SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE

SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE, COLITE MUQUEUSE, COLITE SPASTIQUE, TROUBLES FONCTIONNELS DU COLON : symptomes, traitement et utilisation des plantes médicinales et des huiles essentielles

INTRODUCTION ET GENERALITES

Quand une maladie porte plusieurs noms bien différents cela signifie que les troubles qui lui sont associés sont variés, pas toujours caractéristiques et que sa description est donc un peu imprécise.

C’est le cas du SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE (irritable bowel syndrome ou IBS en anglais), ce trouble « fonctionnel » (ou du fonctionnement) du colon est banal et très répandu dans toutes les populations.

Les spécialistes estiment qu’au moins 20 % des gens y sont un jour ou l’autre confronté et que 5 % sont atteints de ce trouble digestif de façon chronique ; pour le caractériser on utilise la présence régulière d’un certains nombres de symptomes (critères de ROME).

<< Selon les critères Rome III un syndrome du côlon irritable n’est établi qu’en présence d’une douleur ou d’un inconfort abdominal perdurant au moins 12 semaines sur les 12 derniers mois écoulés ( les 12 semaines de douleur n’ont pas à être consécutives). Cette douleur doit correspondre à au moins deux des trois critères suivants:

  • Être soulagée au moment de la défécation.
  • Être associée à un changement dans la fréquence de la défécation. ( définie par une fréquence supérieure à 3 fois par jours, ou inférieure à 3 fois par semaines).
  • Être associée à un changement anormal de la consistance des selles ( trop solides ou trop molles)>>

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SYMPTOMES ET TROUBLES PHYSIQUES DU SYNDROME DE L INTESTIN IRRITABLE

Le syndrome de l’intestin irritable est un trouble fonctionnel mais ses manifestations en sont en-effet bien physiques :

  • Douleurs digestives à type de crampe ou de colique dans le bas de l’abdomen à droite ou à gauche plus rarement au milieu ou vers le dos.
  • Ces douleurs qui semblent provenir du gros intestin sont accompagnées de gaz intestinaux avec météorisme (augmentation du volume de l’abdomen visible ou ressentie); ces douleurs s’atténuent ou disparaissent quand on arrive à évacuer les gaz ou après défécation.
  • Le besoin de déféquer peut être impérieux (pressant).
  • Ce trouble s’accompagne soit de diarrhée, soit de constipation.
  • Quand il y a constipation c’est souvent associé à une colite muqueuse (beaucoup de mucus dans les matières fécales), et les matières prennent la forme de petites boules au milieu d’un liquide plus ou moins teinté.

Ces douleurs et ces troubles du transit s’accompagnent parfois de migraines, de légers troubles urinaires et d’une augmentation du réflexe gastro-colique : quand on mange (surtout en milieu de journée), un repas abondant, trop vite et que le repas contient beaucoup de corps gras on a très rapidement des contractions intestinales et le besoin pressant de déféquer.

Les symptomes de l’intestin irritable sont essentiellement diurnes, ils disparaissent quand on dort.

Ils ne s’accompagnent ni de fièvre, ni d’émission de sang ou de sang digéré (matière fécales presque noires), mais parfois de fatigue chronique.

Ils sont plus fréquents chez les femmes.

Ils débutent assez souvent à la suite d’une gastro-entérite infectieuse (bactérienne ou virale) qui est un élément déclenchant classique de ce trouble, plus rarement d’un stress psychologique, souvent on ne trouve pas de cause .

Le stress (les voyages par exemple), les soucis, l’énervement accentuent les manifestations de l’intestin irritable.
Le syndrome de l’intestin irritable ou colite fonctionnelle, évolue souvent par bouffées, épisodes de quelques jours, semaines ou mois dans les cas le plus sérieux.
Les symptomes peuvent disparaitre complètement pendant plusieurs mois et resurgir à la suite d’un stress ou d’un surcharge alimentaire.
Le syndrome de l’intestin irritable peut s’atténuer et disparaitre complètement en quelques années(5 à 7 ans) surtout quand il a été déclenché par un épisode de gastro-entérite infectieuse.

CAUSES DU SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE

Les causes et les mécanismes pathologiques à l’origine de cette « maladie » ne sont pas bien connus :

  • mais on sait que le système digestif a des mécanismes de régulation complexes et qu’ils sont perturbés dans cette affection,
  • qu’il existe des interactions importantes entre organes (estomac, foie, pancréas, intestins),
  • que la régulation neurologique de la digestion est autonome (inconsciente) mais aussi très influencée par le cerveau et donc notre « humeur »
  • que les cellules de défense de l’organisme sont très présentes dans le colon et qu’elles sont capables de sécréter des substances pro-inflammation très puissantes,
  • que le colon (ou gros intestin) contient naturellement beaucoup de bactéries et levures qui ont un rôle positif dans la transformation des matières fécales mais qui peuvent également proliférer de façon anormale surtout quand la digestion des aliments est incomplète,
  • que notre équipement enzymatique peut-être déficient empêchant la digestion de certains aliments (exemple le lactose du lait),
  • ou que nous pouvons être « allergiques » ou « intolérants » à certains composants de l’alimentation (exemple le gluten des céréales),
  • et que les personnes souffrant du colon irritable ont souvent une hypersensibilité de leur colon à la présence de gaz intestinaux qui distendent ses parois.

Les traitements du colon irritable (classiques ou par les plantes médicinales ou les huiles essentielles) et la diététique essaient d’agir à ces différents niveaux.

ATTENTION !!

Avant de parler de troubles fonctionnels (donc relativement bénins) il faut éliminer d’autres causes plus sérieuses de colites( tumeur maligne ou bénigne, maladie de crohn, rectocolite hémorragique, parasitose etc.) et donc consulter un médecin quand les troubles intestinaux persistent ou s’accompagnent de fièvre, de saignements, sont présents même la nuit, ou surviennent après 50 ans.

SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE, COLITE MUQUEUSE ET DIETETIQUE
L’ALIMENTATION DOIT ETRE CONTROLEE QUAND ON SOUFFRE DE TROUBLES INTESTINAUX

Il faut s’assurer que l’on est pas intolérant à certains groupes d’aliments que l’on teste successivement en les supprimant de l’alimentation.

  • On supprime autant que possible pendant 2 semaines le LACTOSE en éliminant le lait (frais ou en poudre) et les aliments qui contiennent du lait même transformé( yaourt, fromage, beurre, patisserie, crème glacée..); on peut également faire un test de tolérance au lactose.
  • on teste la tolérance au GLUTEN en supprimant pendant 2 semaines tous les aliments qui en contiennent ( principalement le pain et les plats à base de farine de blé, les pâtes et les pizza, la semoule de blé), on les remplace par du riz qui est bien accepté dans la majorité des troubles digestifs inflammatoires.
  • le FRUCTOSE peut être aussi en cause : miel, boisson de type soda (coca-cola, pepsi-cola etc.), fruits très sucrés.
  • les AMANDES sont parfois sources de troubles digestifs : noix, noisette, amande, macadamia, noix de para … ainsi que les arachides (cacahouètes).
  • CERTAINS ALIMENTS FAVORISENT LES GAZ INTESTINAUX ce qui aggrave la situation quand l’intestin est irritable :
  • féculents (haricots, lentilles, pois, fèves),
  • choux et légumes verts qui contiennent beaucoup de cellulose (salade, épinard par exemple),
  • aliments qui renferment des glucides fermentescibles ( exemple : fructanes, mannanes) ou substances apparentées ( exemples : mannitol, sorbitol) sources de gaz (oignons, topinambours, navet de jerusalem, poires, pectine des pommes, chicorée, gommes végétales utilisées dans l’alimentation industrielle (exemple: gomme xanthane).
    Les Anglo-saxons on ainsi inventé un acronyme (FODMAP) pour résumer la liste de ces substances comestibles qui augmentent les gaz intestinaux et aggravent le syndrome de l’intestin irritable. En Francais on dirait « Oligosaccharides, Monosaccharides, Disaccharides, Et Polyols Fermentescibles ».

.On évite d’absorber trop de substances qui activent les mouvements de l’intestin ou sont irritants pour l’estomac comme la caféine, la nicotine, les boissons alcoolisées, le poivre, le piment .

On évite les repas abondants et trop gras (fritures): fractionnement de la nourriture en 3 fois dans la journée.
On mastique au mieux et on essaie de boire au moins 1,5 l d’eau par jour.

ON LIMITE LA QUANTITE D’ALIMENTS : si le système digestif est surchargé, ou ne fonctionne pas bien, une partie des aliments non digérés se retrouve dans le gros intestin où ils seront transformés par la microflore qui y est très abondante et variée.

  • Chez une personne dont l’intestin n’est pas irritable, il y aura augmentation des gaz intestinanux, petite diarrhée, ou augmentation temporaire des matières fécales, sans troubles importants.
  • Chez une personne dont l’intestin est irritable , l’augmentation du volume du gros intestin par les gaz va provoquer une fort activité motrice du colon (crampe, douleurs variées, « bruits » intestinaux ) avec soit une diarrhée impérieuse, soit une constipation( par inefficacité des mouvements de l’intestin) avec production de mucus.

DES « FIBRES » POUR REGULARISER LES MOUVEMENTS DE L INTESTIN

Les contractions du colon permettent aux matières fécales d’être compactées et d’avancer vers l’ampoule rectale .
Si les contractions sont désordonnées elles deviennent inactives (d’ou la constipation) ou accélèrent la vitesse d’évacuation ( d’où la diarrhée).
Les « fibres » végétales ( solubles ou insolubles) contenues dans l’alimentation permettent aux matières fécales d’avoir une certaine fermeté, et elles régularisent les contractions du colon.
Les « fibres » insolubles ( exemple : son du blé, cellulose des légumes verts) sont efficaces mais peuvent « irriter » les parois digestives surtout quand l’intestin est déja inflammé et donc aggraver la situation en cas de syndrome de l’intestin irritable.
Les « fibres » solubles ( présentes dans l’avoine (flocon, porridge), les amandes, les algues, certaines graines ( plantain), beaucoup de légumes-racines surtout cuits (carottes, navets, pomme de terre, patate douce, igname)) sont beaucoup moins agressives plus »douces » mais peuvent parfois s’accompagner de gaz intestinaux.
C’est néanmoins ces fibres solubles que l’on conseille en cas de syndrome de l’intestin irritable.

TRAITEMENT CLASSIQUE DU SYNDROME DE L’ INTESTIN IRRITABLE OU COLITE MUQUEUSE

ANTISPASMODIQUES ET RALENTISSEURS DU TRANSIT INTESTINAL

on limite les contractions du gros intestin avec des antispasmodiques ( ex: spasfon, débridat), ou des ralentisseurs du transit (type lopéramide) ce qui diminue les douleurs liées aux coliques et les envies subites et impérieuses de déféquer. C’est assez efficace à court terme, mais cela ne solutionne pas le problème à long terme. L’abus des « ralentisseurs de transit » peut entrainer une constipation secondaire avec augmentation des fermentations intestinales.

ANTIBIOTIQUES

Quand les ballonnemenents, flatulences et signes de fermentations dominent le tableau on peut essayer de limiter le développement bactérien par un traitement antibiotique pendant 10 à 15 jours, si possible en utilisant des antibiotiques qui restent contenus dans l’intestin et sont donc faiblement absorbés.

ANTIDEPRESSEURS

Pour faire baisser l' »hypersensibilité » du colon on prescrit assez souvent des anti-dépresseurs à des posologies plus faibles que quand il s’agit de traiter une véritable dépression. On estime d’ailleurs maintenant que le tube digestif est tellement innervé et contient suffisamment de cellules nerveuses pour être considéré comme un « cerveau annexe ».

ANXIOLYTIQUES

Les personnes souffrant de troubles intestinaux fonctionnels sont souvent anxieuseS, stressées ou facilement angoissées, d’où l’utilisation possible d’anxiolytiques en cures courtes.

PANSEMENTS DIGESTIFS ET LAXATIFS DOUX

  • L’inflammation et l’irritation du colon sont soignées par des pansements digestifs type » smecta » ou « bedelix ».
  • Quand la constipation est le symptome principal on utilise des laxatifs doux mucilagineux ou par effet de lest ( ex : » metamucil » ou » normacol »)

TRAITEMENT DU SYNDROME DE L’ INTESTIN IRRITABLE PAR LES PLANTES MEDICINALES ET LES HUILES ESSENTIELLES

Il n’y a pas un traitement stéréotypé des troubles fonctionnels intestinaux, on doit l’adapter à la personnalité du patient, au type de trouble (constipation ou diarrhée), à l’importance du stress, à l’existence ou non d’intolérance alimentaire, et on doit l’adapter à l’évolution des troubles au fil du temps.

PLANTES MEDICINALES ET COLITE FONCTIONNELLE

Plusieurs plantes médicinales ont intéressantes pour atténuer les symptomes de l’intestin irritable

  • LE CURCUMA anti-inflammatoire et protecteur de la muqueuse digestive : 1g de poudre deux fois par jour dans un verre d’eau ou incorporer régulièrement de la poudre de curcuma dans les plats (mais pas du curry qui est trop épicé).
  • LA MYRTILLE et ses cousines américaines (CANNEBERGE et BLEUET) : antidiarrhéique et contre les infections associées à collibacille, sous forme d’extraits, de jus, de poudre ou de teinture mère.
  • LA RACINE DE VALERIANE OFFICINALE, LE PAVOT DE CALIFORNIE ou eschscholtzia pour calmer et atténuer les effets du stress et de l’angoisse sous forme d’extraits ou de teinture mère (voir phytomania).
  • LE ROMARIN , L’ARTICHAUT , aubier de TILLEUL, comme régulateur de la sécrétion de bile, très importante dans la digestion des corps gras.(voir phytomania); l’aubier de tilleul agit sur le sphincter d’oddi qui régule l’entrée de la bile dans le dudénum, mais c’est aussi un antispasmodique digestif.
  • La CAMOMILLE ALLEMANDE ou MATRICAIRE, Matricaria recutita, cette petite plante dont les fleurs sont employées en infusion dans le monde entier pour ses vertus antispasmodiques, calmantes et anti-inflammatoires, donne de bons résultats en cas de syndrome de l’intestin irritable dominé par les crampes coliques , la constipation avec colite muqueuse. C’est moins efficace quand il y a diarrhée et signes de fermentation. Il faut utiliser la camomille d’herboristerie, de pharmacie (ou de son jardin) car les infusettes du commerce n’en contiennent pas assez pour être efficaces .
  • Le KINKELIBA ou QUINQUELIBA, Combretum micranthum, cette plante dont la feuille est très utilisée en Afrique de l’Ouest sous forme d’infusion, possède des propriétés régulatrices sur l’activité hépatique et des voies biliaires, son contenu en polyphénols permet aussi d’atténuer les désordres intestinaux.
  • Le CHARBON VEGETAL (en gélules) en cure d’une à deux semaines absorbant les gaz intestinaux et diminuant la prolifération des microorganismes du colon
  • les GRAINES DE PSYLLIUM pour régulariser le transit intestinal (voir plus bas)
  • Les fleurs, les feuilles, les fruits de nombreuses espèces d’HIBISCUS pour leurs propriétés émollientes, adoucissantes, mucilagineuses et légèrement laxatives : fleur d’Hibiscus Rosa-sinensis (fleur décorative des tropiques), fleur d’Hibiscus tilliaceus (purau ou burau de polynésie), feuilles d’Hibiscus manihot (chou canaque du pacifique sud) , fruit du gombo Hibiscus esculentus.
    On utilise les fleurs en décoction filtrée si possible, on consomme les feuilles de chou canaque (qui sont par ailleurs un très bon aliment )et les fruits du gombo après légère cuisson.
  • Les MAUVES très proches du point de vue botanique des Hibiscus et que l’on trouve dans les pays tempérés : Malva alcea mauve alcée, feuille, fleur; Malva neglecta , mauve à feuilles rondes, feuille, fleur; Malva sylvestris mauve, fleur ; Althoea officinalis, Althoea rosea guimauve, rose trémière, fleurs, feuilles et racines.
    On utilise les fleurs, les feuilles ou les racines pour leur contenu en mucilage adoucissant, en décoction et après filtration ,exemples : 5 g de racine sèche ou 20 g de racine fraiche dans 1/2 litre d’eau, décoction , filtration à consommer en deux fois.
    Les feuilles sont plutôt à utiliser en cas de diarrhée : une poignée de feuilles dans 1/2 litre d’eau, décoction, fitration à consommer dans la journée.

HUILES ESSENTIELLES ET SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE

Les huiles essentielles les plus intéressantes pour atténuer les colites fonctionnelles:

  • surtout HUILE ESSENTIELLE DE MENTHE POIVREE en gélule gastrorésistante : analgésique , antispasmodique et antiseptique,
  • plus accessoirement les huiles essentielles de CORIANDRE, de CLOU DE GIROFLE, d’écorce de CANNELLE, de THYM si possible en conditionnement gastrorésistant pour que l’huile essentielle atteigne le gros intestin, elle est absorbé au niveau de l’estomac et de l’intestin grêle.

TRAITEMENTS COMPLEMENTAIRES

Il ne faut pas négliger d’autres traitements complémentaires :

  • L’ARGILE VERTE par voie buccale en deux prises (matin et soir)pour son pouvoir anti-inflammatoire, protecteur des muqueuses digestives et antiputride, on l’arrête ou diminue la posologie de moitié en cas de constipation secondaire.
  • L’EXERCICE PHYSIQUE modéré pour son role rééquilibrant surtout la natation ( avec si possible des apnées successives) dans le cas des troubles du colon .
  • la PSYCHOTHERAPIE, le YOGA mental et physique.
  • Une supplémentation en MAGNESIUM donne parfois de bon résultat (300 à 500 mg par jour).
    Si l’on a la chance d’habiter près d’une mer non polluée(et que l’on ne souffre pas d’hypertension artérielle) on peut essayer un verre d’eau de mer matin et soir pendant une semaine puis un verre par jour.
  • UN JEUNE PERIODIQUE est parfois très efficace pour calmer « l’inflammation ou l’irritation » intestinale : il suffit de ne pas manger pendant une journée (tout en buvant un peu plus que la normale), une fois tous les 15 jours ou une fois par semaine.
    L’organisme humain est parfaitement adapté pour faire face à un jeûne de plusieurs jours, il puise dans ces réserves, et un jeûne d’une journée ne pose aucun problème chez une personne en bonne santé générale ( pas chez un diabètique insulinodépendant évidemment) .
    Le système digestif se met au repos pendant 24 h.
    L’utilisation du jeûne comme thérapeutique est passée de mode dans notre civilisation occidentale où on est encouragé à manger plusieurs fois par jour, mais de nombreuses études (chez l’animal) montrent que la limitation de l’apport alimentaire (tout en gardant un équilibre diététique) augmente la durée de vie et renforce les défenses immunitaires.

Nous allons détailler les plantes et huiles essentielles qui nous paraissent les plus utiles pour atténuer les symptomes de l’intestin irritable

GRAINES DE PSYLLIUM ET SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE

On peut tenter d’atténuer les troubles digestifs du syndrome de l’intestin irritable par la prise de graines de psyllium : psyllium blond (Plantago ovata) ou psyllium noir (Plantago psyllium, Plantago indica ).
La graine est riche en mucilage non digestibles qui augmentent de volume en s’hydratant dans l’intestin.
Ils agissent à plusieurs niveaux :

  • en augmentant le volume des matières dans le colon (contre la constipation)
  • en absorbant l’eau en excés (contre la diarrhée)
  • en atténant peut-être l’inflammation de la muqueuse du colon
  • il semblent également diminuer l’absorption du cholestérol et couper un peu l’appétit.

EXEMPLE DE POSOLOGIE:

GRAINES ENTIERES : Environ deux cuillerées à soupe deux à 3 fois par jour, dans un verre d’eau froide et il est préférable (mais pas obligatoire) d’attendre une heure qu’elles gonflent en s’hydratant.

POUDRE DE GRAINES broyées (ex : metamucil) : Plus facile à utiliser et plus souvent efficace une à deux cuillerées à soupe deux à trois fois par jour dans de l’eau ou un jus de fruit Dans tout les cas penser à boire suffisamment dans la journée.
Arrêter bien sur en cas d’augmentation des troubles digestifs (ce n’est pas l’effet recherché!!)

HUILE ESSENTIELLE DE MENTHE POIVREE Mentha spicata ET SYNDROME DE L’INTESTIN IRRITABLE

Une partie des symptomes de l’intestin irritable sont liés à une hypersensibilité du gros intestin (colon), qui est inflammé, irrité, exsude beaucoup de liquide glaireux et se contracte de façon anormale et désordonnée avec pour conséquences :

  • des douleurs liées au spasme,
  • une pseudo-diarrhée,
  • une constipation car les contractions du colon sont en partie inefficaces
  • et dans certains cas des fermentations nauséabondes.

L’HUILE ESSENTIELLE DE MENTHE POIVREE est un anesthésique de contact, un antispasmodique des fibres musculaires lisses, possède des propriétés antibactériennes et n’est pas trop agressive pour la muqueuse digestive.
L’utilisation de l’huile essentielle de mentha piperita (menthe poivrée) est donc une des voies explorées pour atténuer voir guérir ce trouble digestif.
Comment utiliser l’huile essentielle de menthe poivrée?
Si l’on absorbe l’huile essentielle par voie buccale en gouttes elle n’atteint pas le colon car elle absorbée dès l’estomac et le duodénum, passe dans la circulation sanguine et est éliminée par la respiration, dans les urines ou métabolisée au niveau du foie.
Une fraction trop faible pour être efficace se retrouve au niveau de l’intestin terminal et du gros intestin.
Il faut donc utiliser un conditionnement qui résiste aux enzymes digestifs et est suffisamment étanche pour atteindre le jéjunum et le colon proximal.
La préparation doit être « entérique », gastro-résistante.
Si la gélule se délite trop rapidement dans l’estomac, cela peut provoquer, chez certaines personnes, une régurgitation ou des brülures digestives .
Il n’y a pas à ma connaissance de spécialité toutes faites, mais le pharmacien peut réaliser ce conditionnement de gélules entériques sur commande.
On peut également le faire soi-même, il existe des « kits » sur internet, mais si la réalisation de gélules banales est très facile, faire de bonnes gélules entériques est plus délicat.

POSOLOGIE des gélules entériques (gastro-résistantes) de menthe poivrée Mentha piperita à menthol et menthone .
Je ne recommande pas ce traitement chez les enfants en dessous de 12 ans et conseille même d’attendre 18 ans.
Comme le plus souvent en aromathérapie interne, ce traitement est déconseillé aux femmes enceintes ou allaitant.
Posologie : 0,2 à 0,4 ml (soit environ 6 à 12 gouttes) d’huile essentielle de menthe poivrée par gélule gastro-résistante 1 à 3 fois par jour à prendre 1/2 heure AVANT le repas (sinon la gélule se détruit dans l’estomac), en cure de 2 à 3 semaines.
La posologie est souple car il faut commencer par un petit dosage pour vérifier qu’il n’y a pas d’intolérance (à type de sensation de brûlure digestive au niveau gastrique par exemple).
Si les symptomes de l’intestin irritable persistent (mais en s’atténuant) on peut prolonger le traitement jusqu’à 2 ou 3 mois en diminuant progressivement le nombre de gélules, et en choisissant le moment dans la journée ou c’est le plus efficace (assez souvent en fin de matinée).
En cas d’intolérance , régurgitation, pyrosis, brûlure digestive, on arrête ou suspend le traitement.

CONCLUSION

Les troubles intestinaux fonctionnels, colite ou syndrome de l’intestin irritable, sont très banaux mais difficile à guérir.
L’action « psychologique » est très importante, l’effet placebo fondamental et il faut donc se soigner et varier le traitement jusqu’à obtenir un espacement et une atténuation des troubles intestinaux.
Toutes les approches thérapeutiques ont leur intérêt y compris l’homéopathie dont nous ne parlons pas dans cette page.
La DIETETIQUE EST PRIORITAIRE, il faut être attentif aux aliments qui majorent les troubles intestinaux et les éliminer pendant quelques temps et il faut également limiter raisonnablement la quantité d’aliments ingérés.

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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