TAMARINIER TAMARIN

Originaire d’Afrique, le TAMARINIER, TAMARINDUS INDICA, CAESALPINIACEAE, se rencontre à l’état sauvage dans les savanes sèches; il fut introduit il y a longtemps aux Indes puis dispersé par les Arabes et les Européens dans le reste du monde tropical et subtropical.

Ce bel arbre qui peut atteindre 20 m, possède un tronc assez court et des branches qui ont tendance à s’infléchir jusqu’au sol, le feuillage est semi-caduque, les folioles desséchés recouvrent le sol autour de l’arbre ; il n’y a généralement pas de végétation adventice.

Les fleurs zygomorphes sont rougeâtres; le fruit, une gousse pendante un peu comprimée, initialement brun-vert prend la couleur rouille à maturité.
La gousse immature est verte-jaune et devient brunâtre à maturité.
L’épiderme de la gousse devient cassant et à l’intérieur, la pulpe jaune-brunâtre entoure des graines (5 à 10), rouge brun à noir, lisses et brillantes.

Le tamarinier est très répandu et devient facilement subspontané, il supporte les climats arides et les sols pauvres (grâce à ses mycorhyzes et pousse aussi bien sur les atolls polynésiens, en bordure de mer, que sur les pentes montagneuses des Tropiques.

Il est très cultivé en Indes, utilisé dans de nombreux plats et comme plante médicinale .

En Afrique il semble préférer les abords des grandes termitières et s’associe parfois au baobab.

On le plante fréquemment dans les jardins et les parcs.

En Afrique il sert parfois de point de repère pour délimiter les parcelles de terrain, c’est un arbre qui peut vivre des siècles.

Le tamarinier ne supporte pas le froid mais on peut parfois le rencontrer dans le sud de l’Europe près de la méditerrannée ou le sud des USA. Il est présent en Australie.

TAMARINIER TAMARIN TAMARINDUS INDICA PULPE DU FRUIT LAXATIF DOUX CUISINE TROPICALE GRAINES ANTIOXYDANTES ANTI INFLAMMATOIRES DIABETE MALADIE CARDIOVASCULAIRES

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

Toutes les parties de l’arbre sont utilisées en médecine traditionnelle, mais les pharmacopées occidentales s’intéressent essentiellement à la pulpe du fruit et plus récemment aux graines.

LE TAMARIN FRUIT DU TAMARINIER

  • LA PULPE DU FRUIT entoure les graines, elle représente 40% de la gousse, elle est riche en pectine et en sucres simples (20 à 40%).
    Parmi les acides organiques et les sels qu’elle renferme, l’acide tartrique et le bitartrate de potassium sont les plus importants et responsables de son goût acide et de son pouvoir LAXATIF. Mais on y trouve aussi d’autres acides organiques : malique, citrique.

Certaines gousses sont douces et sucrées, d’autres sont très acides ou âcres selon les arbres et le degré de maturité.

Une faible quantité d’huile essentielle lui donne une légère odeur aromatique.

  • LES GRAINES contiennent 65 à 70 % de polysaccharides, 15 à 20% de proteines et 3 à 5% d’une huile semiseccative.

Elles sont comestibles après cuisson, bouillies ou grillées, on peut même les moudre et obtenir une farine.

Actuellement c’est plutôt une matière industrielle, une gomme (après broyage et concassage des graines préalablement chauffées) qui forme avec l’eau des solutions pseudo plastiques, visqueuses, qui trouvent un usage dans certaines industries alimentaires et non alimentaires (papeterie, textile).
Les graines entières sont une source de composés phénoliques intéressants en médecine pour les propriétés antioxydantes (donc protectrices) et anti-inflammatoires.

UTILISATIONS

La pulpe de tamarin fraiche, laxatif doux, se consomme:

  • en tisane chaude ou froide: 20 g de pulpe dans un litre d’eau, ébulition suivi d’un tamisage, 2 à 3 tasses par jour
  • en confiture: exemple de proportion: 50 g de pulpe, 50 g d’eau et 125 g de sucre, réduire d’1/4 par évaporation à chaud.
    On peut aussi la consommer directement comme un « bonbon » acidulé, cela peut éventuellement irriter les gencives ou le collet des dents.

L’extrait sec de tamarin entre dans la composition de nombreux phytomédicaments à visée laxative, en général associé à des composés anthracénosiques (ex séné, rhubarbe).

La pulpe de tamarin est aussi un condiment, surtout chez les anglosaxons, curry, conserve de viande ou de légume, chutney (avec des mangues) et diverses sauces.

On peut consommer les JEUNES FEUILLES et FLEURS, en salade ou en soupe.

L’ECORCE DES BRANCHES riche en tanins, est prescrite en décoction comme astringent , par ex : un morceau d’écorce de 15 cm sur 2 à 3 cm dans un litre d’eau, 1/2 heure de cuisson, 2 heures de macération.

Cette DECOCTION D’ECORCE très astringente peut servir :

  • en bains de bouche (gingivite, aphte)
  • en cas de troubles diarrhéiques (un verre deux fois par jour)
  • comme anti-infectieux (détersion des plaies, conjonctivite, dermatoses surinfectées)
  • pour réaliser un bain antiprurigineux chez les enfants (un litre de décoction dans 10 litres de bain)

Plus anecdotique: la décoction de racine serait aphrodisiaque (!?): 40 g de racine dans un litre d’eau, une tasse 2 à 3 fois par jour. La macération d’écorce calmerait l’asthme bronchique.

L’INFUSION DE FEUILLES et les EXTRAITS DE GRAINES ENTIERES (alcoolique ou aqueux) seraient hypoglycémiantes et intéressant en cas de DIABETE de type 2 pour leur propriétés antioxydantes-anti-inflammatoires.

Des extraits alcooliques (éthanoliques) de graines de tamarinier et de rhizome de curcuma sont proposés comme traitement des troubles articulaires inflammatoires douloureux liés à l’arthrose.

AUTRES UTILISATIONS DU TAMARINIER

Le bois est très apprécié pour faire du charbon de bois ou comme bois de chauffage.
Le tronc est généralement court et parois creux, mais si l’on ne peut pas faire de belles planches, on utilise le bois de coeur, très dense et rougeâtre pour faire de la petite menuiserie ou en des objets tournés.

CULTURE DU TAMARINIER

Ce grand arbre a besoin d’espace et empêche les autres plantes de pousser sous lui et un peu aux alentours.
On le propage facilement en faisant germer des graines.
Si l’on préfère conserver les qualités de fruits de l’arbre « mère », on peut le marcotter ou bouturer de petites branches.

RESUME

LE TAMARINIER ET LE TAMARIN, Pour éviter la constipation
Le tamarinier est un grand arbre tropical qui porte des fruits-gousses à la pulpe sucrée dont on fait une boisson rafraîchissante ou de la confiture.
Cette pulpe a des vertus laxatives douces et on l’associe avec d’autres plantes dans des phytomédicaments à visée laxative.
Les graines comestibles après cuisson contiennent des composés phénoliqes anti-oxydants, anti-inflammatoires
L’écorce du tamarinier est astringente (pleine de tanin) et permet de controler la diarrhée et les inflammations des muqueuses. .

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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