CHARDON MARIE

Le chardon-marie, SILYBUM MARIANUM, ASTERACEAE, fait partie du groupe des cirses.

C’est une plante facilement
reconnaissable.

Elle est bisannuelle (parfois annuelle dans les régions froides), assez grande (jusqu’à 1,5 mètre), avec des feuilles oblongues, épineuses sur le bord et dont les nervures sont soulignées de blanc.

Les capitules floraux sont terminaux (4 à 5 cm de diamètre), pourpres à violet, solitaires, engainés par des bractées très épineuses.

Après la floraison, la plante se dessèche et les graines (akènes) noires restent contenues dans la fleur (capitule) séchée.

On le rencontre dans les terrains vagues, le long des routes et en bordure des champs.
La floraison est estivale.
Surtout présent dans le sud de l’Europe, le nord de l’Afrique, le Moyen-Orient, il pousse aussi dans l’Europe tempérée et en Amérique.
CHARDON MARIE SYLIMARINE PROTECTEUR HEPATIQUE FOIE HEPATITE A B C CIRRHOSE

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

On utilise un peu les feuilles et surtout les fruits (akènes) qui sont médicinaux.

Dans les akènes on trouve :

  • des lipides(20 à 30%) dont les acides gras sont : oléique, palmitique, myristique, stéarique
  • des sucres et des protéines
  • surtout des flavonoïdes (flavolignanes) : les pharmacologues en isolent la silymarine, un mélange de composés dont le plus important semble être la silybine
  • des flavonoïdes simples : quercétol, taxifoline
  • on cite parfois des dérivés de la bétaine.

Les flavonoïdes sont anti-inflammatoires et antioxydants (piégeurs de radicaux libres).

La silymarine parait la partie la plus intéressante (on la trouve aussi dans d’autres « chardons » ou « cardons » y compris l’artichaut), elle est peu soluble dans l’eau mais la situation s’arrange quand on la mélange à de la phosphatidylcholine; elle est alors plus facilement absorbée par voie orale, mais assez rapidement éliminée dans la bile, la demi-vie plasmatique se situe aux alentours de 6h.

In vitro la silymarine et son composant le plus actif la silybine sont :

  • protecteur de l’hépatocyte (cellule du foie) contre des substances hépatotoxiques : comme par exemple le tétrachlorure de carbone, l’acétaminophène, le toluène, le xylène, les toxines des champignons amanites(surtout l’amanite phalloïde « mortelle »), les aflatoxines,
  • antioxydants, piégeurs de radicaux libres ; l’inhibition de la peroxydation des lipides aurait un effet protecteur pour les membranes cellulaires qui en contiennent beaucoup;
  • on cite également une possible protection du parenchyme rénal.

In vivo, chez l’animal et l’homme :

  • on retrouve l’effet « protecteur du foie » ,
  • peut-être une prévention contre les carcinogènes (substances provoquant l’apparition de cancer ou de leucémies) y compris les aflatoxines (toxines produites par des champignons et induisant entre autre des cancers du foie) ,
  • un effet anti-lipidémique modéré : avec baisse de la synthèse hépatique du cholestérol endogène,
  • une atténuation des effets des radiations ionisantes (émises par des substances radioactives (irradiation, traitement du cancer) ou des rayons (exemple : rayons X et rayons UV).

UTILISATIONS

Actuellement, on utilise principalement les extraits de chardon Marie pour atténuer les troubles secondaires à l’altération de la fonction hépatique :

  • hépatites chroniques secondaires à l’intoxication par l’alcool éthylique,
  • aux viroses (hépatites),
  • aux intoxications accidentelles ou professionnelles (médicaments, produits chimiques, champignons), aux obstructions des voies biliaires ;
  • hépatites aiguës : virales (jaunisse), champignons (amanites). On relève de nombreuses études cliniques, certaines très enthousiastes, d’autres moins : les plus positives montrent une normalisation progressive des fonctions hépatiques en quelques semaines, et dans le cas d’atteinte chronique un retour à la normale en 6 mois (quand on élimine bien sur la cause de l’intoxication):
  • l’HEPATITE C peut bénéficier aussi de ce traitement en complément de la thérapie moderne;
  • en complément d’une diététique appropriée en cas d’hypercholestérolémie.

Les extraits de chardon Marie sont inscrits dans les principales pharmacopées européennes et conseillés par la commission E (Allemagne) et l’ESCOP (Europe).

Il fut un temps ou l’on mangeait le chardon Marie : les feuilles comme des épinards, les graines (oléagineuses) et la fleur (comme un petit artichaut)

Posologie:

  • il existe des spécialités pharmaceutiques aux extraits de chardon marie standardisés en silymarine (ex « legalon » en Allemagne à 70% de silymarine) : les doses conseillées varient entre 200 et 800 mg de silymarine par jour, le traitement doit durer plusieurs semaines à plusieurs mois .
  • Des médicaments utilisant la silybine associée au phophatidylcholine : 100 mg de silybine 3 fois par jour,
  • En cas d’hépatite aiguë toxique (empoisonnement par les champignons amanites, aflatoxines, produit chimique) on utilise la voie parentérale (intraveineuse) : 20 à 50 mg /kg/jour pendant 3 à 4 jours et le traitement peut être institué jusqu’à 48h après l’intoxication par l’amanite phalloïde.
  • Le chardon marie peut être pris aussi sous forme de décoction, mais les substances actives sont en fait très peu solubles dans l’eau, ( bouillir 50 g de graines dans un litre d’eau pendant 15 minutes, laisser infuser 10 minutes et filtrer), une tasse 3 fois par jour avant le repas

RESUME

POUR SOIGNER SON FOIE

Le Chardon Marie est une belle plante épineuse des régions tempérées chaudes dont les « graines » contiennent la silymarine, un mélange de substances qui protègent la cellule hépatique agressée (hépatite toxique ou infectieuse) et aident à normaliser la fonction hépatique. D’autres utilisations sont possibles : protection contre des substances cancérigènes et protection solaire (contre la cancérisation cutanée)

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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