SPIRULINE

Les SPIRULINES ou spirulina sont des microorganismes classés parmi les bactéries.

credit wikipedia
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Elles font partie des CYANOPHYCEAE ou ALGUES BLEUES mais selon les botanistes ce ne sont pas de vraies algues.

Leur structure et composition cellulaire, leur mode de reproduction et leur physiologie les caractérisent comme des bactéries photosynthétiques vivant principalement en colonies.

Ce sont des filaments microscopiques, vert ou bleu-vert, le plus souvent spiralés et non ramifiés.

Les CYANOPHYCEAE OU CYANOPHYCEES (dont font partie les spirulines) sont de petits organismes très anciens (présents peut-être sur la Terre depuis plus de 2,5 milliard d’années) qui sont probablement responsables de la transformation de l’atmosphère terrestre par enrichissement en oxygène, avec pour conséquences majeures une oxydation des minéraux terrestres et une apparition de la couche d’ozone en haute altitude qui, bloquant partiellement le rayonnement ultraviolet, permettra le développement de la vie hors de l’eau.

Les cyanophycées sont présentes partout sur Terre, dans les eaux, sur les sols et dans les climats les plus extrêmes.

Pendant longtemps on parlait de Spirulina platensis et Spirulina maxima, mais désormais ces deux espèces de cyanophycées sont intégrées par les spécialistes dans le genre ARTHROSPIRA.

Néanmoins dans le langage courant on parle plus souvent de SPIRULINA que d’ARTHROSPIRA.

Les 2 SPIRULINES citées sont les plus connues mais il existe une trentaine d’autres espèces de spirulines (spirulina ou arthrospira) que l’on pourrait aussi utiliser.

Ces deux spirulines poussent naturellement dans des lacs d’eau douce aux conditions physico-chimiques « extrêmes » (température élevée, teneur importante en carbonate et bicarbonate de sodium) où elles ont peu de concurrents.

(Spirulina) ARTHROSPIRA PLATENSIS se rencontre dans les lacs « natron » d’Afrique sub-saharienne (notamment au Tchad).
(Spirulina) ARTHROSPIRA MAXIMA est présente en Amérique centrale par exemple dans le lac Texcoco au Mexique.

Les populations locales les récoltent et les consomment depuis très longtemps, désormais on les cultive artificiellemnt dans de nombreux pays.

Leur intérêt est surtout diététique, comme complément alimentaire, mais certains extraits de spiruline possèdent d’intéressantes propriétés pharmacologiques (renforcement de l’immunité, protection du système nerveux, antioxydant et anti-inflammatoire).

SPIRULINA ARTHROSPIRA ALGUES BLEUES DIETETIQUE NUTRITION ALIMENT RENFORCEMENT DE L IMMUNITE CANCERS INFECTIONS VIEILLESSE SENESCENCE DIABETE DERMATOLOGIE SIDA

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

  • PROTEINES :
    Les spirulines contiennent proportionnellement plus de protéines que la viande, entre 50 et 70 % de leur poids sec.

Les principaux acides aminés (dont les acides aminés essentiels) sont présents et parfaitement assimilables.

  • LIPIDES :
    Les spirulines contiennent peu de lipides , 3 à 4 % du poids sec, mais avec des acides gras intéressants sur le plan diététique ( acide linoléique, acide gamma linolénique.)
  • GLUCIDES :
    Environ 15 % du poids sec.
    Les spirulines n’ont pas de paroi cellulosique ( à la différence des végétaux supérieurs) ce qui facilite leur digestion par l’organisme.
    Une fraction glucidique à haut poids moléculaire, mais soluble dans l’eau, (entre 0,5 et 2 % du poids sec), dénommée « immulina », posséderait un pouvoir immunostimulant.
  • MINERAUX :
    Environ 6% du poids sec, notamment calcium, fer, zinc, phospore, magnésium, sodium, mais aussi des métaux lourds ou des éléments potentiellement toxiques s’ils sont présents en trop grande quantité dans un milieu de culture pollué, plomb, arsenic, cadmium, mercure, sélénium, iode.
  • VITAMINES ET PROVITAMINES

Principalement des pigments caroténoïdes jaunes-orangés (PROVITAMINE A) : carotène, beta carotène.

La majorité des « VITAMINES DU GROUPE B  » . Cependant des chercheurs Japonais ont signalé que certains des composés cyanocobalamines présents dans ces spirulines n’ont pas l’action vitaminique de la véritable vitamine B 12.

Un petite quantité de VITAMINE E(tocophérol) et de VITAMINE K.

  • AUTRES COMPOSES intéressants : des pigments qui captent la lumière (en dehors des caroténoïdes déja cités) : la PHYCOCYANINE (pigment bleu alimentaire), certaines chlorophylles (pigment vert alimentaire).
    Ces composés sont anti-oxydants (captent les radicaux libres) et peuvent donc atténuer l’inflammation aigue et chronique des tissus.

UTILISATIONS

LES SPIRULINES : ALIMENTATION ET COMPLEMENT ALIMENTAIRE

Seules les populations proches des lacs où les spirulina (arthrospira) se développent naturellement et sont abondantes peuvent s’en nourrir.

Ces cyanophycées flottent et s’accumulent sur les bords du plan d’eau, parfois on les récolte en « écumant » les eaux.

Les spirulines sont ensuite séchées (pour leur conservation) mais sont aussi consommées fraiches.

Les spirulines ne sont pas toxiques mais , dans la nature, elles peuvent se mélanger à d’autres algues bleues qui peuvent éventuellement libérer des toxines (neurotoxines ou toxines cancérigènes).

Contenant peu de lipides les spirulines n’apportent pas beaucoup de calories à l’organisme, (elles ne sont pas nourrissantes), mais par contre elles sont une source très importante de protéines assimilables et de vitamines surtout pour les populations isolées du SAHEL ou d’autres régions quasi-désertiques où on peut les récolter.

Depuis leur « découverte » au milieu du XX ième siècle on a amélioré leur culture contrôlée (monoalgale) dans des bassins en plein air ou des réacteurs biologiques .

Il est désormais possible d’acheter de la poudre de spiruline ou des comprimés de spiruline aussi bien en pharmacie que sur internet.

C’est un COMPLEMENT ALIMENTAIRE ( 3 à 10 g par jour), apportant des provitamines A , des minéraux, des oligo-éléments et des protéines, mais pas encore un véritable aliment car le coût de production reste trop élevé.

On peut consommer des spirulines :

  • quand on est en bonne santé,
  • mais aussi pour retrouver du tonus à la suite d’une maladie infectieuse,
  • pour lutter contre les effets des traitements anti-cancéreux,
  • pour ralentir le vieillissement (l’apport en protéines faciles à digérer est important chez les personnes âgées).

Les spirulines peuvent aussi guérir des enfants souffrant de malnutrition et de déficit en vitamines (zones de conflit ou de catastrophes naturelles, personnes déplacées).

LES SPIRULINES EN PHYTOTHERAPIE

  • STIMULATION DE L’IMMUNITE, LUTTE CONTRE LES INFECTIONS VIRALES

Certaines études permettent de penser qu’une fraction des polysaccharides de haut poids moléculaire présents dans les spirulines renforce l’activité des cellules qui assurent la défense de l’organisme (fraction immolina).

La prise régulière d’environ 10 à 20 g de poudre de spiruline améliore l’état général des porteurs de VIH (effet diététique et stimulation immunitaire chez ces malades immunodéprimés developpant le SIDA)

  • PROTECTION DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL

Les spirulines sont proposées pour ralentir certaines maladies neuro-dégénératives (maladie de Parkinson) et améliorer la récupération à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC).

  • LES SPIRULINES EN DERMATOLOGIE

Les « boues thermales » doivent en partie leur propriétés aux cyanophycées (algues bleues) qui peuvent se développer dans les eaux thermales chaudes et saturées en minéraux.

Pour cette raison, les extraits de spirulines sont parfois présents dans des préparations dermatologiques :

  • pour leur pouvoir antioxydant donc protecteur des tissus,
  • pour lutter contre des infections chroniques des téguments, ou accélérer la cicatrisation de plaies infectées ou d’ulcères chroniques,
  • pour prévenir la dégénéresence cancéreuse de la peau irritée ou abimée (soleil, substances chimiques connues comme induisant des cancers cutanés).
  • RECHERCHES MEDICALES SUR LA PHYCOCYANINE

La phycocyanine intéresse les pharmacologues :

  • pour son pouvoir antioxydant,
  • pour sa capacité à augmenter l’efficacité des traitements anticancéreux (chimiothérapie et radiothérapie).

Des études principalement in vitro montrent une augmentation significative de la disparition(apoptose) de différents types de cellules cancéreuses (en culture) en présence de phycocyanine.

Il n’y a pas encore à ma connaissance d’utilisation de la phycocyanine en médecine pratique, reste à trouver un moyen pour »encapsuler » la phycocyanine et l’amener au plus près des cellules cancéreuses, mais c’est une piste thérapeutique prometteuse .

CULTIVER DES SPIRULINES

Les spirulines que nous citons dans cette page aiment les eaux très ensoleillées, très chaudes et riches en carbonates (communément appelé cristaux de soude) et bicarbonates de sodium .

Pour obtenir de bon rendement en culture il faut recréer ces conditions ce qui est difficile en plein air dans les pays tempérés hormis en été dans les régions à climat de type méditerranéen, ou sous serres pendant quelques mois de plus.

Les algologues ont pu néanmoins isoler des souches de spirulines moins exigeantes en chaleur.

La culture de microorganismes planctoniques est beaucoup plus exigeante et technique que celle des plantes terrestres :

  • risque de pollution par d’autres espèces d’algues concurrentes ,
  • présence de « prédateurs » (crustacés, protozoaires, virus),
  • nécessité de récolter les algues à un moment précis de leur croissance et de renouveler régulièrement la souche d’algue qui « s’épuise » ou bout de quelques cycles de culture etc..

Pourtant il y a beaucoup de « cultivateurs » de spirulines dans le Monde (y compris en France) .

Il est même parfaitement possible de cultiver des spirulines chez soi, on remplace l’aquarium à poissons rouges par des kits de culture de spirulines que l’on peut ainsi consommer fraiches.

Le milieu de culture ou l’on ensemence les spirulines nécessite un apport en « engrais » (phosphate et nitrate) .
Les nitrates sont chers, on peut les remplacer en partie par de l’urée mais certaines entreprises ,notamment Chinoises, qui se lancent dans des cultures de spirulines à grande échelle, essaient d’utiliser les effluents d’élevages porcins comme engrais,
Mais attention, dans ce cas le risque de pollution bactériologique et chimique des spirulines devient important.

POLEMIQUE A PROPOS DES CULTURES D’ALGUES COMME ALIMENT

On essaie de développer des culture d’algues microscopiques pour un usage alimentaire depuis le milieu du XX ième siècle, notamment de Chlorella (une algue verte microscopique).

Les cycles de cultures sont courts, les exigences en surface limitées, la productivité élevée mais les chlorelles sont difficiles à digérer à cause de leur paroi cellulosique.

La « découverte » des spirulines a relancer ce rêve humain de l’autonomie alimentaire hors sol.

Certains détracteurs de la culture des spirulines pensent que de nombreuses plantes cultivées ou poussant spontanément apportent autant de protéines, de vitamines , de minéraux que les spirulines . Citons par exemple : les orties, les amarantes, les épinards, les feuilles de moringa, de manioc, de certains taros (liste non limitative).

Mais les pays au climat aride et chaud, avec un ensoleillement important (Afrique, Moyen-Orient) voient dans la culture des spirulines à grande échelle la possibilité d’une culture rentable et qui leur apporterait la possibilité d’une autonomie alimentaire au moins en protéines.

RESUME

LES SPIRULINES ALIMENTAIRES DIETETIQUES ET MEDICINALES
Les spirulines Arthrospira platensis et Arthrospîra maxima, sont des algues-bleues( bactéries photosynthétiques), originaires d’Afrique et d’Amérique.
Ce sont des aliments traditionnels dans des certaines zones limitées d’Afriques mais on peut désormais les cultiver à grande échelle.
Les spirulines contiennent un pourcentage élevé de protéines, parfaitement assimilables, des vitamines, des provitamines et des sels minéraux.
C’est un aliment diététique et rééquilibrant.
Les spirulines contiennent des composés immunostimulants, neuroprotecteurs et antioxydants.

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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