NEEM NEEM TREE

AZADIRACHTA INDICA, Neem tree ou Neem ( nom commun anglais utilisé dans le monde entier), fait partie de la famille des MELIACEAE (comme l’acajou, le mahogany, le carapa), il est probablement originaire de la région indo-malaise.

C’est un arbre qui peut atteindre 30 m et vivre 2 siècles, mais qui est en général plus petit (5 à 10 m), son feuillage persistant est imparipenné (5 à 8 paires de folioles falciformes à base très inégale), les fleurs en panicules sont blanches ou jaunâtres, le fruit est une drupe de 1 à 2 cm, jaune à maturité

Le Neem pousse très bien dans les régions tropicales et subtropicales même à saison sèche marquée car il possède un système racinaire très profond, mais il ne supporte pas le froid prolongé. Il est répandu en Inde et dans le Sud-Est asiatique et a été introduit en Australie, en Afrique, aux Antilles, en Amérique tropicale. Dans le sud des USA et de l’Europe on a pu acclimater des variétés provenant du Nord de l’Inde et résistant mieux aux gelées.

C’est un arbre « sacré » dans le sub-continent indien, utilisé depuis plus de 2000 ans dans la médecine ayurvédique et considéré comme un arbre « protecteur » dans la culture traditionnelle de l’Inde.

Les études modernes ont montré que toutes les parties de cet arbre contenaient des substances possédant des propriétés pharmacologiques intéressantes (une cinquantaine de tétranortriterpénoïdes oxydés), mais c’est surtout dans la lutte contre les insectes ravageurs que le neem, semble le plus prometteur.

Des compagnies agrochimiques américaines soutenues par le gouvernement des USA ont très vite (1995) « breveté » cet arbre, mais il semblerait qu’après une campagne internationale dénonçant ces procédés, l’Europe ait décidé de ne pas reconnaître la légalité de ces brevets abusifs.Les feuilles, l’écorce et le bois, et surtout les fruits qui contiennent de l’huile sont médicinaux.

NEEEM AZADIRACHTA INDICA MELIA AZEDARACH HUILE DE NEEM INSECTICIDE PURGATIF ANTIMYCOSIQUE ANTIVIRAL ANTIDIABETIQUE ANTIINFLAMMATOIRE SPERMICIDE LUTTE CONTRE LES MOUSTIQUES DERMATOSES FIEVRES ULCERE GASTRIQUE

COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES

FEUILLES :

Elles contiennent entre autres : nimbine, nimbinène, nimbandial, nimbolide, quercétine

  • L’extrait méthanolique est antipyrétique, analgésique, anti-inflammatoire avec une capacité à inhiber l’agrégation des plaquettes
  • L’extrait par le chloroforme : pas d’effet pharmacologique notable
  • l’extrait aqueux est modérément anti-infectieux et anti-inflammatoire, et semble-t-il anti-ulcéreux gastrique, s’il est très concentré il semble antiviral.
  • l’extrait hydroalcoolique serait modérément diurétique (étude clinique chez des patients en anasarque avec un sel de nimbinine)
    les feuilles seraient spermicides (anticonceptionnelles)

ECORCES de l’arbre et des racines, ainsi que le jeune bois:

Contiennent des tanins médicinaux(astringents) mais aussi les triterpénoïdes typiques du neem tree

FRUITS :

L’amande du fruit contient 40 à 48% d’huile dont la composition en acide gras est la suivante :

acide myristique : 2 à 3%
acide palmitique : 13 à 15%
acide stéarique : 15 à 19%
acide oléique : 50 à 62%
acide linoleique : 8 à 16%
insaponifiable : 2%

L’huile renferme aussi des terpénoïdes potentiellement actifs et en grande quantité :
l’azadirachtine, la nimbine, la nimbidine, l’azadirone, mais aussi des méliacines.

L’azadirachtine, le composé le plus actif contre les insectes est en fait un mélange de 7 composés isomériques (A à G) ; l’isomère A est le plus abondant mais c’est l’isomère E qui est le plus actif comme insecticide.
Il agirait à la fois sur la croissance et le développement de l’insecte(croissance larvaire, mue) et comme facteur antinutritif.

D’autres composés présents dans le neem (les feuilles, le bois ou l’huile) ont aussi un pouvoir insecticide principalement de type « hormonal » ou antinutritif. Une étude en signale 24, ce qui pour ces auteurs réduit le risque de développement d’une résistance ou d’une accoutumance de la part des insectes. Les composés les plus actifs sont l’azadirachtine déjà citée, la salannine, le meliantriol, et la nimbine.

L’huile de neem serait :

  • purgative,
  • antihelminthique,
  • antiparasitaire externe(pou),
  • antimycosique,
  • et antidiabétique.
    Elle contiendrait des composés antiviraux (certains actifs sur le virus du sida), et antipaludéens.
    Toutes ces propriétés pharmacologiques ne sont pas toujours étayées par des essais cliniques.

ATTENTION :

Le neem est un arbre médicinal en Asie mas c’est aussi un arbre potentiellement toxique surtout par son huile qui n’est pas du tout comestible. C’est une huile qui contient des substances toxiques.
On n’utilise pas le neem ou des extraits de neem chez la femme enceinte ou qui allaite et chez les enfants.

UTILISATIONS

En sanskrit Azadirachta indica s’appelle Nimba qui dérive d’un mot signifiant « pour rester en bonne santé » ; dans les anciens textes religieux le neem c’est « celui qui guérit tous les maux », une panacée, un arbre pharmacie.

Il est toujours très présent dans beaucoup de préparations ayurvédiques actuelles.
On le considère comme un des plus puissants moyens pour « purifier et détoxiquer le sang ».

Dans la médecine villageoise :

  • La tisane de feuilles (10 feuilles dans un litre d’eau) est utilisée pour faire baisser la fièvre, calmer les douleurs gastriques dues à un ulcère, contrôler un diabète non-insulinodépendantt modéré.
  • La décoction de feuilles (50 feuilles dans un litre d’eau) ou d’écorce (une poignée d’écorce dans un litre d’eau) sert à nettoyer les plaies, en bain de bouche en cas de gingivite, en gargarisme en cas d’angine, en irrigation vaginale en cas de leucorrhée, par voie buccale en cas de diarrhée banale ou directement dans l’eau du bain en cas d’infection cutanée diffuse (acné, furonculose).
  • La poudre de feuilles sèches peut s’ajouter au dentifrice en cas d’inflammation légère des gencives.
  • L’huile de neem s’utilise directement sur les mycoses cutanées et sur le cuir chevelu en cas de mycoses ou de poux (laisser une heure et rincer avec un shampooing, une fois par semaine pendant 3 semaines)
  • l’huile de neem est spermicide, elle est aussi lubrifiante, on l’utilise comme moyen anticonceptionnel local
  • un mélange d’huile de coco et de d’huile de neem est une protection efficace contre plusieurs types de moustiques : anophèles, aédes, culex :
  • 1 à 4% d’huile de neem dans de l’huile de coco en application cutanée diminue de 80 à 90% le nombre de piqûres d’anophèles, dans certaines études la protection se révèle complète.
  • Une lotion huileuse à 2% d’huile de neem protège complètement des piqûres de phlébotomes (phlebotomus argentipes) qui transmet l’agent de la leshmaniose
  • en mettant 1% d’huile de neem dans le pétrole des lampes à pétrole on réduit l’incidence de la malaria, cela éloigne les anophèles (c’est moins répulsif pour les culex). Au bout d’une année on n’a pas observé d’effets secondaires néfastes sur un échantillon de 266 personnes ayant utilisé ce moyen de protection.
  • Le neem est utilisé en agriculture traditionnelle pour lutter contre les insectes ravageurs (y compris les criquets volants), et traiter le sol contre les larves d’insectes et d’autres parasites ; les paysans emploient le bois, les feuilles, les fruits écrasés, l’huile en solution aqueuse avec un peu de détergent, le tourteau de fruit déshuilé.
  • On peut employer le fruit du neem ou l’huile de neem pour détruire ou diminuer le nombre des parasites intestinaux ou externes du bétail et des animaux domestiques.

Plusieurs entreprises indiennes commercialisent différents extraits d Azadirachta indica :
Pour l’agriculture « raisonnée » ou biologique : huile de neem, pesticides dosés en azadirachtine, engrais au neem.

Des produits cosmétiques à base d’huile de neem : shampooing antipelliculaire ou pour se débarrasser des poux, lotion contre l’acné mais aussi pour améliorer certaines affections dermatologiques chroniques(eczéma, psoriasis), lotion antiseptique.

Des médicaments à base d’extrait d’Azadirachta indica ou neem : contre le paludisme, les helminthiases, les infections bactériennes, fongiques, virales et même la tuberculose, ou pour « détoxiquer, nettoyer » l’organisme.

En médecine vétérinaire : déparasitage interne et externe, pour empêcher l’infection des plaies notamment par des mouches qui pondent leurs oeufs directement sur les plaies.

Il n’y a pas, à ma connaissance, d’utilisation d’Azadarichta indica, Neem tree, dans la médecine occidentale.

MARGOUSIER

Le margousier ou Melia azedarach est très proche d’apparence et du point de vue botanique du Neem; originaire des contreforts himalayens, il est maintenant répandu dans le monde entier, des régions tropicales aux régions tempérées à hiver moyennement rigoureux
(il est présent dans le sud de la France et dans la péninsule ibérique).

On le plante dans les parcs, les places, les jardins et le long des routes et il se naturalise facilement car ses fruits sont consommés et transportés par les oiseaux.

A la différence d’Azadirachta indica, le margousier possède un feuillage deux et parfois trois fois penné, des fleurs odoriférantes violettes ou mauves et il perd ses feuilles à l’automne, ses fruits quasi identiques à ceux du neem persistent sur l’arbre pendant l’hiver.

Il contient beaucoup de triterpénoïdes comme le neem mais a été peu étudié du point de vue chimique et n’a pas la réputation du neem en Inde, bien qu’on lui connaisse des propriétés insecticides; un extrait hydro-alcoolique de ses feuilles déprimerait le système nerveux central et serait analgésique.

Des chercheurs cubains ont envisagé la possibilité d’utiliser ses fruits dans la lutte contre les mollusques vecteurs de la douve du foie (fasciola hepatica).

Il faut savoir que l’AMANDE DU FRUIT de cet arbre, commun dans les lieux publics, est considérée comme VENENEUSE, capable d’empoisonner à faible dose non seulement les insectes mais aussi les mammifères (dont l’homme).
Le fruit, qui pourrait attirer les enfants, est heureusement très dur à briser.

RESUME

UNE PANACEE VENANT DE L’INDE
Azadirachta indica, ou nimba est connu dans le monde entier comme le Neem tree (l’arbre neem).
Depuis des milliers d’années cet arbre commun dans la région Indo-malaise est la « pharmacie » du village.
Il contient plusieurs substances qui sont naturellement insecticides
et d’autres intéressantes au niveau pharmacologique.
Le margousier , Melia azedarach, qui ressemble au neem, est planté dans le sud de l’Europe,
ses fruits sont considérés comme potentiellement toxiques.

Copyright 2023 : Dr Jean-Michel Hurtel

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