MELILOT

Le MELILOT OFFICINAL, MELILOTUS OFFICINALIS, FABACEAE, est une plante herbacée de taille variable (30 cm à plus d’un mètre), aux tiges dressées assez raides, aux feuilles à trois folioles, et qui possède de petites fleurs jaunes, présentes pendant presque toute la saison chaude, nombreuses, en grappes et qui attirent les insectes butineurs (dont les abeilles).
On l’appelle aussi PETIT TREFLE JAUNE.

credit wikipedia

Le fruit est une gousse séche, ovoide, droite (ni enroulée ni tordue) qui contient généralement une seule graine.

Le mélilot dégage une odeur agréable, suave, de foin coupé, de miel, due à la présence de coumarines dans la plante.

Le mélilot vit deux ans (bisannuel), il est très résitant au froid et à la sécheresse mais ne supporte pas les terrains trop humides.

Le mélilot officinal originaire de l’Eurasie a été introduit parfois accidentellement ou comme plante fourragère dans d’autres pays tempérés (exemple en Amérique du Nord) où il est parfois considéré comme une peste végétale invasive.

En phytothérapie occidentale on utilise les sommités fleuries du Melilotus officinalis (pharmacopée francaise).

MELILOT PETIT TREFLE JAUNE MELILOTUS OFFICINALIS INSUFFISANCE VEINEUSE VARICES HEMORROIDES LYMPHOEDEME PLANTE MELLIFERE COUMARINE DICOUMAROL ANTICOAGULANT RATICIDE

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

LES PARTIES AERIENNES FLEURIES DU MELILOT OFFICINAL

Les sommités fleuries contiennent :

  • des flavonoïdes non spécifiques aux propriétés anti-inflammatoires,
  • des acides phénoliques communs dans beaucoup de plantes : caféique, salicylique, férulique et mélilotique (plus spécifique au mélilot),
  • des saponosides,
  • des coumarines et des dérivés de la coumarine (stricto sensu).

La coumarine et les coumariniques associés aux flavonoïdes et aux acides phénoliques (l’extrait total de mélilot):

  • augmentent le tonus veineux (VEINOTONIQUE),
  • font diminuer les oedèmes liés à l’insuffisance veineuse et lymphatique (ANTI-OEDEMATEUX),
  • sont DIURETIQUES et légèrement antispasmodiques,
  • et possèdent un pouvoir ANTI-INFLAMMATOIRE ( en applications directe sur des zones contuses ou douloureuses par inflammation)

COUMARINE ET DICOUMAROL

Sous l’action naturelle de champignons (notamment quand du fourrage contenant du mélilot est mal séché) la coumarine est libérée du mélitoside puis transformée en dicoumarol.

Le dicoumarol est un anti-vitamine K, donc un ANTI-COAGULANT, qui , au-delà d’une certaine concentration sanguine ou accumulation dans le corps, peut induire des hémorragies spontanées qui ne s’arrêtent pas et peuvent entrainer la mort.

Le dicoumarol inhibe un enzyme qui permet le recyclage de la vitamine K, mais il agit aussi sur un autre enzyme « anti-inflammatoire » intracellulaire, piste possible d’une nouvelle famille de substances anti-cancéreuses.

La découverte du dicoumarol s’est faite (en 1940) à l’occasion d »épidémies hémorragiques » chez des bovins qui avaient consommé du foin mal séché et légèrement fermenté.
Le dicoumarol à très rapidement été utilisé (à dose très controlée) en médecine comme anticoagulant pour prévenir les embolies, les infarctus puis a été remplacé (vers 1950) par un dérivé plus facile d’utilisation, la warfarine.
Le dicoumarol est surtout employé maintenant pour tuer les rongeurs (RATICIDE) en l’incorpororant à un aliment attractif pour les rats ou les souris.

ATTENTION le dicoumarol est dangereux aussi bien pour les animaux que pour les humains.

UTILISATIONS

INSUFFISANCE VEINEUSE ET LYMPHATIQUE, VARICES, HEMORROIDES et CRISE HEMORROIDAIRE, LYMPHOEDEME POST-CHIRURGICAL

LES VARICES DES MEMBRES INFERIEURS

Les veines dont le role est de ramener le sang « utilisé » par les tissus et les organes, vers le coeur puis les poumons pour être réoxygéné, ont une paroi élastique mais sans grande tonicité.

Les veines qui drainent le sang veineux des membres inférieurs possèdent des valvules qui permettent d’éviter le reflux du sang vers le bas, si ces valvules ne sont pas assez étanches, le sang s’accumule dans les jambes, dilatent les veines superficielles, ce sont les varices des membres inférieurs.

Un phénomène semblable apparait quand une veine principale est plus ou moins bouchée (thrombo-phlébite).

L’augmentation de la pression dans les veines entraine leur dilatation, un exsudat veineux et lymphatique (oedème des jambes, des chevilles) voir un ralentissement du flux sanguin avec phénomène inflammatoire, parfois une thrombose de la varice, des troubles cutanés, des ulcérations difficiles à cicatriser.

LES HEMORROIDES

Les hémorroîdes sont des dilatations anormales du réseau veineux au niveau de l’anus ou dans la partie basse du rectum.

Les causes sont multiples : déficience initale du réseau veineux, augmentation temporaire ou permanente de la pression abdominale (exemple : constipation chronique, grossese, colite..)
Les hémorroïdes peuvent s’inflammer et devenir très douloureuses, se tromboser, ou même se rompre et provoquer une petite hémorragie.

LYMPHOEDEME POST-CHIRURGICAL

Le traitement chirurgical du cancer du sein s’accompagne souvent d’une ablation (curage) des ganglions lymphatiques de l’aisselle.
Le bloquage de la circulation de la lymphe peut provoquer un oedème permanent et parfois douloureux du bras.

Les EXTRAITS DU MELILOT OFFICINAL qu’on associe souvent à d’autres plantes ( exemple : le cassis ,le petit houx ou fragon, le marron d’inde, la vigne rouge, le ginkgo, l’hamamelis) permettent de RENFORCER LE TONUS DES VEINES, de diminuer la perméabilité locale des vaisseaux sanguins, de prévenir localement les phénomènes inflammatoires, de faire diminuer l’oedème lymphatique ou exsudatif.

EXEMPLES DE POSOLOGIE:

  • INFUSION de sommitées fleuries : 25 g de sommitées fleuries sèches de mélilot dans 1/2 litre d’eau tres chaude, infuser 10 mn, filtrer, une tasse deux à trois fois par jour.
  • TEINTURE-MERE de mélilot officinal : 50 à 150 gouttes réparties dans la journée (à prendre plutôt avant les repas).
  • POUDRE de mélilot : 1 à 3 g par jour en deux à 3 prises.

Il existe des spécialitées pharmaceutiques qui associent les extraits de mélilot à d’autres plantes soignant l’insuffisance veineuse et lymphatique, les varices et les hémorroïdes.

On préconise des TRAITEMENTS ASSEZ COURTS de 2 à 3 semaines, que l’on peut répéter après une interruption égale au temps de traitement.

La prise de mélilot peut s’accompagner d’une augmentation de la diurèse (EFFET DIURETIQUE) qui peut aider à la diminution des oedèmes.

ANTISPASMODIQUE, SEDATIF LEGER

Le mélilot permet d’atténuer certain »spasmes digestifs », et calme l’irritabilité du système nerveux; ce sont des indications traditionnelles mais secondaires de cette plante.

USAGE EXTERNE

L’infusion concentrée de mélilot ( 50 g de plante sèche pour 1/2 litre d’eau bouillante, 10 à 15 minutes d’infusion) est utile, une fois refroidie, en application locale ( compresses) sur une gaze ou un tampon de coton:

  • pour calmer l’inflammation en cas de CONTUSION, d’ecchymose , de CLAQUAGE musculaire, d’entorse,
  • en cas d’inflammation des paupières ou de « fatigue » des yeux (c’est une indication traditionnelle qui a donné le nom de « CASSE LUNETTE « au mélilot jaune).

PRECAUTIONS ET CONTRINDICATIONS

Comme indiqué plus haut on limite les séquences de traitement à 2 à 3 semaines avec un repos thérapeutique d’autant de semaines.

Le mélilot est contrindiqué chez la femme enceinte et chez les personnes qui sont sous traitement anticoagulant (par précaution car théoriquement la coumarine n’agit pas sur le temps de coagulation).

AUTRES UTILISATIONS

Le mélilot jaune est une bonne PLANTE MELLIFERE, très appréciée des abeilles.

Il possède une racine pivotante profonde intéressante en rotation culturale pour améliorer la structure du sol et c’est également un bon engrais vert.
Mais on doit le faucher avant l’apparition des graines, c’est une plante résistante un peu invasive.

CULTURE DU MELILOT

Le mélilot n’exige pas un sol particulier, mais il pousse mieux dans les terrains calcaires car il n’aime pas les sols trop humides.

La propagation se fait par les graines, on les sème au printemps sur un sol éclairci et légèrement travaillé.
Le mélilot pousse vite, fleurit au bout de quelques mois pour le bonheur des abeilles et des apiculteurs et se resème naturellement.
Les graines peuvent persister dans le sol et il est parfois difficile de se « séparer » de cette plante.
En dernier recours les agriculteurs utilisent des herbicides sélectifs.

AUTRES ESPECES DE MELILOT

Le mélilot jaune peut cohabiter avec le mélilot blanc (à fleurs blanches), Melilotus albus, c’est une espèce également introduite en Amérique du nord et en Australie, plus gracile mais parfois plus haute que le mélilot jaune ; c’est également une plante mellifère .
Il n’est pas officinal mais semble posséder les mêmes propriétés pharmacologiques et peut être aussi à l’origine d’intoxication du bétail par le dicoumarol.

La médecine chinoise utilise Melilotus suaveolens principalement comme anti-inflammatoire , il contient des coumarines, des flavonoïdes et des tanins.

En Indes, on rencontre une espèce annuelle à fleur jaune , Melilotus indicus, qui contient également de la coumarine.

RESUME

LE MELILOT JAUNE , UNE PLANTE MEDICINALE APPRECIEE DES ABEILLES
Le mélilot officinal aux fleurs jaunes et à l’odeur suave due à la présence de coumarine est indiqué pour soigner l’insufisance veineuse et lymphatique, les varices des membres inférieurs , les hémorroides et les complications qui les accompagnent, oedème, douleur, inflammation.
On l’associe souvent à d’autres plantes aux mêmes indications (cassis, vigne rouge, petit houx, marron d’inde).
Les mélilots sont des plantes mellifères très appréciées des abeilles et des apiculteurs.

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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