ARNICA MONTANA, ARNICA DES MONTAGNES
L’Arnica montana est la plus utilisée des arnica en phytothérapie. C’est une plante principalement Européenne de la famille des ASTERACEAE
On la trouve actuellement dans les prairies d’altitude de l’EUROPE et dans le sud de la RUSSIE, je dis actuellement car pendant les épisodes de glaciations elle devait être beaucoup répandue.
Elle se développe dans les sols frais, « acides » et pauvres en éléments nutritifs.
Elle est vivace par sa racine rhizomateuse, se développe en début d’été en produisant une tige de quelques dizaines de cm de haut avec des feuilles nervurées en rosette près du sol. La tige florale possède deux petites feuilles généralement opposées sous les fleurs. Les fleurs sont isolées, 5 à 8 cm de diamètre, jaune-orangé, elles dégagent une odeur aromatique.
Les graines( akènes) noires possèdent des aigrettes blanches qui permettent leur dispersion par le vent à la manière des pissenlits.
L’arnica des montagnes est surexploitée et difficile à cultiver, mais il existe d’autres arnica au propriétées médicinales très voisines :
- Arnica chamissonis, originaire du nord de l’Amérique du Nord, plus facile à cultiver et déja introduite en Europe.
- Arnica angustifolia, présente dans le nord de l’Eurasie et de l’Amérique du nord.
- Arnica sachalinensis, originaire de l’Asie ( Japon, iles Kouriles, Île de Sakhaline).
Dans certaines régions du globe où il n’y a pas de plantes du genre arnica, les premiers colons Européens utilisèrent des plantes de la même famille végétale (asteracée), et ressemblant à l’arnica européen pour se soigner.
Il faut d’ailleurs se méfier de certaines asteracées qui ressemblent beaucoup à l’arnica mais qui sont plus toxiques, notamment les seneçons : exemple le Senecio doronicum qui pousse plutôt sur des sols basiques (calcaire) et dont les feuilles sont alternes.
Les arnica sont des plantes médicinales connues depuis l’antiquité et principalement utilisées pour soigner les echymoses, les douleurs musculaires, tendineuses, articulaires,les suites de traumatismes ( plantes vulnéraires).
Ce sont des PLANTES TOXIQUES qui sont essentiellement employées par voie externe (crème, onguent, teinture, macérat huileux), seuls les médicament homéopathiques (donc très dilués) à base d’arnica peuvent s’utiliser par voie orale.
COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES
LES FLEURS ET LES PARTIES AERIENNES( TIGE ET FEUILLES)
Elles contiennent :
- des flavonoides, des coumarines, des acides phénoliques, des pigments caroténoides, de l’huile essentielle, très peu d’alcaloides,
- des substances très amères : des lactones sesquiterpéniques, une famille de composés chimiques présents dans de nombreuses plantes médicinales (par exemple le pissenlit, l’artichaut).
Ces lactones sesquiterpéniques sont les principales responsables des propriétés médicinales des arnica mais elles sont toxiques par voie orale provoquant des troubles digestifs, hépatiques, rénaux, cardiaques.
Un des composés le plus étudié est l’hélénaline, capable de bloquer certaines réactions inflammatoires,en agissant sur un facteur de transcription mais aussi d’agir comme anticancéreux (action sur le facteur nucléaire kappa B promoteur des réactions inflammatoires et qui bloque la télomérase). - L’huile essentielle de la plante entière est une huile « grasse » avec un peu de terpénoïdes , notamment du thymol
L’ARNICA PLANTE ANTI-INFLAMMATOIRE
Cet effet anti-inflammatoire par inhibition ou bloquage de la chaine de réactions induisant l’oedème, l’afflux de sang et de lymphe, la sensation de douleur et de chaleur de la réaction inflammatoire est obtenu par une application locale d’extraits d’arnica.
Ce sont les lactones (très amères) qui sont actives, elles pénètrent la peau et peuvent s’accumuler quelques temps dans le tissu sous-cutané, leur action est essentiellement locale.
Traditionnellement on n’utilise que les extraits de fleurs mais des études récentes montrent que les extraits de plante entière possédaient un pouvoir anti-inflammatoire supérieur. En pratique il est préférable de ne récolter et d’utiliser que la fleur et la tige florale feuillue en préservant les parties souterraines qui assurent la régénération de la plante la saison suivante.
UTILISATIONS
Le traitement doit être limité dans le temps sinon il y a un risque de dermatose toxique (éruption de vésicules, rougeur, sensation de brulures.
Attention, certaines personnes sont allergiques aux astéracées en général ou plus particulièrement aux arnica.
Les extraits d’arnica sont surtout employés:
- pour atténuer les suites de traumatismes légers des parties molles qui s’accompagnent souvent d’ecchymoses (épanchement de sang sous la peau, ou dans le derme qui passe du rouge au bleu-violacé),
- pour accompagner le traitement d’entorses légères et faire diminuer l’inflammation locale (oedème douloureux) en association avec du froid,
- en cas de douleur musculo-tendineuse à la suite d’un exercice sportif prolongé, un traumatisme, une chute,
- en cas d’inflammation articulaire, de douleur articulaire y compris les douleurs dorsales basses (lumbago) ou les « torticolis ».
Les préparations sont variées :
- teinture alcoolique d’arnica en application locale sur la zone douloureuse (jamais par voie buccale) en évitant les plaies,
- macérat huileux de fleurs d’arnica (huile d’arnica) en application avec massage doux sur la zone douloureuse, ou les muscles contractés,
- gel de massage à l’arnica sur les articulations et les muscles y compris en préventif dans le sport.
Les préparations homéopathiques d’arnica en général entre 5 CH et 9 CH par voie buccale et donc à des dilutions qui éliminent le risque toxique de la plante.
Ces remèdes homéopathiques sont prescrits par les homéopathes en cas de traumatisme, d’entorses, de douleurs musculaires, d’ecchymoses, mais aussi pour d’autres symptomatologies (angine de poitrine, troubles cardiaques chez le sportif « surmené », burnout, depression , fatigue mentale et physique du travailleur surmené, dépression passagère).
Les dilutions homéopathiques de la teinture mère 1 D ou 2 D, en applications locales y compris sur de la peau inflammées mais jamais par voie buccale.
Certaines personnes utilisent ces dilutions 1 D ou 2 D en gargarisme ou rincage de bouche, il vaut mieux éviter, il y a toujours le risque que l’on avale par mégarde cette préparation avec la possible survenue de troubles gastriques secondaires.
EXEMPLES DE PREPARATIONS D’ARNICA
Teinture alcoolique au 1/10 avec de l’alcool à 70° (sommités florales sèches ou fraiches):
- Diluer cette teinture dans de l’eau : Diluer dans deux à trois fois son volume pour un usage local sur une compresse par exemple, et au moins 10 fois pour un rinçage de bouche en évitant d’avaler
- Diluer 3 ou 4 fois cette teinture pour l’incorporer dans une crème.
Huile d’arnica : une partie de fleurs sèches dans 5 parties d’huile végétale laisser macérer au moins un mois. Diluer à moitié ou au quart dans la même huile ou une préparation pour crème pour éviter une réaction d’intolérance cutanée
AUTRES UTILISATIONS
Huile essentielle de graines d’arnica : une étude pharmacologique de cette huile essentielle montre qu’elle possède un intéressant pouvoir anticancéreux notamment sur des cellules de cancer du tissu nerveux (gliome) particulièrement résistantes au traitement classique.
CULTURE DES ARNICA
Arnica montana est une plante dont la culture est difficile, il vaut mieux essayer avec Arnica angustifolia ou Arnica chamissonis qui sont plus « accomodantes ». voila quelques conseils de culture trouvés sur internet:
- semer les graines de la saison prédédente assez tôt au printemps sur un terrain frais, plutôt « acide » et maintenu humide,
- recouvrir les graines avec très peu de compost,
- déterrer les plantules, et les planter dans des pots ou containeurs individuels en les maintenant ainsi pendant toute la saison jusqu’au printemps suivant, les mettre à l’abri en cas de grands froids,
- planter en pleine terre l’année suivante en fin de printemps ou début d’été,
- on peut tenter une division de la racine rhizomateuse en début de printemps sur les arnica qui ont quelques années.
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