INTRODUCTION ET GENERALITES
Les troubles du sommeil, l’état dépressif, l’anxiété, le « nervosisme », certains troubles psychosomatiques, sont des indications possibles de la phytothérapie et de l’aromathérapie.
Les plantes médicinales autorisées par le législateur n’ont pas la puissance pharmacologique des médicaments de synthèse (neuroleptiques, barbituriques, benzodiazépines, IMAO, anxiolytiques et antidépresseur de dernière génération etc.), mais par contre n’en possèdent pas les inconvénients (somnolence tenace, troubles de l’idéation jusqu’à la confusion mentale, troubles de la mémoire, abrutissement, levée des inhibitions avec tendance au suicide, troubles organiques variés, accoutumance et difficulté du sevrage).
Les plantes médicinales sont donc une très bonne solution quand le trouble neuropsychologique (insomnie, anxiété, dépression, instabilité ) est modéré, supportable par le malade, et que l’ont associe à la phytothérapie ou aux huiles essentielles des mesures hygiéno-diététiques et parfois l’aide d’un psychothérapeute.
L’insomnie est le manque d’un sommeil qui repose, la durée du sommeil est moins importante que la qualité de ce sommeil.
C’est un problème très banal extrêmement commun surtout dans les sociétés « modernes » où le niveau du stress nerveux quotidien est élevé et où la pratique d’une activité réellement physique (rééquilibrante pour le système nerveux) est beaucoup plus faible que dans les pays moins développés où manquent les « machines » et où le temps a moins d’importance.
Le stress nerveux quotidien d’origine externe : l’esclavage de la montre, le bruit permanent des villes, l’intensité du trafic urbain et sa dangerosité, l’agression chimique de la pollution aérienne dans les grandes agglomérations ou les zones industrielles, la permanence des lumières urbaines parfois clignotantes, la nourriture avalée à toute vitesse sans repos, accompagnée de boissons contenant des stimulants (caféine, théine), les déplacements longs dans des lieux confinés et surchargés, les modifications soudaines du rythme biologique (changement d’horaire de travail), les difficultés professionnelles sans oublier la télévision, les jeux vidéo et les longues heures devant un écran d’ordinateur ou de téléphone etc…
L’absence d’activité physique normale : on se déplace le plus souvent en véhicule, on utilise des « machines », le corps contraint, attentif mais inactif, on est obligé de rester de longs moments assis ou debout dans une position mal commode.
L’insomnie peut être aussi la conséquence d’un déséquilibre psychique grave (psychopathie, obsession, manie, paranoïa), d’un état anxieux (insomnie très fréquente), d’un état dépressif, ou d’un trouble endocrinien (hyperthyroïdie, troubles endocriniens de la ménopause)
L’instabilité caractérielle, la tendance à l’hyperactivité un peu désordonnée, le « nervosisme » des adultes et des enfants sont parfois la conséquence d’un trouble du sommeil, mais parfois aussi la cause de l’insomnie
Le sommeil est sous la dépendance d’un équilibre complexe entre plusieurs parties du cerveau et entre des substances actives sur les cellules du cerveau, les neurotransmetteurs (exemple la sérotonine).
Quand ce déséquilibre devient chronique et « organisé », l’insomnie devient tenace, difficile à contrôler.
Conseils hygiéno-diététiques :
Ils sont connus de tous :
- repas du soir léger et facile à digérer;
- éviter le soir de boire des liquides en trop grande quantité, surtout des boissons contenant de la caféine ou de la théine (thé, café, maté, guarana, boissons gazeuses du type coca cola) qui sont stimulantes ET diurétiques;
- si possible ne pas s’occuper le soir des problèmes difficiles à résoudre ou anxiogènes qu’ils soient professionnels, familiaux …
- bien sur pas de film ou d’émission TV angoissants ou violents avant de se coucher;
- un peu d’exercice dans la journée mais pas le soir;
- lit confortable dans une chambre plutôt fraîche, boule « quies » et protection oculaire si besoin;
- ne pas trop dormir. Un paradoxe quand on parle de l’insomnie, mais mieux vaut en-effet un sommeil court et « réparateur » que long et entrecoupé de périodes énervantes d’insomnie;
- conserver son rythme biologique : se lever à la même heure même si on a passé une mauvaise nuit;
PLANTES MEDICINALES ET HUILES ESSENTIELLES
SEDATIVES ET CALMANTES
Dans la phytothérapie « occidentale », les plantes médicinales qui sont le plus conseillées maintenant pour leurs vertus calmantes, apaisantes, leur capacité à faciliter le sommeil sont : la racine de valériane (Valeriana officinalis), le pavot de Californie (Eschscholtzia californica), la passiflore (Passiflora incarnata).
D’autres plantes médicinales possèdent des vertus apaisantes mais sont plus spécifiques dans leur indication : les aubépines (Crataegus sp.), le coquelicot (Papaver rhoeas), le houblon (Humulus lupulus), la mélisse (Melissa officinalis), la ballote (Ballota foetida)
Les principaux tranquillisants végétaux (anxiolytique -antidépressif) sont le millepertuis (Hypericum perforatum), les tilleuls (tilia sp.)
Un mot particulier sur le kava (Piper methysticum), les extraits de la racine de cette plante tropicale ont des propriétés sédatives, relaxantes, anxiolytiques très intéressantes.
Certaines personnes sont allergiques au kava et peuvent dès la première prise développer une hépatite très grave (1 personne sur 150 à 200 000).
En 2002 , à la suite de plusieurs cas d’hépatites graves en Allemagne notamment , le kava et les extraits de kava ont été interdits d’importation et d’utilisation dans la majorité des pays occidentaux .
Depuis on s’est apercu que ces intoxications (principalement de personnes âgées) était probablement dues :
- A des adultérations du kava d’exportation : par des espèces voisines toxiques, par des plants de kava mal conservés et fermentés, par la commercialisation de parties du kava qui ne sont pas la racine et qui contiennent des substances toxiques.
- Aux techniques d’extraction des laboratoires occidentaux qui utilisent des solvants non aqueux pouvant concentrer des composés indésirables hépatotoxiques.
Depuis cette date les interdictions du kava ont été levées ou atténuées dans les pays occidentaux car les pays exportateurs ( principalement le VANUATU et les iles FIDJI ) se sont engagés à respecter des normes pour garantir la bonne qualité de leur kava exporté et les laboratoires pharmaceutiques ont adapté leur technique d’extraction.
Voir la page sur le Kava dans le site phytomania
Parmi les plantes aromatiques calmantes (et leur huile essentielle) on retiendra la lavande et les lavandins (lavandula spsp.) , l’ylang-ylang (Cananga odorata)
Il fut un temps où le pavot (Papaver somniferum) source d’opium, le rauwolfia (Rauwolfia serpentina) qui contient beaucoup d’alcaloïdes dont la réserpine, le chanvre indien (cannabis sativa) et son cannabinol, étaient couramment utilisés en phytothérapie, entre autres pour leurs vertus sédatives, calmantes ou hypnotiques.
La majorité des plantes médicinales calmantes ne présentent pas de danger (hormis le millepertuis et le kava) et sont donc utilisables chez les enfants, par contre on ne les conseille pas chez les femmes enceintes.
EXEMPLES DE PLANTES UTILISABLES
pour soigner l’insomnie, l’anxiété, la dépression
Valeriana officinalis, VALERIANACEAE, la valériane.
On regroupe plusieurs sous-espèces d’apparence variée sous cette dénomination. Plusieurs espèces non officinales, européennes, asiatiques, américaines sont aussi utilisées pour leurs propriétés hypnotiques.
Les organes souterrains sont la partie médicinale (rhizome et racines), leur odeur qui attire les chats est plutôt désagréable ; ils contiennent de nombreuses molécules pharmacologiquement intéressantes dont les valépotriates que beaucoup de pharmacologues considèrent comme la partie active à l’origine des propriétés sédatives, mais c’est controversé.
Les extraits de valériane sédatifs du système nerveux central facilitent l’apparition du sommeil, et « tranquillisent », ils permettent une relaxation des muscles et sont antispasmodiques.
Attention chez certaines personnes (15 à 20 % des patients insomniaques), ils provoquent au contraire une excitation désagréable.
Posologie :
De nombreuses spécialités en pharmacie contiennent de la valériane, se conformer à leur indication de posologie car le dosage en matière active est variable
Poudre de racine cryobroyée : 1 à 2 g soit 2 à 4 gélules le soir 1 heure avant de se coucher (quand on prend 4 gélules séparer la dose en deux et à 1/2 heure d’intervalle)
Teinture mère (désagréable au goût) : 50 à 100 gouttes le soir, doubler la dose si nécessaire
Infusion ou décoction possible mais carrément imbuvable, à déconseiller
La valériane n’est pas toxique, on peut donc l’utiliser chez les enfants en diminuant au moins de moitié la posologie.
En général, et c’est valable pour toutes les plantes « hypnotiques », utiliser la valériane de façon ponctuelle ou en petite cure d’une à deux semaines
Voir aussi la page sur la valériane dans le site phytomania
Eschscholtzia californica, PAPAVERACEAE, le pavot de Californie
Cette plante, sauvage en Californie, est maintenant très répandue comme plante décorative dans les pays tempérés (fleurs jaune orangé, feuillage très découpé). Elle redevient facilement sauvage et se disperse grâce à ses nombreuses petites graines comme son cousin le coquelicot des champs.
La partie aérienne contient de nombreux alcaloïdes qui sont très probablement responsables de ses propriétés calmantes, hypnotiques et antispasmodiques.
On peut aussi utiliser la plante entière.
Eschscholtzia facilite l’apparition du sommeil (inducteur du sommeil), il est légèrement analgésique et donc intéressant quand l’insomnie est secondaire à des douleurs (articulaires par exemple). Le pavot de Californie est modérément anxiolytique ce qui renforce encore sa capacité a induire et prolonger le sommeil. La consommation de cette plante aux doses recommandées n’entraîne pas d’effet secondaire désagréable (somnolence diurne, excitation secondaire, troubles physiques). On peut l’utiliser chez les enfants.
Posologie:
Poudre de plante cryobroyée : 1 à 4 g soit 1 à 4 gélules 1/2 heure à une heure avant de se coucher
Teinture-mère : 50 à 100 gouttes le soir, à renouveler en cas de réveil nocturne.
Extrait fluide : 10 à 20 gouttes le soir, on peut augmenter plus facilement la dose avec cet extrait concentré, jusqu’à 100 gouttes réparties dans la journée.
Infusion prolongée (20 mn), possible mais on n’obtiendra pas la même concentration en substance active que dans les extraits alcooliques : 5 g par tasse d’infusion le soir au coucher
Chez les enfants on diminue les doses de moitié.
Voir aussi la page sur le pavot de Californie dans le site phytomania
Passiflora incarnata, PASSIFLORACEAE, passiflore, fleur de passion
Cette liane est endémique au Mexique et dans le sud des USA mais on peut la cultiver en Europe ; comme toutes les passiflores, elle possède une fleur de grande taille très décorative.
On ne connaît pas précisément quelles sont les substances actives de la passiflore contenues dans les parties aériennes ; mais des alcaloïdes associés à des flavonoides sont probablement responsables de ses propriétés calmantes, sédatives et antispasmodiques.
Comme le pavot de Californie, la passiflore est légèrement anxiolytique ce qui diminue les effets du stress et favorise l’apparition du sommeil chez les insomniaques. La passiflore est aussi intéressante (comme les aubépines) pour calmer l’éréthisme cardiaque (palpitations du cœur sain), le nervosisme. La passiflore n’est pas toxique aux doses recommandées.
Posologie :
De nombreuses spécialités pharmaceutiques contiennent des extraits de passiflore souvent associés à d’autres plantes calmantes : se conformer à leur indication de posologie
Poudre de plante cryobroyée : 2 à 4 g soit 2 à 4 gélules réparties dans la journée quand on recherche un effet anxiolytique, ou prises le soir pour combattre l’insomnie.
Teinture mère : 30 à 150 gouttes par jour ou le soir au coucher
Extrait fluide : 10 gouttes le soir pour l’insomnie ou 10 gouttes 3 fois par jour (insomnie plus anxiété)
Infusion : 2 à 5 g de plante séchée (10 à 20 g de plante fraîche) pour deux tasses de liquide
Chez les enfants, diminuer les doses de moitié
Voir aussi la page sur les passiflores dans le site phytomania
CRATAEGUS spsp, ROSACEAE, AUBEPINE
Les aubépines sont des arbustes buissonnants ou de petits arbres en général épineux, leur feuillage est le plus souvent découpé, les fleurs (pentamères, odorantes et printanières) groupées en corymbes sont blanches, parfois teintées de rose ou de rouge, avec des étamines nombreuses comme souvent chez les ROSACEAE ; les fruits (ou cenelles) sont des drupes rouges, de petite taille, comestibles.
Les aubépines sont communes dans les haies, en bordure des chemins et en lisière des bois, de toutes les régions tempérées d’Europe, de l’Asie occidentale, de l’Afrique du Nord et de l’Amérique du Nord. On les plante communément pour faire des haies.
Les extraits de Crataegus sont légèrement sédatifs, ils renforcent les contractions du muscle cardiaque, dilatent les vaisseaux sanguins et calment l’éréthisme du cœur c’est à dire les contraction anormales (extrasystoles = palpitations) du cœur sain chez certaines personnes émotives ou angoissées au système neurovégétatif déséquilibré ou qui abusent des stimulants cardiaques (thé, café).
Les états anxieux avec troubles de l’endormissement et du sommeil, l’émotivité, le nervosisme sont une bonne indication des aubépines que l’on associe souvent à d’autres plantes sédatives.
Posologie:
Infusion : 5 g d’aubépine sèche dans 1/2 litre d’eau très chaude 10 mn d’infusion, à boire dans la journée ou en soirée, tiède ou froide
Teinture-mère : 50 à 100 gouttes 3 fois par jour ou le soir au coucher
Poudre totale : 2 à 4 g par jour
Extraits : capsules et comprimés : 100 à 400 mg, trois fois par jour, ou plutôt le soir en cas d’insomnie d’un extrait standardisé (il existe plusieurs standardisations : par rapport aux flavonoïdes (2,25 à 3%) ou par rapport au contenu en proanthocyanidols(18 à 20%)).
A la posologie indiquée les aubépines ne sont pas du tout toxiques et le traitement doit durer plusieurs semaines pour être efficace, pas d’effet immédiat sur le sommeil comme la valériane par exemple, mais une modification de l’équilibre nerveux qui favorise le retour du sommeil.
Voir aussi la page sur les aubépines dans le site phytomania
Papaver rhoeas, PAPAVERACEAE, le coquelicot des champs
Le coquelicot est botaniquement très proche du pavot à opium (Papaver somniferum) mais les alcaloïdes qu’il contient ne sont pas aussi puissants et dangereux pour la santé.
C’était la fleur rouge des champs de blé mais dans les zones de culture céréalière « moderne » il est détruit par les herbicides et persiste uniquement sur les talus, dans les fossés et en bordure des champs.
On récolte les pétales rouges fortement colorés par des anthocyanosides et qui contiennent une petite quantité d’alcaloïdes.
C’est une plante traditionnellement utilisée pour calmer le cœur irritable et certains troubles « psychosomatiques » (type boule dans la gorge, oppression respiratoire), ses propriétés sédatives font qu’on l’associe à d’autres plantes pour faciliter l’apparition du sommeil et lutter contre l’insomnie associée à un peu d’anxiété ou à une nervosité excessive.
Posologie
Spécialités pharmaceutiques : le coquelicot est associé à d’autres plantes sédatives : se conformer aux indications de posologie de la spécialité
Poudre de plante cryobroyée : 2g par jour répartis dans la journée ou le soir en cas d’insomnie.
Infusion : une cuillerée à café par tasse d’eau chaude, 3 fois par jour ou le soir au coucher
Le coquelicot est une plante inoffensive à la posologie indiquée, utilisable chez les enfants en diminuant la dose de moitié.
Humulus lupulus, CANNABINACEAE, le houblon
Cette plante originaire de l’Eurasie est cultivée pour ses inflorescences femelles qui sont utilisée essentiellement dans l’industrie de la bière.
On ne connaît pas précisément quelles sont les substances sédatives du houblon (cônes femelles )qui par ailleurs possède des propriétés du type progestatif (comparable à la progestérone).
C’est un tranquillisant mineur que l’on peut donner aux enfants nerveux ayant des difficultés à s’endormir.
Posologie
Quelques spécialités pharmaceutiques contiennent du houblon ou des extraits de houblon, se conformer à leurs indications posologiques.
Poudre de plante cryobroyée : en général 2 g par jour en deux prises dans la journée ou le soir avant le coucher
Teinture mère : 100 gouttes étalées dans la journée, ou 50 gouttes le soir
Infusion : pour 30 g de cônes femelles, 1 litre d’eau et 10 à 15 minutes d’infusion, une tasse 3 fois par jour ou le soir avant de se coucher (c’est amer!!)
Voir aussi la page sur le houblon dans le site phytomania
Hypericum perforatum, ClUSIACEAE, millepertuis
Il y a plusieurs espèces de millepertuis: H. perforatum est l’espèce officinale en France, il est très commun, et reconnaissable à son bouquet de fleurs jaunes (bien développées en juin aux alentours de la St jean, d’où son nom commun st john wort en anglais) qui quand, on les écrase, tachent les doigts en rouge.
Le millepertuis est traditionnellement une plante cicatrisante (petites plaies douloureuses et brûlures); plus récemment les phytothérapeutes (surtout anglo-saxons et germaniques) se sont intéressés à ses propriétés anxiolytiques et antidépressives.
Les études cliniques et pharmacologiques ont en effet montré, dans la plupart des cas, que cet effet antidépresseur était nettement supérieur à l’effet placebo (très important dans le traitement de la dépression) et sans symptômes secondaires désagréables.
Bien évidemment le lobby de l’industrie pharmaceutique (de synthèse) a tout fait pour dénigrer et même interdire l’utilisation de cette plante médicinale. Il a presque réussi à le faire car les extraits de millepertuis augmentent l’activité de certains enzymes hépatiques qui ont pour mission de détoxiquer l’organisme mais qui accélèrent aussi la dégradation de nombreuses molécules dont certains médicaments importants mais utilisés par peu de gens.
Citons :
les inhibiteurs de protéase et les inhibiteurs de la transcriptase inverse (traitement du sida) ;
la cyclosporine (inhibiteur immunitaire utilisé dans la prévention du rejet des greffes) ;
la digoxine (insuffisance cardiaque) ;
les antivitamines K (traitement anticoagulant) ;
certains médicaments utilisés dans le traitement du cancer ;
et aussi dans une moindre mesure:
les statines (anticholestérol) ;
la pilule anticontraceptive ;
la théophylline (traitement de la crise d’asthme).
La majorité des gens peuvent donc utiliser le millepertuis (rappel : sauf ceux qui utilisent des antirétroviraux, de la ciclosporine, un traitement anticoagulant, ou de la digitaline ) Le millepertuis est très intéressant pour traiter la dépression légère ou modérée, c’est un traitement quasi sans effets secondaires (à la différence des antidépresseurs de synthèse que l’on utilisera pour les épisodes dépressifs graves).
On associe avec bénéfice le millepertuis à une autre plante sédative comme la valériane ou la passiflore pour combattre les troubles du sommeil qui accompagnent la dépression légère.
Par contre, comme les extraits de millepertuis agissent un peu comme certains médicaments antidépresseurs, on doit éviter d’utiliser le millepertuis avec des antidépresseurs de synthèse.
Le millepertuis est déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitant.
Posologie moyenne
Poudre de la plante cryobroyée : 1 g soit deux gélules par jour
Teinture mère : 20 gouttes 3 fois par jour
Mélange de teintures mère : Hypericum et Eschscholtzia ou Hypericum et Valeriana , mélange en quantité égale : 20 à 30 gouttes 3 fois par jour ou 50 gouttes le soir avant de se coucher
Infusion : 10 g par tasses d’eau chaude (soit 50 g par litre) 2 à 4 fois par jour
Plusieurs spécialités pharmaceutiques contiennent du millepertuis ou des extraits de millepertuis : se conformer à leurs indication de posologie
Pour obtenir un effet, le traitement doit être prolongé plusieurs semaines et arrêté progressivement en diminuant la dose journalière
Voir aussi la page sur le millepertuis dans le site phytomania
Lavandula spsp, LABIATEAE, les lavandes
Les lavandes sont des arbrisseaux très aromatiques typiques de la région méditerranéenne
L’espèce officinale en France est :
Lavandula angustifolia (à feuilles étroites)
= L. officinalis = L. vera ;
une autre espèce sauvage (lavande aspic) est moins utilisée : Lavandula latifolia (à feuilles larges) = lavandula spica.
Il existe des formes hybrides naturelles ou fruits de sélections agronomiques : les lavandins : Lavandula intermedia = Lavandula hybrida ;
les hybrides ou les variétés de cultures (cultivars) sont l’objet de cultures industrielles notamment en Provence (rendement en huile essentielle amélioré, variétés à huile essentielle à composition chimique précise(chémotypée)).
Les lavandes méditerranéennes ont été répandues et sont cultivées dans le monde entier mais Il existe d’autres lavandes indigènes (en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord).
Les inflorescences et l’huile essentielle qu’elles contiennent sont médicinales (antiseptiques, antalgiques, cicatrisante, insectifuges et apaisantes-antispasmodiques)
On peut utiliser les lavandes ou leur huile essentielle quand on a de la difficulté à s’endormir, une anxiété légère, du nervosisme : plusieurs études montrent que l’huile essentielle de lavande officinale est apaisante, sédative, surtout chez les personnes âgées.
Posologie :
infusion : 2 g de fleurs de lavande (plus ou moins deux cuillerées à café) dans un bol d’eau très chaude, infuser 5 à 10 minutes, le soir 1/2 à 1 heure avant le coucher.
huile essentielle : pour l’anxiété légère (2 à 3 gouttes d’huile essentielle (lavande officinale) 3 fois par jour) ; pour faciliter l’endormissement (2 à 4 gouttes d’huile essentielle (lavande officinale) 1/2 h à 1 h avant le coucher), quelques gouttes d’huile essentielle sur un tissu qu’on conserve sous l’oreiller.
Voir aussi la page sur les lavandes dans le site phytomania
Cananga odorata, ANNONACEAE, ylang-ylang
Toutes les parties de cet arbre tropical, mais surtout les pétales des fleurs, renferment de l’huile essentielle (1,5 à 2%).
Elle est antiseptique et induit des effets de type sympatholytique : baisse de la pression artérielle et ralentissement cardiaque que l’on attribue aussi à une baisse de l’activité corticosurrénale.
Dans le sud-est asiatique et dans l’océan indien, elle est considérée comme aphrodisiaque.
L’effet «sympatholytique » entraîne une baisse de l’irritabilité, une certaine relaxation en cas de stress.
Pour obtenir cet effet on préconise l’absorption de l’huile essentielle d’ylang-ylang par voie cutanée et respiratoire : massage relaxant en mélangeant quelques gouttes d’huile essentielle dans de l’huile de massage, ou dans l’eau du bain (bain relaxant).
Voir aussi la page sur ylang-ylang dans le site phytomania
Melissa officinali, LABIATEAE, la mélisse
Tilia spsp, TILLIACEAE, les tilleuls
Ces plantes très communes en Europe (et que l’on peut facilement cultiver) permettent de faire des infusions sédatives très agréables au goût.
Les inflorescences de tilleul doivent être cueillies au début de la floraison (cela ne dure quelques jours), les rameaux fleuris de mélisse pendant tout l’été. On les sèche rapidement à l’abri du soleil.
Ces deux plantes ne présentent aucun danger en infusion que l’on peut faire légère ou concentrée selon son goût le soir avant de se coucher.
Autres possibilités :
- Teinture mère : 30 gouttes 3 fois par jour ou 40 à 60 gouttes le soir
- Macération glycérinée de bourgeons de tilleul 1D : 30 gouttes 3 fois par jour pendant plusieurs semaines.
Cette dernière préparation est à préconiser pour son effet anxiolytique-antidépresseur
voir aussi les pages sur les tilleuls dans le site phytomania :
CONCLUSION
Dans ce document, nous limitons notre propos aux plantes sédatives que l’on peut facilement se procurer en Europe.
Il existe bien évidemment d’autres plantes sédatives de part le monde (ex withania somnifera utilisé dans la médecine indienne). On peut avec bénéfice associer 2 ou 3 plantes sédatives entre elles pour faciliter le sommeil ex : valériane + millepertuis, valériane + passiflore + crataegus, valériane + eschscholtzia.
Dans ces cas il faut diminuer par 2 ou 3 les doses journalières indiquées dans les posologies, d’autant qu’il peut y avoir potentialisation (augmentation) des effets.
Copyright 2024 : Dr Jean-Michel Hurtel
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