait aqueux ayant subi un rayonnement laser prolongé (LACE). Dans cette étude, l’ extrait de souci se révèle inhibiteur sur plusieurs types de cellules cancéreuses chez la souris. L’inhibition du développement tumoral se situe entre 70 et 100%, les cellules cancéreuses seraient stoppées dans leur croissance et leur multiplication, certaines s’autodétruiraient (apoptose) . Cette étude reste isolée et, à ma connaissance, sans applications cliniques.
- La fleur de souci peut se manger, elle apporte couleur et saveur originales aux salades.
Posologie
Détersion des plaies, antisepsie de l’oropharynx et de l’appareil génital:
- infusion de la plante fraîche : une poignée dans 1/2 litre d’eau chaude, 10 à 15 mn d’infusion,
- infusion de la plante sèche: 1 à 2 cuillerées à café par tasse d’eau chaude, 10 à 15 mn d’infusion,
- teinture-mère diluée au 1/10 dans de l’eau distillée ou au 1/3 en compresse stérile en cas d’infection et de dilacération des tissus
En usage interne (limité à 15 jours):
- infusion : Une à trois tasses par jour
teinture-mère : 20 gouttes une à trois fois par jour
On trouve dans le commerce des préparations au calendula : crème, gouttes oculaires.
Parfois avec d’autres plantes à visées dermatologiques (ex millepertuis, echinacée).
Le Calendula (souci) entre dans la composition de nombreux produits cosmétologiques : adoucissant, protecteur, contre les érythèmes solaires, les dermites dues à la RADIOTHERAPIE, comme régénérateur cutané.
Le souci des champs possède les mêmes propriétés médicinales que celui des jardins.
La pâquerette est essentiellement vulnéraire et cicatrisante (infusion, teinture-mère).
RESUME
POUR SOIGNER LES CONTUSIONS ET LES PLAIES
Le souci des jardins, des champs et la pâquerette sont d’excellents vulnéraires d’usage externe, ils sont très utiles pour aider à cicatriser les plaies et ulcères, pour atténuer les effets du soleil (coup de soleil) et des radiations ionisantes (radiothérapie), pour désinfecter l’oropharynx et comme plantes décoratives de jardin toujours prêtes à l’emploi médicinal.
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